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Un mercato hivernal animé par la Chine!

Jackson Martinez a signé en Chine pour… 42 millions d’euros ! Les clubs chinois ont été les plus dépensiers lors du mercato hivernal avec l’Angleterre. Du jamais vu auparavant et ce n’est pas fini…

Si le mercato a fermé ses portes chez nous et dans la plupart des championnats européens, les clubs chinois ont jusqu’au 26 février pour se renforcer. Or, ces clubs ont (déjà) animé le marché avec les arrivées de véritables cadors en leur sein…

Une somme record

Deux cent cinquante millions d’euros, c’est le montant qu’ont dépensé les clubs de l’Empire du Milieu cet hiver selon « Transfermarkt », soit quasiment le triple de ce qui a été déboursé par les clubs italiens ou l’équivalent des frais de la Premier League… Cette somme représente une augmentation de plus de 50% de l’argent investi l’année dernière par les clubs chinois à la même période!

Et si cette somme est conséquente et historique, elle résulte de transferts qui le sont tout autant.

Des transferts de classe

Ainsi, quatre des cinq transactions les plus coûteuses du marché hivernal ont été réalisées par des clubs chinois. La plus chère de toutes, et symbole de ce renouveau, n’est autre que le passage de Jackson Martinez de l’Atlético Madrid au GZ Evergrand pour 42 millions d’euros !

Ramires, qui avait rejoint le JS Suning en provenance de Chelsea quelques jours plus tôt pour 28 millions, suscitait déjà l’étonnement…

Elkeson a signé, lui, en faveur du Shanghai SIPG et a quitté le GZ Evergrande en échange de 18,5 millions. Et le HB China Fortune a transféré Gervinho de l’AS Roma pour 18 millions.

Les quatre cités sont, dans l’ordre, les transferts records de l’histoire du football chinois !

Des échecs dans le passé

Et pourtant, déjà à partir de 2011, attirer des joueurs étrangers en leur offrant un salaire mirobolant était devenu monnaie courante. Et l’un des premiers à en bénéficier a été Nicolas Anelka, suivi par Didier Drogba. Des personnalités comme l’entraîneur Marcello Lippi, l’attaquant Vagner Love, nouvelle propriété de Monaco, Lucas Barrios, Guillaume Hoarau, Seydou Keita parmi d’autres, ont tous signé en Chine pour finalement quitter l’Empire du Milieu un ou deux ans plus tard. Le manque de compétitivité était évoqué à cette époque (2012-2013) tout comme la corruption et les matchs truqués. Mais aujourd’hui, si la donne n’a pas changé à tous les niveaux, l’ampleur des ambitions chinoises n’a jamais semblé être aussi grande.

Une volonté présidentielle

Si une partie de l’explication d’une telle évolution peut être trouvée, elle réside en Xi Jinping, le président chinois. Étant un grand amateur de football, il a pour ambition de faire de la Chine une hyper puissance mondiale dans le domaine du ballon rond. C’est pourquoi, un plan de revitalisation du football a été émis l’année passée par les autorités chinoises. Un projet de construction de 50.000 écoles de football en 10 ans a vu le jour. Néanmoins, il va falloir un certain temps avant que ces centres de formation soient réellement opérationnels.

Dès lors, impatient de voir le football chinois florissant, Xi Jinping incite aux investissements chinois dans le football ainsi qu’à l’achat de joueurs réputés. Rowan Simons, auteur d’un livre sur le football chinois a déclaré : « Une raison nouvelle explique que les milliardaires chinois investissent dans le football en Chine: ils veulent se bâtir un crédit politique ».

Et ils ne se limitent pas aux acquisitions et financements de clubs nationaux… Ainsi, des investisseurs chinois ont racheté 13% des parts de Manchester City en décembre dernier et se sont approprié le club français de Sochaux en juillet (premier club européen détenu à 100% par des capitaux chinois).

S’offrir un club est bien beau mais obtenir un « crédit politique » demande également des résultats sportifs. C’est pourquoi certains seraient prêts à mettre le « paquet » pour obtenir des joueurs européens. Cependant, l’intérêt sportif d’une compétition « en construction » est limité et nécessite des compensations salariales importantes pour attirer des « stars ». C’est du moins ce que l’on se dit en théorie… Le nouveau club de Jackson Martinez, le Guangzhou Evergrande Taobao, a remporté la Ligue des Champions asiatique en 2013 et 2015! Ce dernier titre lui a valu une participation, l’année dernière, au Championnat du Monde des Clubs, opposant les meilleurs clubs de chaque continent. Les Chinois ont terminé quatrième, battus en demi-finale par Barcelone, 3-0. Si le score est lourd, les Asiatiques n’ont pas été ridicules face au géant catalan. Les qualités sportives de ce club s’avèrent donc bel et bien réelles.

Les droits télés ont explosé

Si le montant des transferts chinois dépasse les précédents records, c’est aussi « grâce » aux droits télévisuels. D’après The Guardian, les droits de retransmission des matchs chinois coutaient 8,2 millions aux diffuseurs en 2015. Aujourd’hui, ils sont passés à… 183 millions par an !

Et il ne fait aucun doute que ceux-ci risquent encore de prendre de l’ampleur avec l’arrivée de « gros calibres » européens dans le Championnat… De quoi provoquer un « effet boule de neige ».

Une révolution dans le monde du ballon rond est en marche…

Quentin Droussin

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