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Diables Rouges: la belle histoire de Divock Origi

Divock Origi constitue LA surprise de la sélection des Diables Rouges pour le Brésil dévoilée ce mardi par Marc Wilmots. Portrait du « Baby Kluivert » du Losc.

« Je n’avais qu’une semaine d’entraînement dans les jambes avec les pros, et seulement six minutes après être monté au jeu, j’ai marqué mon premier but. C’était trop beau. » Il y a plus d’un an, le 2 février 2013, l’histoire de Divock Origi connaît une entrée fracassante. Un goal égalisateur face à Troyes a braqué les lumières sur ce jeune colosse belge de 17 ans. « Je suis retombé les pieds sur terre assez vite. J’ai la chance d’être quelqu’un qui ne s’enflamme pas rapidement », précise-t-il. Seulement voilà, les comparaisons avec d’illustres compatriotes sont inévitables. « D’autant qu’avec cette réalisation, j’étais le troisième plus jeune buteur de l’histoire du club derrière… Eden Hazard et Kevin Mirallas. »

Au LOSC, le label belge ne doit plus faire ses preuves. Et les supporters rêvent d’une suite à la Hazard success story. « Je suis fier de passer après des joueurs comme Kevin ou Eden. Et pour les supporters, je suis le nouveau Belge de Lille. Mais ce qu’a fait Eden ici, c’est du jamais vu, c’est un talent extraordinaire. » Février 2014, l’histoire prend véritablement forme. Deux buts coup sur coup ,face à Evian et Sochaux, le replacent sous les feux des projecteurs et l’invitent à intégrer pour la première fois les Espoirs Belges de Johan Walem aux côtés des Michy Batshuayi, Paul-José Mpoku ou Thorgan Hazard.

« La Belgique est pour moi une évidence, jamais je n’ai pensé jouer pour d’autres couleurs nationales. La Belgique, c’est ma maison. » Et pourtant, le natif d’Ostende, qui a grandi à Houthalen dans le Limbourg, s’exile outre-Quiévrain dès 15 ans. « J’évoluais jusque-là à Genk qui est d’après moi le meilleur centre de formation de Belgique. Je n’aurais jamais quitté le Racing pour un autre club belge. Mais j’ai estimé que la formation française et le LOSC était encore d’un niveau supérieur. Le choix n’a pas été facile car il y avait d’autres clubs en Allemagne, en Angleterre, un peu partout. Aujourd’hui, je reste convaincu que la France était la meilleure option. Et puis la réussite de Hazard, ça m’a touché. »

Baby Kluivert Arrivé au domaine de Luchin en pleine adolescence, les débuts sont compliqués. La barrière de la langue d’abord, pour ce néerlandophone, mais aussi un problème de licence qui le prive de match pendant un an. « Heureusement, l’encadrement était parfait, les moyens plus importants. J’ai énormément travaillé. Deux fois par semaine, j’avais des entraînements spécifiques pour attaquants, ce dont on ne disposait pas à Genk. A mon arrivée au club, je me reposais un peu trop sur mon talent et les coaches chez les jeunes m’ont fait progresser en terme d’agressivité, de positionnement, de finition, de protection de balle. »

Et puis, D-Vock peut compter sur un atout de taille. Son père : Mike-Okoth Origi, ex-international kenyan qui fit les beaux jours de Genk avec lequel il fut champion au terme de la saison 1998-1999. « Il me conseille beaucoup. C’est évidemment une chance de pouvoir compter sur quelqu’un comme lui. » Un mètre 85 d’un côté pour 1,86 chez le paternel, les Origi ont de la hauteur même si « je suis plus européen dans mon style », précise Origi fils. « Mon père avait reçu une formation à l’africaine. Mais sur le plan physique, il était irréprochable. C’est un exemple. »

A Lille, c’est davantage à Patrick Kluivert qu’on le compare. « C’est un surnom que m’a donné, Salomon Kalou. Et c’est évidemment flatteur. Mais je ne m’emballe pas. Ça ne fait qu’une saison que je suis dans le noyau A. Je suis donc plutôt discret, à l’écoute et j’essaie d’apprendre un maximum. D’autant que le championnat de France est très compliqué à jouer. Même Salomon Kalou qui est passé par l’Angleterre trouve que c’est un championnat très dur, très fermé, très tactique. Pour un attaquant, c’est un difficile écolage. » Le creux automnal qu’il a rencontré après une jolie préparation estivale ne semble en tout cas pas l’avoir décontenancé. « Ce qui m’est arrivé est normal. Sur le plan mental, je suis costaud. Et quand t’es dans le trou, faut bosser et tout rentre dans l’ordre. » Le colosse du Losc a définitivement les pieds bien cloués au sol.

Par Thomas Bricmont

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