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Décryptage: Martinez tout-puissant

Guillaume Gautier
Guillaume Gautier Journaliste

Avec son nouveau contrat qui s’annonce, Roberto Martinez étend son pouvoir sur le football belge. Faute de mieux?

Il avait hérité du poste dans la foulée de la Coupe du monde, quand Chris Van Puyvelde a signé un contrat de quatre ans pour superviser le développement du football chinois. Roberto Martinez cumule donc, depuis un an et demi, son poste de sélectionneur avec celui de directeur technique. Une double casquette que le Catalan avait émis le souhait d’alléger en vue de l’EURO, quand la charge de travail du rôle de sélectionneur allait considérablement augmenter. L’objectif avoué était de trouver un successeur pour la fin de l’année 2019, et un appel à candidatures avait d’ailleurs été postée en ce sens sur le site de la Fédération, comme cela avait été le cas à l’heure de recruter le sélectionneur Martinez.

« Le directeur technique devra tenir compte des intérêts à long terme du football belge, et doit pouvoir travailler en concertation avec un coach qui, lui, devra surtout remplir des objectifs à court terme », expliquait Peter Bossaert, le CEO de la Fédération, voici quelques mois. Roberto Martinez devrait, donc, à terme, travailler en concertation avec lui-même.

Les nombreuses visites de Roberto Martinez au sein des clubs belges ces dernières années ont fait de lui l’un des plus fins connaisseurs de notre football.

Parmi les candidats, Ariël Jacobs avait longtemps été cité comme favori, Martinez affirmant publiquement être impressionné par le travail de l’ancien coach des Mauves. Alors sélectionneur des Espoirs, Johan Walem s’était aussi porté candidat, mais au bout d’une discussion qu’il avait qualifiée de « longue et constructive » avec Martinez et Mehdi Bayat, les interlocuteurs avaient conclu que Walem devait être sur le terrain et était encore trop jeune pour occuper la fonction.

Finalement, Roberto Martinez continuera son cumul. Parce que les résultats parlent pour lui, et que ses nombreuses visites au sein des clubs professionnels ces dernières années ont fait de lui l’un des plus fins connaisseurs du football belge. Peut-être, aussi, parce qu’épargner un salaire de directeur technique permettait d’augmenter le sien, qui sera désormais proche des trois millions d’euros par an selon les premières fuites dans la presse. Et sans doute, enfin, parce que les profils intéressés par le poste de directeur technique et capables d’en assumer la charge étaient trop rares.

Le paradoxe prête à sourire: le savoir-faire belge s’exporte à l’international, via des conférences où de nombreux entraîneurs étrangers veulent connaître les secrets de nos méthodes, mais notre football est entièrement piloté par un Catalan. Et si c’était ça, le secret?

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