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Cinq questions qu’on n’osait pas poser à… Laszlo Bölöni

Pierre Danvoye
Pierre Danvoye Pierre Danvoye est journaliste pour Sport/Foot Magazine.

Après une mise en jambes à Zulte Waregem pour la reprise, l’Antwerp aura sa première affiche de l’année dès le 25 janvier avec la réception du Standard, champion pour la dernière fois avec Laszlo Bölöni il y a près de 10 ans.

1. Il y a un an, l’Antwerp a déstabilisé son noyau en faisant venir des nouveaux joueurs en janvier. Vous ne referez plus l’erreur ?

Tu as tout à fait raison. Une de mes grosses erreurs, la saison dernière, avait été d’accorder plus d’importance à l’aspect technique qu’au style propre à mon équipe. Les joueurs qu’on avait fait venir en janvier étaient des bons joueurs mais ils ne nous avaient finalement rien apporté. Si on fait maintenant des transferts, on devra tenir compte de ça parce que je sais qu’il est très difficile de faire venir en Belgique des gars capables de faire la différence seulement avec leurs qualités techniques.

2. Tu es occupé à écrire un livre. Qu’est-ce qu’on va y apprendre ? Pour toi, c’est une thérapie par rapport aux moments difficiles que tu as connus, comme la mort de ton père, d’un arrêt cardiaque, pendant que tu étais sur le terrain avec une équipe de jeunes ?

C’est un livre qui abordera exclusivement mes années de footballeur en Roumanie, donc jusqu’à mon arrivée en Belgique. J’ai un parcours là-bas. Je dois avoir refusé une dizaine de propositions du Steaua Bucarest avant d’accepter de signer là-bas. Parce que je me sentais bien à Targu Mures, et parce que s’il y avait bien un club que je ne pouvais pas voir, c’était le Steaua. Chaque année, c’étaient les matches contre eux que je voulais absolument gagner. J’ai déjà près de 260 pages, il me reste quatre années à détailler. Je l’écris moi-même, en hongrois vu que c’est ma langue maternelle, mais à cause de tout le boulot que j’ai à l’Antwerp, ça n’avance plus fort ces derniers temps. Ça ne parlera évidemment pas simplement de matches et de phases de jeu. Je raconte des moments très difficiles, comme la période où je suis devenu international roumain, ou le moment où j’ai pris une suspension à vie. Pour des motifs politiques. Heureusement, cette suspension n’a finalement pas duré. J’aborde aussi mes années à l’université et la fameuse Securitate.

3. Il paraît que tu as un seul ami : Tudorel Stoica, le père d’Alin.

Tu ne dois pas croire tout ce que tu lis. Mais c’est vrai que c’est un bon ami, un gars en qui j’ai confiance. On a un souvenir commun exceptionnel au Steaua Bucarest. Il est extrêmement cher pour moi, j’espère que l’inverse est vrai. Maintenant, de là à dire que c’est mon seul ami… Non, ce n’est pas vrai. (Il réfléchit). En fait, vu tous mes voyages, tous mes déménagements, je ne sais pas si j’ai des amis. Un ami, c’est quelqu’un avec qui tu peux t’entretenir tous les jours. C’est ma femme. Ma mère. Mon frère.

4. Quand Mircea Rednic parle de toi, on a l’impression qu’il parle d’un ami.

Non, ce n’est pas le cas. J’ai fait chambre commune avec lui pendant des années quand on jouait en équipe nationale. Quand j’entraînais la Roumanie, je l’ai pris un moment comme adjoint. On avait une bonne relation, c’est un homme de qualité, mais parler d’une extrêmement bonne relation, c’est exagéré. Des bonnes relations, j’en ai eu aussi avec d’autres grands noms du football roumain. Je pourrais citer Mircea Lucescu, que j’ai eu comme sélectionneur.

5. Qui sont les entraîneurs qui t’ont le plus influencé ?

J’ai eu la chance de faire mes débuts en D1 avec un entraîneur extraordinaire, mais personne ne le connaît, un certain Tiberiu Bone. Un ancien du Steaua Bucarest, il avait aussi été international. Sa pédagogie, son sens du jeu, ses entraînements, tout était top. Je citerais deux autres entraîneurs roumains, Mircea Lucescu et Emerich Jenei, deux styles totalement opposés. Et puis il y a eu Raymond Goethals. Je considère que j’ai eu la chance de le côtoyer un peu, au Racing Jet. Pour son franc-parler et les mots qu’il utilisait, il était unique.

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