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Copinage et incompétence: Benoît Thans flingue l’Union belge

L’Union belge a perdu la vague de sympathie qui lui collait à la peau. Les bourdes de dimension se sont multipliées: camping insalubre au Brésil, retour foireux des Diables Rouges, facture de 300.000 euros « oubliée », simili-maillot d’Adidas, etc.

Les bons résultats et les campagnes marketing agressives ont jeté de la poudre aux yeux du public. Fortement décriée dans le passé, la Fédération n’a reconstruit qu’une virginité de façade. Ces derniers mois, les départs d’employés ont été nombreux. Certains sont partis sur la pointe des pieds, d’autres de manière plus théâtrale. Un des premiers licenciés sous le règne de Steven Martens a été Benoît Thans.

Pour lui, la Maison de Verre était déjà gangrénée par les problèmes à son époque. « J’avais des objectifs mais j’ai rencontré des entraves par peur du changement, obsession du pouvoir, incompétence ou encore copinage ! Si j’avais su qu’il fallait ne rien faire et accepter des décisions non profitables au foot, je n’aurais jamais été renvoyé. Mais, alors, je n’aurais pas accepté ce poste. J’ai voulu remplacer des personnes frustrées et qui ne voulaient pas bouger pour garder leur place et leur petit pouvoir. Impossible… » Vu les C4 distribués à tire-larigot, la Fédé semble victime d’une chasse aux sorcières. « Effectivement. J’ai été licencié sans avertissement ou signe quelconque. Aucune explication ne m’a été donnée. J’ai perdu en route Pierre-Yves Hendrickx qui a abandonné après 4 mois de travail alors qu’on avançait. Pourquoi ? Incompatibilité avec des membres… Philippe Vande Walle a été mis dehors alors qu’il est un des meilleurs entraineurs de gardiens. Bizarre, non ? On peut encore citer Stefan Van Loock, un des meilleurs attachés de presse, un passionné de foot trilingue connaissant toute la presse. Nos responsables footballistiques ne supportent pas la critique. Je ne cautionnais plus la vision du nouveau président de l’Association des clubs francophones de football (NDLR Gérard Linard) et je lui ai dit. Quelques jours plus tard, il était dans mon bureau pour me licencier et réclamer mes clés de voiture et mon ordinateur, qui contenait des données importantes. C’est Hendrickx, qui passait par là, qui a dû me ramener à Liège ! C’est fou… »

Dans les couloirs de la Fédé, on aurait aussi reproché à Martens une méconnaissance des acteurs du football belge. « Ne pas bien connaître le foot quand on est secrétaire n’est pas dramatique. Mais il faut alors s’entourer de personnes compétentes sur le plan technique. Même un amateur de foot sait qui sont Gert Verheyen ou Thierry Siquet, non ? Moi, je me suis battu pour des personnes correspondant à un plan d’avenir comme Johan Walem, Filip De Wilde, etc. Philippe Collin cautionnait mes choix et on avançait. Ma collaboration avec le directeur financier (Tom Borgions) et marketing (Filip Van Doorslaer) a été excellente mais je n’ai jamais compris le langage de Bob Madou (directeur de la communication). En Belgique, on n’a toujours pas compris qu’il fallait donner des responsabilités aux gens du sport. Je crains que la Coupe du Monde soit considérée comme un aboutissement alors qu’elle devrait être une rampe de lancement pour nos clubs et les projets de formation, d’infrastructure, etc. Dommage… »

PAR SIMON BARZYCZAK

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