Manque de présence dans la surface et une inefficacité plus vue depuis près de 100 ans : cinq chiffres à retenir après l’élimination des Diables rouges de la Coupe du monde

Une sortie de route des Diables rouges au premier tour d’une phase finale d’un Mondial est aussi rare que le nombre de récupérations hautes et de ballons joués dans la surface adverse lors des trois matches au Qatar. Retour sur cinq chiffres qui marquent la fin d’un chapitre en bronze de l’histoire du football belge

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Il y a 24 ans que la Belgique n’avait plus été éliminée au premier tour de la phase finale d’une Coupe du monde. C’était, nous vous en parlions dans notre article sur les matches où notre pays se trouvait dos au mur avant le troisième duel, lors de l’édition 1998 en France. Après deux partages contre les Pays-Bas et le Mexique, les nôtres avaient été contraints au même résultat contre la modeste Corée du Sud.

Au XXIe siècle, c’est la première fois que la Belgique échoue à ce stade d’un tournoi mondial, après un 1/8e de finale en 2002, un quart en 2014 et une demi-finale en 2018. Sans compter nos deux quarts de finale lors des championnats d’Europe 2016 et 2021. En 1930, 1954 et 1970 aussi, la Belgique n’avait pas franchi le premier tour d’une Coupe du monde. Lors des éditions de 1934 et 1938, le tournoi commençait en fait dès les 1/8e de finale car seulement 16 équipes participaient et que le premier match était déjà à élimination directe.

Image d’une Belgique qui se prenait les pieds dans le tapis au premier tour de la phase finale du Mondial. (ELECTRONIC IMAGE) (Photo by Romeo GACAD / AFP) (Photo credit should read ROMEO GACAD/AFP via Getty Images)

1.7

Attendu comme le héros de la nation, Romelu Lukaku en est devenu l’anti-héros en ratant de grosses occasions qu’il convertissait régulièrement dans le passé. Mais y-a-t-il finalement pas de logique pour un joueur n’ayant joué que 256 minutes en club cette saison ?

L’entrée de Big Rom’ a permis aux Diables rouges de remonter le bloc en seconde mi-temps, grâce à ses qualités de point d’ancrage. Même si paradoxalement, elle a aussi placé l’entrejeu croate dans un confort plus grand à la relance. Lukaku a trouvé le poteau de Dominik Livakovic, laissant le même goût de tournant que quand André-Pierre Gignac avait vécu la même mésaventure en finale de l’Euro 2016. Un peu comme si sans le vouloir, il avait décidé de refermer un chapitre belge en Coupe du monde qu’il avait ouvert au terme de deux folles chevauchées à… Zagreb un soir d’octobre 2013.

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N’en déplaise à ses haters, l’apport de Lukaku a pourtant été évident hier puisqu’il a accumulé 1,7 expected goals. Une statistique énorme, mais qui en fait aussi le seul joueur à ne pas avoir marqué malgré cela dans le tournoi.

Michy Batshuayi reste donc le seul buteur belge dans le tournoi, mais cela n’est pas pour autant qu’il aurait pu faire inverser la tendance ce jeudi soir. Il n’a jamais marqué « que » contre le Canada, la deuxième plus mauvaise défense du premier tour derrière le Costa Rica. Penser qu’il aurait pu surprendre des défenseurs expérimentés comme Dejan Lovren, ou talentueux comme l’impressionnant Josko Gvardiol, était illusoire. Mais au pays du surréalisme, les modes de pensée de certains le sont parfois forcément aussi.

50

Contre la Croatie, Thibaut Courtois défendait les perches diaboliques pour la 100e fois de sa carrière. Comme le vétéran canadien Atiba Hutchinson qui avait passé ce cap lors de la journée de compétition précédente, le résultat ne fut pas positif au bout du compte, malgré une clean-sheet.

La cinquantième de sa carrière en équipe nationale, soit, vous l’aurez aisément calculé, 50% ou une tous les deux matches. La Pieuvre s’est aussi retournée que 78 fois sous les couleurs nationales. En Coupe du monde, Courtois a le temple belge à 14 reprises et n’y a concédé que 9 buts. A 30 ans, il reste toujours un mur pour le Royaume.

Thibaut Courtois aurait préféré fêter son 100e match chez les Diables rouges avec une victoire à la clé. (Photo by Visionhaus/Getty Images)

57 (ou 45)

C’est le nombre de ballons joués par les Diables dans les surfaces adverses de leurs trois adversaires. Il y en a eu 16 lors de la rencontre inaugurale face au Canada, puis seulement 11 pendant les 90 minutes jouées contre le Maroc.

Hier, les Belges ont réalisé leur meilleur match à ce niveau avec 30 ballons joués dans la surface croate. Onze l’ont été au cours du premier acte et 19 lors du second, où Romelu Lukaku est venu apporter ses muscles sur le terrain.

Un chiffre total de 57 ballons recensés par Whoscored et qui tombe même à 45 selon Wyscout. Ce total nous place au 16e rang provisoire des équipes engagées, sachant que le Portugal, l’Uruguay, la Serbie voire le Cameroun et la Suisse pourraient encore nous passer devant s’ils touchent 20 ballons lors de leurs derniers duels de ce vendredi. La moyenne de ballons joués dans la surface sur 90 minutes place aussi la Belgique à une faible 17e place sur 32.

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Au niveau des récupérations hautes, c’est-à-dire effectuées dans la surface adverse, les Diables rouges n’ont pas non plus brillé. Avant ce duel contre le Damier, ils n’en avaient réussi que six selon le statisticien Opta, soit le plus faible total des équipes présentes dans la compétition.

On l’a vu aussi la qualité du pressing était insuffisante et elle ne s’explique pas que par les choix tactiques de Roberto Martinez. Trop peu de joueurs dans le noyau diabolique semblent capables d’effectuer des pressing et des contre-pressing avec la qualité qu’exige le haut niveau actuel. Un souci qui commence peut-être dès la formation, où cet aspect n’a peut-être pas été pris assez en compte. Au sein de la nouvelle fournée de Diables, le problème semble persister, même si certains profils pourraient apporter un léger mieux dans le domaine.

1930

La Belgique n’a marqué qu’une seule fois au cours de cette phase de groupe. C’est son plus mauvais bilan depuis la toute première édition du Mondial en Uruguay, en 1930. Les Belges étaient à l’époque repartis avec deux défaites dans leurs bagages, contre les Etats-Unis et le Paraguay, sans marquer et en encaissant quatre fois.

C’est tout le contraste d’une génération qui avait pourtant été celle qui avait le plus souvent trouvé le chemin des filets lors de la phase de groupe, quatre ans plus tôt. Les Diables rouges avaient marqué à 9 reprises en trois duels en Russie. Ils l’avaient fait 4 fois en 2014, 6 en 2002, 3 en 1998, 2 en 1994 (mais une qualif après deux matches), 6 en 1990, 5 en 1986, 3 en 1982, 4 en 1970, 5 en 1954.

Michy Batshuayi a marqué le seul but belge au Qatar. (Photo by Doug Zimmerman/ISI Photos/Getty Images)

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