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Dury: « Depuis que Decuyper est parti, on reparle de foot à Zulte Waregem »

Francky Dury a été nommé directeur technique de Zulte Waregem tandis que Patrick Decuyper, l’ancien CEO, a revendu ses parts du club. Nous avions récemment rencontré le nouveau DT. Interview vérité.

« Patrick Decuyper fait un pas de côté, il redevient CEO d’Enfinity », a déclaré Willy Naessens, président de Zulte Waregem, au Nieuwsblad. « Ses parts ont été rachetées par le conseil d’administration. Il renonce aussi à ses options sur 60% des parts ». Decuyper avait démissionné de son poste d’administrateur-délégué de Zulte Waregem au mois d’août, après être apparu sous le feu de l’actualité.

Par ailleurs, l’entraîneur Francky Dury devient directeur technique du club « tant qu’il voudra combiner ces deux tâches ». Il y a peu, nous avions rencontré le néo-cumulard de Zulte Waregem pour lui poser quelques questions qui fâchent… auxquelles il a répondu avec franchise.

Sport/Foot Magazine: En quoi Zulte Waregem a-t-il retrouvé sa sérénité depuis le départ de Patrick Decuyper ?

Francky Dury: On parle à nouveau de foot depuis qu’il n’est plus là, c’est positif. Quand on y pense, c’est fou, les problèmes extra-sportifs que nous avons pu avoir en un minimum de temps. Trois jours après la fin des play-offs et la superbe communion avec les supporters, Decuyper essayait de vendre le club à Anvers, puis s’est entretenu avec Ostende, après ça il y a eu les affaires Malanda et Hazard. Les joueurs ont su se concentrer sur le jeu, c’est un signe de maturité.

Le week-end prochain, vous recevez le Standard. Comment pouvez-vous être la première équipe qui le fera trébucher ?

Tout est bon dans ce Standard-là, il a notamment les deux meilleurs attaquants du championnat avec Imoh Ezekiel et Michy Batshuayi. Il joue un bon 4-4-2 avec beaucoup de verticalité, il y a des aspects du jeu qui rappellent l’équipe deux fois championne. Mais nous avons aussi des arguments, notre classement le prouve. Il y a un truc malheureux : la programmation de ce sommet trois jours après un match européen pour les deux clubs. Ceux qui ont fait le calendrier ont mal travaillé. Il faut protéger les Européens. Quand nous avons affronté le PSV et Nicosie pendant l’été, ils n’avaient pas de matches de championnat durant les jours précédents. Au Portugal, un club qui a joué un gros match européen le jeudi peut avoir son rendez-vous suivant en championnat programmé le lundi. Pourquoi n’est-ce pas possible ici ?

Franck Berrier a-t-il raison quand il dit que vous n’avez aucune chance de refaire le même parcours que la saison passée en championnat, à cause des fatigues européennes ? Tout à fait raison ! Jusqu’à présent, je n’ai pas constaté une grosse fatigue physique après nos matches européens. Par exemple, nous avons battu Anderlecht après avoir dû batailler pour arracher notre qualification à Nicosie. Et nous avons gagné contre Louvain quelques jours après un match difficile, sur un terrain lourd, contre Wigan. Je vois aussi qu’un tiers de nos buts est inscrit dans le dernier quart d’heure. Mais l’Europa League pourrait coûter des points à terme. J’ai pas mal d’autres arguments pour aller dans le sens des déclarations de Berrier. A combien d’années faut-il remonter pour trouver une équipe n’étant pas du Top 4 traditionnel qui se bat pour le titre jusqu’au dernier jour ? Qui a déjà lutté pour le titre avec un budget de 8 ou 9 millions ? Ce que Beveren et le Lierse ont fait il y a longtemps n’est plus possible dans le système avec play-offs. Vu notre budget, nous devrions plutôt être dans la zone de Courtrai, Lokeren ou Louvain.

Tu as été adjoint chez les Diables et entraîneur des Espoirs : ça ne fait pas mal au ventre de ne plus être dans l’ambiance aujourd’hui, avec ces deux équipes qui n’arrêtent pas de gagner ?

Je n’ai aucun regret, surtout que dans les deux cas, c’est moi qui ai décidé de quitter. Je garde les bons souvenirs accumulés chez les Diables, à une période très délicate à gérer puisque le T1, Frankie Vercauteren, n’était qu’en transit dans l’attente de l’arrivée de Dick Advocaat. Je préfère retenir que j’ai travaillé avec des Hazard, Fellaini, Van Buyten, Witsel,… Pourquoi j’aurais mal au ventre maintenant ? Depuis mon départ de la fédé, j’ai été vice-champion et Entraîneur de l’Année, mon équipe est encore sur le podium aujourd’hui, toujours qualifiée en Coupe de Belgique et en Europa League. So what ?

Par Pierre Danvoye

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