« S’il arrivait quelque chose à Lukaku, la situation serait catastrophique »

Marc Wilmots, qui a bien failli manquer la Coupe de monde 2002, est bien placé pour savoir que les blessures peuvent gâcher les préparatifs d’un grand tournoi. La Colombie a perdu Falcao, même si ce dernier s’acharne pour être prêt à temps. La Belgique perd Benteke (23 ans).

Pour un joueur, c’est grave d’être qualifié pour le Mondial pour la première fois en douze ans et de ne pas y assister. Même s’il aura très probablement une nouvelle chance dans deux ans – vu les nouvelles normes de qualification, ce groupe doit être capable de se qualifier pour le Championnat d’Europe en France – on doute que ce soit une consolation.

Pour l’équipe nationale aussi, c’est grave. Benteke était le joueur clé de la campagne de qualification, poussé par un Romelu Lukaku en plein développement. L’année dernière à Birmingham, les deux joueurs ont enchaîné les buts. Après le 1er janvier, Benteke a pu faire état de statistiques impressionnantes : 14 buts en 17 matchs pour Aston Villa. Romelu Lukaku obtient également de bons résultats, après le 1er janvier, il a totalisé 11 buts en 17 matchs pour West Brom. En équipe nationale, Benteke était préféré à Lukaku. Techniquement, Benteke est un peu meilleur et il est un peu plus impliqué dans le jeu d’ensemble. En tant que Diable, il marquait moins aisément qu’en compétition anglaise, mais il a réalisé sa part de statistiques grâce à ses buts contre la Serbie et l’Écosse. Et quand il est indisponible, comme en Croatie, Lukaku est prêt à le remplacer. Leur exemple illustre comment deux concurrents peuvent se motiver à relever leur niveau.

Pour un avant (qui encaissait de nombreux coups), Benteke n’était pas souvent blessé. En revanche, il a bien commencé cette saison avant une blessure à l’aine qui lui a fait le manquer le duel en Croatie (1-2) en octobre. Ensuite, il a raté la période de Noël à cause d’une blessure au genou. Après la nouvelle année, il a repris avec succès, marquant sept buts en douze matchs jusqu’à ce qu’une déchirure du tendon d’Achille vienne mettre un terme à sa saison.

Du coup, toute la pression se retrouve sur les épaules de Romelu Lukaku, qui continue sa progression à Everton. Il est différent de Benteke. Plus axé sur l’espace, il a toujours un peu moins le sens de la combinaison. On verra s’il l’aura contre l’Algérie ou la Corée du Sud. Wilmots, qui perd une sérieuse option tactique ne s’en servira pas comme excuse, ce n’est pas son genre. Il ne l’a pas fait en Croatie, même si l’absence de Benteke constitue une véritable perte.

Les statistiques de Lukaku sont solides. À presque 21 ans, deux ans de moins que son concurrent, le joueur a bien démarré à Everton, après un mois sombre à Chelsea, marquant 8 buts en 9 matchs. Après, il a connu une période moins glorieuse, ne totalisant qu’un seul but en dix matchs en décembre et en janvier.

Le forfait de Benteke n’est donc pas dramatique. En revanche, s’il arrivait quelque chose à Lukaku la situation serait catastrophique. La blessure ravive les tensions dans la lutte de sélection pour le Brésil. Et elle redonne espoir à Jelle Vossen, qui travaille dur après une période de souffrance physique. Ses play-offs deviennent très intéressants, car Vossen présente l’avantage par rapport à Michy Batshuayi de déjà faire partie du groupe de Wilmots. L’été passé, Vossen a accompagné en stage aux États-Unis, il a participé à deux rencontres (amicales) en vue du Mondial et la saison précédente, Vossen se trouvait sur le banc durant les matchs de qualification. Ce sont là des atouts qui manquent encore à l’avant de Standard.

Outre les intérêts des clubs, les play-offs seront donc également teintés d’intérêts personnels. Pour Vossen, de qui tout le monde attend un transfert, ce serait donc également un stimulant.

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