Marc Degryse

Bonne chance au successeur de Preud’homme!

Pour Marc Degryse, le chroniqueur de Sport/Foot Magazine, il serait logique que MPH s’en aille et lui succéder ne sera pas une mince affaire.

Plein focus sur le titre de champion, c’était clairement le raisonnement de Michel Preud’homme dès l’été 2015. On a bien vu qu’il n’avait pas accordé de priorité à l’Europa League. On n’a pas vu le meilleur Bruges, même en finale de la Coupe. Le trophée qu’il voulait, ce n’était pas celui-là. Il a préparé son équipe comme le directeur sportif d’une équipe cycliste prépare la sienne dans le monde du vélo moderne : tout était braqué sur un objectif prioritaire. Preud’homme n’a jamais semblé paniquer, même quand le Club enchaînait les difficultés en déplacement lors du premier tour, même quand on faisait remarquer que les absences de piliers supposés comme Lior Refaelov et Björn Engels coûtaient des points qui risquaient de faire la différence au final. Malgré des résultats parfois décevants, il continuait à faire tourner son noyau. Plein focus sur le rendez-vous final du mois de mai !

Outre le jeu qu’il a mis en place – un football direct et vers l’avant à défaut d’avoir toujours une énorme possession de balle-, il a réussi à convaincre des individualités offensives de gérer aussi une partie du (sale) boulot défensif. Je pense à Hans Vanaken, à José Izquierdo, à Lior Refaelov. Il a aussi su gérer les têtes à certains moments clés. Il aurait pu sanctionner Abdoulay Diaby dont l’exclusion avait sans doute influencé le déroulement de la finale de la Coupe. Au lieu de cela, il lui a maintenu sa confiance. Même quand il n’était pas brillant dans certains matches de play-offs. Et le grand bonhomme du match (si on peut parler de match contre un Anderlecht aussi insignifiant), ça a été Diaby. On ne peut pas oublier qu’il disputait aussi sa toute première saison dans un club du top. Elle est réussie.

Si on se penche sur le parcours d’entraîneur de Preud’homme, ce serait logique qu’il quitte son poste cet été.

Il y a maintenant une question que tout Bruges se pose : quid de Michel Preud’homme ? Si on se penche sur son parcours d’entraîneur, ce serait quelque part logique qu’il quitte son poste dès cet été. C’est ce qu’il a fait après ses trophées au Standard, à Gand, à Twente. Il est venu à Bruges avec une mission parfaitement explicite : y ramener le titre. C’est fait. Déjà, on peut se demander si ce serait une bonne chose pour son organisme qu’il continue. Donner plus qu’il donne, c’est difficile à concevoir. Preud’homme n’est jamais à 90%, Preud’homme est toujours à 100%, à bloc, à fond. Ce n’est pas sain pour un homme, ça ne peut pas durer éternellement. Il pourrait rester à Bruges, dans un autre rôle, directeur technique par exemple. Il pourrait reprendre les Diables Rouges si Marc Wilmots s’en va. Il pourrait aussi s’offrir une saison sabbatique. Ça lui ferait sans doute beaucoup de bien.

Mais alors, qui pour le remplacer ? C’est amusant d’énumérer tous les coaches qui sont passés par Bruges après le règne et les trophées de Trond Sollied. Ils se sont tous plantés, jusqu’à Preud’homme. Si un nouvel entraîneur débarque cet été, bonne chance à lui. Ce ne sera pas plus simple que pour ceux qui ont essayé après Sollied. Il faudra confirmer les succès des deux dernières années, une Coupe et un titre. Ce ne sera déjà pas simple. Et il faudra être capable de chasser le fantôme de Preud’homme, d’éliminer son ombre. Pour y arriver, il faut une fameuse carrure.

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