Pierre Bilic

Diables Rouges – Memorial Van Damme: même passion

La Maison de Verre peut-elle encore traiter sereinement les affaires courantes alors que les « affaires » lui tombent sur la tête tel un nuage de sauterelles qui s’abat sur un champ de maïs ?

Comme on peut le lire plus loin dans notre magazine, la journée de vendredi sera importante pour les huiles de l’Union Belge, le CEO Steven Martens, en tête, de plus en plus encerclé par les petits et gros soucis. La direction de l’avenue Houba de Strooper ne semble pas craindre les intentons de Nicolas Cornu, l’ancien team manager des Diables Rouges immolé sur… l’autel brésilien. La justice tranchera probablement après s’être intéressée aux arguments de Cornu, saqué à la va-vite, et vérifiera d’anciennes affirmations selon lesquelles l’hôtel Abbey de Grimbergen a envoyé du temps de Dick Advocaat, en 2010, une facture pour chambres retenues par l’Union Belge mais non occupées. La réservation n’avait pas été annulée ! Montant de la facture : 25.000 euros finalement réduite à 12.500 euros par le gérant de l’hôtel Dirk Meert. Même si cette ardoise n’est pas comparable à celle du Brésil ; la situation, elle, est assez semblable. Or, en 2010, personne n’avait été indiqué du doigt ou licencié. Les suites du dossier Cornu (qui connaît probablement pas mal de choses) pourraient s’avérer plus compliquées que prévu pour les décideurs de la fédération. Et, quoi qu’il arrive en fin de semaine, l’étoile de Martens, que d’aucuns citent comme le successeur idéal d’Herman Van Holsbeeck quand ce dernier quittera Anderlecht, ne brille plus du même éclat qu’autrefois.

Les soucis des bonzes du football belge tranchent avec le bonheur communicatif des foules acquises aux Diables Rouges

Les soucis des bonzes du football belge tranchent avec le bonheur communicatif des foules acquises aux Diables Rouges. Alors qu’un quarteron de dirigeants s’offre des primes, les supporters constituent, eux, le vrai bonus de l’équipe nationale. A Sclessin, à l’occasion du match amical Belgique-Australie (2-0), et à Ostende, où se déroula la journée des fans, ils ont montré l’exemple en partageant enfin leur fierté avec leurs idoles. Et cette joie simple était la même que celle qui embrasa le Mémorial Ivo Van Damme, vendredi passé. Le Stade Roi Baudouin a fait la fête à Justin Gatlin, king du 100 et du 200m, applaudi Nafi Thiam, encouragé Kevin Borlée et Anne Zagrée, retenu son souffle alors que Renaud Lavillenie s’élevait dans les airs. Puis, l’assemblée, pétrifiée d’admiration, n’eut plus d’yeux que pour l’incroyable duel entre Mutaz Barshim et Bohdan Bondarenko au saut en hauteur. Le stade réserva une ovation à Barshim et son envol à 2,43 m, deuxième performance de tous les temps, à deux centimètres du prestigieux record du monde de Javier Sotomatyor. Les athlètes adorent ce stade et la chaleur du public belge. Dommage vraiment qu’un jour les fans des Diables Rouges et d’un monument comme le Mémorial Van Damme partageront la même passion pour le sport mais plus la même maison.

A propos de spectacle et d’exploits, les clubs de D1 ont enfin terminé leur mercato d’été. Il était grand temps et les équipes ne devraient pas tarder à atteindre leur véritable rythme de croisière. C’est important dans toutes les régions du classement général. Que de temps perdu pour les clubs qui jouent leur survie en D1 ou ceux qui définiront leurs ambitions européennes la semaine prochaine. Qui d’Anderlecht, du Standard, du Club Bruges ou de Lokeren emballera le stade comme Barshim au Mémorial Van Damme ?

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