© BELGAIMAGE

Anderlecht: Johan Walem se confie sur son choix surprenant

Pierre Danvoye
Pierre Danvoye Pierre Danvoye est journaliste pour Sport/Foot Magazine.

Il a fait un choix surprenant en acceptant d’entraîner l’équipe féminine d’Anderlecht la saison prochaine. Mais pas que!

1. Les femmes d’Anderlecht écrasent tout sur leur passage en championnat. Comment tu pourras faire mieux que Patrick Wachel? Tu te sens obligé de réussir un gros parcours en Champions League?

Non, je ne parlerais pas d’obligation. Mon boulot aura plusieurs facettes. Faire quelque chose en Coupe d’Europe, bien sûr, ce serait un plus et c’est l’ambition. Mais on voudra aussi rester numéro 1 en Belgique. Le classement actuel n’est peut-être pas une photographie exacte de la domination des joueuses d’Anderlecht. J’ai vu les deux derniers matches, ça s’est joué à peu de choses. À côté de ça, je dois mettre tout un plan en place, pas seulement avec l’équipe première. Il y a plusieurs équipes et beaucoup de choses à développer.

2. Lors de ta présentation, tu as dit que tu t’intéressais de plus en plus au foot féminin depuis quelque temps. C’est un discours politiquement correct ou c’est la vérité?

Mais ce n’est même pas récent, ça fait pas mal de temps que je regarde les filles et que je trouve ce foot assez attractif. Mon intérêt est né au moment où je travaillais à l’Union belge, j’ai été interpellé par la progression des Red Flames. À Chypre aussi, j’ai vu des matches féminins. Si on regarde au niveau belge et au niveau européen, on voit une grosse évolution depuis quelques années. Des grands clubs comme Paris, Barcelone, Wolfsburg ou Lyon mettent des moyens. La Coupe d’Europe est intéressante. Un club comme Anderlecht doit s’inspirer de ce qu’il se fait au plus haut niveau. Il faut dépasser les frontières. Ce sport a un potentiel énorme. Quand j’ai reçu cette proposition, ça m’a directement tapé dans l’oeil, je vois ça comme un nouveau challenge dans un nouveau monde. Maintenant, pour tout dire, je ne m’attendais pas à ça. Quand Wouter Vandenhaute m’a appelé et a proposé qu’on se rencontre, j’étais loin d’imaginer qu’il allait me proposer de travailler avec ses équipes dames.

3. Tu ne t’es pas dit que si tu patientais un peu, tu pourrais recevoir une offre pour entraîner des hommes?

Oui, j’y ai pensé. Mais qui te dit que j’avais envie, maintenant, d’entraîner à nouveau des hommes? Peut-être que j’avais inconsciemment envie de quitter ce milieu, provisoirement. Il y a des moments où il faut prendre des décisions et ce choix me convient parfaitement à ce stade de ma carrière. Je ne pensais pas rebondir aussi vite après mon départ de Chypre, mais quand j’ai eu cette proposition, je me suis dit que ça allait me rebooster et j’ai sauté sur l’occasion. On me présente parfois comme un entraîneur atypique, je ne conteste pas. Mais quand je fais un choix, je suis chaque fois convaincu que c’est le bon.

4. Avoir dû quitter Chypre pour des raisons personnelles et pas sportives, ça te laisse encore un peu plus sur ta faim?

Ce qui me fait mal, c’est d’avoir quitté alors qu’on avait mis en place un beau plan sur quatre ou cinq ans. J’avais complètement renouvelé le noyau de l’équipe nationale, j’avais intégré des joueurs de seize, 17 ans. C’était super intéressant. Mais je ne pouvais plus rester. Mon fils est reparti chez sa mère, puis ma compagne est partie aussi. J’ai sombré, perdu sept ou huit kilos. Tout ça en devant vivre deux confinements de trois mois. Et là-bas, quand c’est confiné, tu ne sors plus de chez toi, sauf si tu as une autorisation du gouvernement. J’ai eu un déclic quand il y a eu un désaccord avec des gens de la fédération sur l’organisation de matches amicaux. Ma décision de rentrer était déjà plus ou moins prise, ça a été la goutte d’eau. Tu as beau avoir tout, le soleil, un chouette contrat, quand la santé et le cerveau ne suivent plus, ça ne peut plus marcher. J’avais besoin de me ressourcer en Belgique.

5. On se doutait que tu reprendrais du service soit à Anderlecht, soit à la fédération. Tu n’as pas eu de proposition de la fédé?

J’ai informé Mehdi Bayat et Roberto Martínez que j’allais rentrer, avant même ma démission officielle. Ils savaient que j’allais être disponible. On est restés en contact, mais je ne les ai pas appelés tous les trois jours. Je ne me pose pas la question, je suis tellement heureux d’avoir signé à Anderlecht.

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire