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Carcela : « J’ai toujours été ailleurs »

Thomas Bricmont

Rencontre entre une mère et son fils, entre  » la reine  » et le petit prince de Liège. Une filiation très forte qui nous fait découvrir l’univers étoilé et onirique de Mehdi Carcela.

Une famille de sportifs

Najat Carcela: « On m’a très vite fait comprendre qu’il était doué. Et je viens d’une famille de sportifs. Mon oncle était international marocain dans les années 40 et mon père était joueur de tennis. J’ai toujours cru en lui car il était tellement passionné. Dans mon ventre, il jouait déjà au foot. Les autres enfants demandaient des figurines de Batman, des Power Angers, lui ça ne l’intéressait pas, il n’y avait que le ballon qui le passionnait. Et il était hyperactif.

Mehdi Carcela : « On me cherchait partout dans un appart trois pièces, je me faufilais n’importe où. »

Najat : « C’est pour ça que son père a décidé de l’inscrire au Standard, pour le canaliser un petit peu. »

La fibre artistique

La fibre artistique semble avoir touché la famille Carcela depuis longtemps. Un grand-père chanteur, une petite soeur adepte du flamenco, un frère surnommé  » le poète  » enfant, et un oncle mannequin.

Najat : « Mon frère faisait beaucoup de défilés, il était aussi styliste, il était en avance sur son temps. »

Mehdi : « Moi aussi, j’ai toujours été ailleurs. J’ai toujours eu cette envie de m’échapper, de ne pas ressembler aux autres, de ne pas suivre le troupeau. »

Najat : « Il aimait les étoiles, l’astrologie, encore aujourd’hui, c’est le cas. C’est un rêveur qui a toujours vécu dans son monde. Le papa était comme ça, moi aussi un peu. En quelque sorte, il a réalisé mes rêves, tous mes rêves, comme cette maison qu’il m’a achetée. J’ai même pas besoin de lui demander quoi que ce soit, c’est inné chez lui. Il me fait vivre tout ce que j’ai rêvé de vivre. Il pense plus à sa famille qu’à lui, et ça a toujours été comme ça. Dès ses débuts chez les pros, il me disait : Maman, je vais réussir, je vais t’acheter une maison. Aujourd’hui, on en possède une au Maroc, une à Liège. Évidemment que je suis heureuse, je ne vais pas dire le contraire. Mais ce n’est pas une question d’argent, mon bonheur est d’avoir trois merveilleux enfants, qui continuent à être très proches de leur mère. »

Tour du monde

Mehdi : « Les gens ne me connaissent pas véritablement, ils ne savent pas qui je suis en dehors du foot, comment je vis. Je préfère même. Sur le terrain comme dans la vie, je suis quelqu’un qui n’aime pas les règles, qui a besoin de créer. Et qui est souvent incompris par beaucoup de monde. Mais ça ne change rien au final. Je n’ai jamais été amoureux du monde du foot. Un milieu qui m’a apporté quelques problèmes. De l’extérieur, c’est une belle vie. Mais on y rencontre beaucoup de gens faux, qui te trahissent, de mauvaises personnes. L’argent, ça change les gens. Moi, je rêve d’une chose, c’est de prendre mon sac à dos, et de faire un tour du monde, sans téléphone, et de revenir un an ou deux après. Pour me déconnecter de cette vie-là : des règles, de dormir toujours aux mêmes heures, suivre la routine, tout ce que je déteste. Je n ‘ai plus envie de boîtes, de sorties, j’ai plus envie de m’enfuir, voir d’autres choses.

Najat : « Avec maman (elle rit). On compte effectuer le pèlerinage à la Mecque ensemble cette année. Inch’Allah. »

Par Thomas Bricmont

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