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Comment Maxime Busi s’est fait une belle place à Charleroi

Jules Monnier Jules Monnier est rédacteur pour Sport/Foot Magazine

Titulaire indiscutable dans l’une des meilleures défenses du pays et international espoir, Maxime Busi est promis à un bel avenir. Gros plan sur la bonne surprise des Zèbres cette saison.

 » Maxime Busi prolonge au Sporting. Le défenseur a signé un nouveau contrat portant sur 5 saisons.  » C’est sans emphase que les Carolos ont publié cette annonce, accompagnée de la traditionnelle photo  » poignée de main avec Mehdi Bayat devant le cadre du Zèbre « , le 26 février dernier. S’il n’a pas l’aura d’un Dorian Dessoleil auprès des supporters ni la puissance d’un Nurio, la nouvelle a pourtant de quoi réjouir les fans du Sporting : à 21 ans, Maxime Busi est en effet devenu incontournable cette saison, au poste de back droit, dans la deuxième meilleure défense du Royaume !

C’est un gars qui a la tête sur les épaules et qui, à force de travail, a su se faire une place chez les Zèbres.  » Samba Diawara

Si son nom résonne aujourd’hui familièrement aux oreilles des habitués de la Jupiler Pro League, il n’était encore qu’un illustre inconnu lors de son arrivée du côté du Mambour, à l’été 2018.

Challenge carolo

Né à Liège, c’est logiquement au Standard qu’il a fait ses classes, en compagnie notamment de Zinho Vanheusden ou Adrien Bongiovanni, avant de passer par l’école des jeunes de Saint-Trond à partir des U15. Au printemps 2018, après deux saisons dans l’équipe réserve des Limbourgeois, Busi aspire à mieux mais la direction japonaise du STVV tarde à entrer en action. Des hésitations dont a profité le Sporting par l’entremise de son actuel T3 et coach des Espoirs, Samba Diawara, lui-même ancien Trudonnaire, arrivé au Pays Noir début 2018 :  » Je l’ai vu jouer pour la première fois à Saint-Trond quand il était en U16 puis je l’ai eu sous mes ordres en U21. Quand je suis arrivé à Charleroi, j’ai commencé à chercher des futures recrues potentielles pour la saison suivante à des postes où il me manquait l’un ou l’autre élément. Je connaissais sa situation à Saint-Trond et je lui ai fait part du projet carolo. Je lui ai expliqué qu’il y avait une place à aller chercher.  »

En effet, à l’époque, Felice Mazzù ne dispose d’aucune alternative à Stergos Marinos au poste de back droit. Busi accepte le challenge et rejoint dans un premier temps la Réserve zébrée drivée par Diawara.  » Après deux entraînements chez nous, Felice m’a demandé si je n’avais pas quelqu’un pour lui au poste de back droit. Je lui ai envoyé Maxime et il a su saisir sa chance.  » À coups de  » tu reviens t’entraîner demain avec nous « , le jeune Liégeois se forge en effet peu à peu une place dans le noyau A des Zèbres. Il prend même place sur le banc dès les premiers matches de l’exercice 2018-2019 et ne cesse de convaincre à l’entraînement, à tel point que le Sporting décide de ne pas recruter à son poste et de lui faire confiance comme numéro 2, derrière Marinos.

Stabilisé au back droit

Une décision qui ne surprend pas Diawara :  » C’est un garçon qui a une super mentalité. On peut toujours compter sur lui en terme de travail. C’est un bon coéquipier, un gars marrant, sympa. À Saint-Trond, c’était déjà pareil. Ce n’était pas forcément le plus talentueux à l’époque puisqu’on avait quand même dans le noyau des gars comme Casper De Norre, qui est à Genk, Alessio Castro-Montes, qui est à Gand ou encore Edon Zhegrova, qui a joué des matches d’Europa League avec le FC Bâle cette saison. Cela dit, il est maintenant en D1, contrairement par exemple aux fils Wilmots dont on n’entend plus parler ( ils évoluent tous les deux en D1 slovène, ndlr). C’est un gars qui a la tête sur les épaules et qui, à force de travail, a su se faire une place chez les Zèbres.  »

Un travail récompensé pour la première fois fin septembre, sous forme d’une titularisation face à l’Eendracht Alost en Coupe de Belgique. S’il apporte du danger offensivement ce soir-là, certaines lacunes défensives sont cependant visibles même s’il est, au final, crédité d’une bonne prestation.

Pas vraiment étonnant de la part d’un joueur qui n’évolue en défense que depuis peu.  » En U16, il jouait comme demi défensif « , se souvient Diawara.  » La première chose qui m’a frappé le concernant, c’est son abattage. Il était partout, il ne se cachait pas mais il avait besoin d’être canalisé. C’est pour ça qu’on a décidé de le stabiliser au back droit. Depuis cette époque, il a beaucoup progressé défensivement tandis qu’offensivement, il a toujours eu ce talent naturel, cette propension à apporter de la présence devant. Il doit cependant encore être plus juste techniquement.  »

La tête sur les épaules

Comme dans toutes les bonnes histoires, il faut un brin de chance. Celle de Maxime Busi arrive un vendredi soir au Canonnier. Dès la 11e minute, Stergos Marinos reçoit une carte jaune, sa cinquième de la saison, synonyme de suspension. Emmitouflé sur le banc, Busi le sait : son heure a sonné. De fait, Mazzù n’en fait pas mystère durant la semaine : le samedi suivant, pour la réception d’Ostende, Busi sera titulaire.  » C’est un garçon qui est très réceptif, qui a une super éducation et qui est un vrai pro au niveau de son attitude. À lui de gérer ses émotions, mais je pense qu’il a la tête sur les épaules. J’ai confiance à 100 % « , déclare alors Felice avant la rencontre.

S’il n’est pas tout blanc sur le seul but ostendais (1-1) et qu’il sort du terrain frustré par la perte de deux points, Busi livre effectivement une belle prestation face aux Côtiers. À tel point que malgré le retour de Marinos, le T1 des Zèbres le reconduit dans son onze de base les semaines suivantes, face à Courtrai et Saint-Trond. Moins à l’aise face à ses anciennes couleurs, l’arrière droit carolo est fautif sur plusieurs buts des Canaris et retrouve le banc pour la fin de la phase régulière et le début des PO2. Une deuxième partie de compétition où Mazzù décide de tester une défense à trois, qui offre la possibilité à Busi de regoûter aux joies d’être titulaire, seul sur son flanc droit.

Mais, cette fois, la chance ne sourit pas au Liégeois qui, après une heure de jeu, se casse le poignet et entend les médecins lui pronostiquer une saison terminée.  » Heureusement, il n’y avait pas de déplacement osseux « , se souvient Busi dans les colonnes de la DH.  » Ça m’a mis un coup au moral mais je me suis vite dit qu’il était possible de reprendre plus tôt.  »

De fait, après un mois de revalidation, Busi retrouve déjà les terrains à ce nouveau poste qui lui permet de mettre en avant ses courses incessantes et de laisser libre cours à ses élans offensifs. Samba Diawara, toutefois, tempère :  » Il a le coffre pour arpenter le flanc, c’est certain. Mais à cette position, il faudrait qu’il y ait moins de déchets dans son jeu, même s’il n’est pas dénué de qualités techniques « .

Confirmation et transfert avorté

À l’aube de la saison actuelle, le départ de Mazzù et l’arrivée de Karim Belhocine ne font pas les affaires de Busi. Dans un premier temps, le nouveau T1 des Zèbres lui préfère en effet l’expérimenté Marinos et Busi ronge son frein sur le banc et se contente de quelques montées au jeu. Ce n’est finalement qu’en octobre, de retour d’un match avec les U21 belges ( voir cadre) qu’il est titularisé pour la première fois dans le quatre arrière de Belhocine. Un quatuor au sein duquel il s’est désormais forgé un statut d’indéboulonnable à coup de prestations abouties.

À tel point qu’il a bien failli signer à Torino lors du dernier mercato. Si la direction des Zèbres n’était pas contre une transaction contre un beau chèque, pas question toutefois de le laisser partir sans avoir trouvé un plan B. La solution Dion Cools a été évoquée mais les Italiens ont traîné à faire une offre ferme et lorsque ce fut le cas, Cools avait déjà rejoint le FC Midtjylland et la Serie A s’est envolée pour Busi. Probablement un mal pour un bien car si le Carolo est une des belles révélations de la saison, il n’est sans doute pas encore prêt pour le championnat italien.  » Si je devais pointer des aspects à améliorer, je dirais qu’il a encore une marge de progression au niveau du jeu de tête, surtout défensif « , analyse Diawara.  » Et il pourrait être meilleur en terme de lecture de trajectoire. Une de ses qualités, c’est qu’il est toujours à fond mais il doit aussi pouvoir se dompter. Parfois, il commet encore des fautes évitables.  » Et les férus de stats de préciser que son apport offensif ne se traduit pas encore en chiffres : ni but ni assist en 30 matches de JPL.

Une lacune à remédier dès les play-offs 1 ?

Comment Maxime Busi s'est fait une belle place à Charleroi
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International U21

Bonne surprise pour Maxime Busi début septembre : alors qu’il est cantonné au banc par Karim Belhocine à Charleroi et qu’il attend encore ses premières minutes de jeu en JPL version 19/20, il est repris pour la première fois en équipe nationale par Johan Walem, alors sélectionneur des Espoirs. S’il ne monte pas au jeu au Pays de Galles (1-0), il dispute l’intégralité du match face a la Bosnie (0-0).

À nouveau dans le groupe pour les rencontres face à la Moldavie (4-1) et en Allemagne (2-3), il livre deux matches pleins et en profite même pour distiller son premier assist à Loïs Openda. Reste à voir s’il sera a nouveau plébiscité par le nouveau sélectionneur, Walem ayant pris la direction de Chypre. Réponse prochainement avec l’annonce du groupe pour le match contre la Bosnie, fin mars.

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