© CHRISTOPHE KETELS

« C’est important de donner leur chance aux femmes »

Le foot, c’est de la passion. Pour les femmes aussi. A intervalles réguliers, nous donnons la parole à l’une d’entre elles, férue de sport. Cette semaine : Ingrid Vanherle, directrice opérationnelle de l’Académie Robert Louis-Dreyfus.

 » Je suppose que certains ont grincé des dents quand je suis arrivée. Mais j’ai un tel caractère que je n’y prête pas attention. A aucun moment cela ne m’a affecté. Mais comme le monde du foot est un monde d’ego, j’imagine que ça a parlé. J’ai juste eu une fois une lettre anonyme. Mais rien de direct. Je dis toujours qu’il faut la qualité avant tout. Si je suis directeur d’une firme, je prends la meilleure personne pour un poste donné. Si c’est une femme, tant mieux. Si c’est un homme, tant mieux. C’est important de donneur leur chance aux femmes mais elles doivent être à la hauteur. Il faut les prendre parce qu’elles sont compétentes.

Au départ, j’étais directrice générale ici. Avec la venue de Pierre Locht, on a réorganisé l’Académie. Il est directeur de toute la structure et on a sous-divisé avec 4 directeurs : Thierry Verjans est directeur sportif, moi directrice opérationnelle, Maxime Filot gère le réseau de clubs partenaires et Jean Wuidard est responsable de l’école de foot U8-12. Quand je devais gérer l’opérationnel et le sportif, c’est simple, j’avais presque mon lit à l’Académie. C’était quasiment ingérable. On a discuté avec le président pour définir mon rôle et je m’y retrouve mieux depuis lors.  »

 » J’ai tout fait à l’Académie  »

 » La première année, j’ai passé tout mon temps ici. Pour savoir déléguer, il faut comprendre comment les choses fonctionnent. J’ai tout fait, du rôle de délégué avec l’arbitre à la direction en passant par la gestion des équipements. Je voulais tout savoir. J’ai gardé ce qui allait mais il y a des choses qu’on a modifiées. Je ne critique jamais mes prédécesseurs. La société change tout le temps.

Les agents, c’est plus difficile ; les parents, c’est plus difficile ; les jeunes, c’est plus difficile. Il faut évoluer avec son temps et ça change régulièrement. Pourquoi certains joueurs sont partis ? Je ne sais pas. Je ne regarde pas derrière moi. Le plus gros chantier, et en même temps le plus facile, quand je suis arrivée, c’était la mise en place d’un suivi structuré et informatique. Tout est sur place à l’Académie, mais avant il fallait ouvrir des armoires, sortir des dossiers et regarder sur le papier.

Pourquoi certains joueurs sont partis ? Je ne sais pas. Je ne regarde pas derrière moi.  » Ingrid Vanherle

En passant du foot féminin au foot masculin, ce qui m’a le plus étonné, ce sont les agents et en particulier chez les jeunes. C’est très compliqué. Attention, il y a des agents qui sont très corrects mais leur influence est impressionnante. Est-ce parfois malsain ? Je ne sais pas. On doit composer avec eux. Mais il y a toujours les parents qui sont là et qui doivent décider, bien avant l’agent.  »

 » Il faut être actif et réactif en permanence  »

 » Ce qui est chouette dans mon travail, c’est qu’en arrivant le matin je peux décider de rattraper mon retard dans mes mails et, le soir, j’ai tout fait sauf ça. Cela bouge tout le temps et il faut être actif et réactif en permanence. Il peut y avoir un élément déclencheur qui va tout changer comme la neige par exemple.

Aimerais-je un jour aller plus haut dans l’organigramme ? C’est compliqué car en étant déjà directrice à l’Académie, aller plus haut, ça voudrait dire intégrer la direction du club mais je me sens très bien ici aujourd’hui. On a une bonne équipe. On sent que notre travail prend de l’ampleur et qu’on va dans le bon sens.  »

Julien Denoël

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire