Un rapport de police accablant pour Blatter, pourtant partiellement blanchi

Un rapport de police obtenu mercredi par l’AFP assure que les soupçons de « gestion déloyale » à l’encontre de Sepp Blatter « étaient bien fondés » même si le Ministère public de la Confédération helvétique (MPC) a décidé de clore l’une des deux enquêtes visant l’ex-président de la FIFA.

Le MPC soupçonnait Blatter d’avoir signé un « contrat défavorable à la FIFA » avec l’Union caribéenne de football (CFU) dirigée alors par le sulfureux Trinidadien Jack Warner, radié à vie par la Fédération internationale et inculpé pour corruption par la justice américaine.

Résilié en 2011, ce contrat octroyait les droits télévisés des Coupes du monde 2010 et 2014 à la CFU pour 600.000 dollars (536.000 euros), une somme jugée en-deçà du prix du marché.

« M. Blatter a davantage agi pour les intérêts de M. Warner que pour ceux de la FIFA », estiment les enquêteurs dans des rapports finalisés entre décembre 2019 et janvier 2020.

« En ne faisant pas valoir une réclamation de la FIFA contre la CFU lorsqu’il a pris connaissance du montage illicite de sous-licence, M. Blatter a accepté que M. Warner s’enrichisse donc illicitement aux dépens de la FIFA », ajoutent les enquêteurs.

En conséquence de « l’inaction de M. Blatter contre la CFU ou M. Warner, la FIFA a subi un préjudice d’un montant atteignant 3,78 millions de dollars (3,48 millions d’euros) », précise encore le rapport.

Pour autant, le MPC a confirmé début avril qu’il n’avait pas l’intention de poursuivre le patron déchu de la Fédération internationale de football, âgé de 84 ans, pour l’octroi de droits télévisés à la CFU, l’un des deux volets de la procédure ouverte contre lui en 2015, pour « soupçon de gestion déloyale et abus de confiance ».

Contacté mercredi, M. Blatter a indiqué qu’il ne souhaitait « pas faire de commentaire ».

« Cette procédure concernant le contrat avec la CFU a été ouverte en même temps que celle concernant le paiement à Platini et date de septembre 2015. Depuis lors je n’ai été interrogé ni sur un cas ni sur l’autre », s’est-il contenté d’ajouter.

La procédure pénale ouverte contre M. Blatter porte en effet également sur un paiement, tardif et sans trace écrite, de 2 millions de francs suisses (1,88 million d’euros) à Michel Platini. Ce paiement a valu aux deux hommes une suspension de plusieurs années de toute activité liée au football et empêché Platini de se présenter à la présidence de la FIFA, pour succéder au Suisse. En mai 2018, Platini a été mis hors de cause par la justice suisse.

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