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Comment Kristian Thorstvedt est devenu indispensable à Genk

Guillaume Gautier
Guillaume Gautier Journaliste

C’est une histoire de profils et de hiérarchie. Elle raconte que lors de son titre de champion de Belgique acquis au printemps 2019, Genk avait trouvé l’harmonie dans son quatuor offensif malgré le départ précoce d’ Alejandro Pozuelo. Deux hommes qui demandent le ballon dans les pieds, et deux autres qui cherchent la profondeur. Une fois Leandro Trossard et Ruslan Malinovskyi partis, le flou s’est installé dans un secteur où Ally Samatta et Junya Ito se sont mis à négliger l’espace pour se rapprocher du ballon. Comme les nouveaux venus, Theo Bongonda et Ianis Hagi en tête, n’étaient pas vraiment gourmands de ces appels gratuits qui libèrent de l’espace pour les autres, le Racing ne regardait plus que ses pieds.

Au fil des coaches, Thorstvedt revient toujours dans l’équipe grâce à cette faculté à lire les événements sans exiger systématiquement le ballon.

Le contexte est propice à l’arrivée de Kristian Thorstvedt. Un Norvégien sculpté dans un corps robuste de milieu défensif, mais qui sort tout juste d’une saison scandinave au-delà de la barre des dix buts. Et une carte de visite posée en moins d’une demi-heure, sur la pelouse du stade arc-en-ciel. Un ballon qui traîne sur un centre destiné à PaulOnuachu, et une finition sans trembler dans le plafond du but du Essevee. Habituellement réservée à ceux auxquels les carences athlétiques ne permettent pas de faire de différence physique, l’intelligence de mouvement saute déjà aux yeux.

Au fil des coaches, Thorstvedt revient toujours dans l’équipe grâce à cette faculté à lire les événements sans exiger systématiquement le ballon. Dans le 3-4-2-1 mis en place par JessThorup, il s’installe au coeur du jeu, intervient peu offensivement mais s’occupe de l’équilibre dans le sillage des exploits individuels d’Ito et Bongonda, soutenus par les déplacements de JoakimMaehle. Progressivement sorti du onze par JohnvandenBrom, le Norvégien y fait son retour quand le Néerlandais joue son avenir lors d’un déplacement à Charleroi. Buteur décisif, l’extravagant Scandinave devient alors l’un des hommes du sprint final, en étant positionné dans le sillage du géant Onuachu. Capable de s’infiltrer dans le dos de la défense et de finir proprement les actions, ou de s’isoler à la réception d’un centre quand son buteur nigérian focalise l’attention, Thorstvedt se régale dans les espaces sans oublier de se mettre au service de son trident offensif.

Buteur à neuf reprises la saison dernière, toutes compétitions confondues, le Norvégien a tout pour atteindre la barre des deux chiffres au bout d’une saison complète, grâce à ce flair qui lui donne généralement un temps d’avance. MikeTrésor et ses talents hors normes balle au pied ont également tenté leur chance mais une fois de plus, quand ça chauffait, Thorstvedt est revenu. Parce qu’il faut toujours quelqu’un qui court.

Chiffres

13-4

Plus finisseur que créateur, Kristian Thorstvedt a fait trembler les filets à treize reprises depuis son arrivée en Belgique, mais n’a offert que quatre passes décisives.

34,7

Avec un peu moins de 35 passes reçues par match, le Norvégien – pourtant situé au coeur du secteur offensif – est moins souvent alerté par ses coéquipiers que Junya Ito.

3,17

En touchant « seulement » un peu plus de trois ballons par rencontre dans la surface adverse, le Scandinave s’y montre moins qu’Ito (4,13), Paul Onuachu (4,49) ou Theo Bongonda (4,49).

4,19

Le puissant milieu offensif du Racing récupère 4,19 ballons au contre-pressing par match.

57,1%

Le flair de l’ancien du Viking Stavanger est précieux pour s’infiltrer dans la zone de vérité. Sa qualité de finition fait le reste: plus de la moitié des centres qu’il reprend finissent au fond des filets.

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