Thomas Bricmont

Doit-on mettre fin au terme Clasico ?

Un Clasico n’est pas l’autre. Samedi, sur le coup de 18h, les Neymar, Suarez, Benzema (surtout), James Rodriguez ou Cristiano Ronaldo avaient enfiévré notre début de soirée. Anderlecht-Standard dimanche par contre…

De l’intensité, des occasions à la pelle, des gestes techniques d’une rare élégance, des duels âpres, et des buts, quatre (3-1), tous les ingrédients d’un match plein ont été étalés sur la pelouse de Santiago Bernabeu. 24 heures plus tard (25 pour les esprits tatillons et le passage à l’heure d’hiver ), on a eu droit à tout autre chose. Un rythme mollasson, de grossières erreurs techniques, peu ou prou d’occasions, une équipe regroupée et organisée face à une formation offensive sur papier mais en mal d’inventivité: tous les ingrédients d’un triste match nul se sont vautrés sur la pelouse du Stade Constant Vanden Stock. Une spectaculaire erreur de marquage et un brillant solo de Paul-José Mpoku, sur l’une des rares fulgurances de la soirée, sont venus déjouer ce scénario.

Doit-on mettre fin au terme Clasico ?

De ce Clasicold, il y a évidemment des enseignements à tirer. Ne doit-on pas mettre fin au terme, Clasico, à la sortie d’une rencontre proche du navet quand son chef d’oeuvre ibérique vous hante encore les esprits? Vous me direz en France, on a aussi son Clasico (du pauvre), PSG-Marseille, créé sur fond de marketing au début des années 90 entre deux clubs qui voulaient attiser les rivalités et faire fructifier le produit. En Belgique, l’histoire entre Anderlecht et le Standard est assez belle et riche pour n’avoir besoin d’aucun effet de manche pour déchaîner les passions.

Au-delà de la forme, anecdotique, le fond est bien plus inquiétant. Le faible niveau étalé entre Mauves et Rouches n’est plus une surprise. Qui peut avancer un match référence depuis le début de saison ? Ce fléchissement est marqué par sa tête de proue, Anderlecht, qui, certes, présente une jeune équipe séduisante, mais affiche un ratio de 63,8% des points pris en championnat, autrement dit le plus faible bilan de tous les leaders européens comme la Juve (91,6%) ou Chelsea (85,1%).

Pas de locomotive dans une formule de championnat lénifiante jusqu’au 4 avril, qui invite davantage à jouer la tortue que se prendre pour un lièvre alors que de plus en plus de sans-grades tirent le diable par la queue. Roger Vanden Stock a beau se féliciter, à raison, de ses jeunes talents, ceux-ci sont amenés à quitter notre Jupiler League de plus en plus tôt; Dennis Praet devant être le prochain sur la liste. Et ce n’est pas les arrivées des recalés du foot français qui doivent inciter à l’optimisme. Sans augmentation du capital- peu probable- notre compétition est condamnée à devenir formatrice pour les plus grands à l’image d’autres pays scandinaves ou issus des Balkans. Les fans de notre équipe nationale peuvent se frotter les mains, les autres, ceux du terroir, qui prennent le chemin de leur stade toutes les deux semaines rigolent beaucoup moins…

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