Marc Degryse

« Ça va maintenant rouler pour Anderlecht »

Pour Marc Degryse, le chroniqueur de Sport/Foot Magazine, les supporters d’Anderlecht peuvent arrêter de s’inquiéter, contrairement à ceux de Genk.

Tout se remet en place, les supporters d’Anderlecht doivent maintenant arrêter de s’inquiéter pour les play-offs 1. Avec le talent qu’il y a là-bas et avec l’arrivée (indispensable) de Franky Vercauteren, ça va maintenant rouler. La victoire contre Saint-Trond a prouvé par l’absurde que le Sporting ne peut évidemment pas laisser sur le carreau un joueur comme Adrien Trebel. Qui, mieux que lui, peut organiser le milieu de terrain et permettre à l’équipe de jouer rapidement vers l’avant ?

Un duo Trebel – Albert Sambi Lokonga, ça équilibre une équipe complète. Ils mettent de la pression sur l’adversaire, ils jouent vers le but adverse et ils savent le faire très vite, comme on l’a vu sur les deux derniers buts. Ils ont l’intelligence et la lucidité pour voir que l’équipe d’en face n’a pas encore eu le temps de se repositionner et ils frappent.

Il y a eu un paquet de motifs de satisfaction dans ce match. Anderlecht s’est vite mis à l’abri, on n’était plus habitué à ça. Ils ont su être efficaces sur des phases arrêtées, c’est aussi une donnée qu’on avait un peu oubliée. Ils ont été réalistes de bout en bout, ça faisait longtemps. Ils ont mis quatre buts dans le même match, ça n’était plus arrivé depuis un an, à peu de choses près.

Pendant une dizaine de matches, Vincent Kompany a fait son apprentissage. Il s’est entre-temps rendu compte qu’il y avait un aspect du métier tout à fait indispensable : l’expérience. Vercauteren l’a amenée d’un coup et on voit les premiers résultats. Ce changement sur le banc était absolument indispensable. À côté de ça, il y a des aspects du jeu qui n’ont pas changé avec le changement d’entraîneur, comme l’importance de Nacer Chadli.

Il était le meilleur Mauve et le joueur le plus efficace au temps du duo Simon Davies – Vincent Kompany, et rien n’a changé pour lui avec l’arrivée du nouvel entraîneur. Bref, c’est une équipe sur la bonne route. Et le calendrier des prochaines semaines est plutôt abordable, donc je prévois que cette équipe va se rapprocher progressivement des places utiles pour les PO1.

Ce Standard était à prendre et une victoire à Sclessin aurait pu enfin lancer la saison de Genk.

En ce moment, je me fais plus de soucis pour les champions. Genk n’y arrive pas. On ne peut pas dire que ce soit mauvais dans le contenu, mais quand l’équipe numéro 1 du pays perd quatre de ses dix premiers matches, il y a un gros souci. Genk a montré le meilleur et son contraire dans le match au Standard. En première mi-temps, les gars de Felice Mazzù étaient au-dessus du lot. Le Standard était régulièrement surclassé. Est-ce que c’était volontaire ou pas ? J’ai l’impression que oui, que Michel Preud’homme avait décidé à l’avance de laisser venir, de laisser passer l’orage, comme s’il était persuadé que ça ne serait que temporaire. Le Standard était dominé dans son stade où il a l’habitude de prendre les choses en mains mais ça ne semblait pas inquiéter le coach.

Je me fais donc des soucis pour Genk quand j’analyse tout ce qui n’a pas fonctionné en deuxième mi-temps. C’est subitement devenu plus lent, emprunté, brouillon. Le pressing vers l’avant a disparu et le Standard a pu s’installer tranquillement dans le match. Sur l’ensemble de la rencontre, la défaite de Genk n’est pas méritée, mais il y a quand même quelques sujets d’inquiétude. Et surtout, j’ai eu du mal à comprendre certaines décisions de Felice Mazzù. Dès le début du match, il y a eu beaucoup de centres vers le rectangle d’Arnaud Bodart. Mais personne pour en faire un bon usage.

Qu’est-ce que tu dois faire dans une situation pareille ? Moi, j’aurai lancé Paul Onuachu, sans doute le meilleur joueur du noyau pour les exploiter efficacement. Mais non, il a dû attendre les cinq dernières minutes pour monter. Je m’interroge aussi sur les deux changements faits avant ça. Genk était enfoncé, il fallait faire quelque chose, modifier l’animation. Mais Mazzù s’est contenté de faire deux remplacements poste pour poste. Dieumerci Ndongala pour Junya Ito et Patrik Hrosovsky pour Ianis Hagi. C’étaient des décisions trop molles, pas assez audacieuses, dans une séquence du match où le Standard s’était installé et poussait pour gagner. Sur ces coups-là, Mazzù a manqué d’audace. Parce que ce Standard était à prendre. Et parce qu’une victoire à Sclessin aurait pu faire office de déclic pour Genk.

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