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Premier League: que retenir de cette saison?

La machine Manchester City, un Leeds magnifique, Arsenal décevant : comme chaque année la Premier League nous a réservé son lot d’émotions. Mais d’autres clubs ont fait vibrer leurs fans. Dans un sens comme dans l’autre.

Leicester Tuchel en plein coeur

Plus beau sport au monde, le football peut devenir particulièrement cuisant. Voire injuste. C’est en tout cas ce qu’ont dû se dire tous les fans de Leicester dimanche dernier sur le coup de 18h50. Pour la deuxième année consécutive, les hommes de Brendan Rogers ont craqué. Membres du Big Four durant 36 journées, ils se voient exclus de la troupe Champion’s League au pire des moments. Un drama que même Stanley Kubrick n’aurait pu imaginer. Le bouc émissaire n’a pas changé. Après avoir offert le titre sur un plateau d’argent au Foxes en 2016, Chelsea se montre aussi cruel que Jack Torrance.

Les Blues n’en ont cure. Alternant le chaud et le froid sous Frank Lampard, ils pointent à la neuvième place quand Thomas Tuchel arrive avec sa boite à outils. Le premier coup de vis est donné en défense. Les boulons sont resserrés. Le couteau suisse s’appelle Antonio Rüdiger, pourtant complètement snobé par Lampard. Antonio tient sa revanche. Les Londoniens n’encaissent que deux petits buts lors des dix premiers travaux de Thomas. Le défenseur ne sortira plus jamais des plans l’architecte allemand.

Seul un point sépare donc Leicester de la compétition aux grandes oreilles. Très régulier du début à la fin de saison, le club méritait sa participation. Personne ne le conteste. Mais en foot, le mérite ne compte pas beaucoup. Pire, il ne rapporte rien. Pourtant, c’est bien de points dont les Foxes auraient eu besoin. Les trois points pris sur douze possibles lors des quatre derniers épisodes de la saison pèsent lourd dans une balance qui penche vers l’Europa League.

West Ham, dans le mille

Sur un nuage tout au long de la saison, West Ham est la grande surprise du championnat. Les Hammers ont réussi l’exploit de s’inviter dans le fameux Big 6. Valeur sûre du ventre mou en Premier League, le club londonien se qualifie pour l’Europa League en devançant des écuries comme Tottenham ou Arsenal. Ils sont même passés à deux petits points d’un ticket pour la Champion’s League. Une réussite qui porte la griffe de David Moyes et de la cellule scouting.

Après une première pige au London Stadium en 2017 – 2018, l’entraineur écossais revient dès l’année suivante pour sauver le club d’une relégation qui lui semblait promise sous les ordres de Manuel Pellegrini. Installé confortablement sur le banc des Hammers, David Moyes réagit calmement au 0 sur 6 initial de ses troupes en septembre 2020. Il ajuste quelque peu son schéma tactique. Oscillant entre une escouade défensive composé de trois ou quatre soldats, c’est la formation 4-2-3-1 qui lui fait remporter le plus de batailles*.

Un système qui repose sur une infanterie défensive solide dont le caporal se nomme Aaron Cresswell. 93% de présence sur le front et une régularité stupéfiante qui fait de lui un des plus fidèles serviteurs du commandant Moyes. Au coeur des opérations, la division blindée fait le ménage grâce aux tanks Rice41 et Thomas28. Si Declan Rice sécurise le campement avec 1,8 interception par matchs, Thomas Soucek perce les lignes adverses. Débarqué l’hiver dernier du Slavia Prague, le Tchèque, meilleur artificier de son équipe ex-aequo avec le sous-coté Michail Antonio, est le symbole d’un recrutement sans faille.

Des fortifications solides qui permettent une liberté sans égale au régiment offensif. Une attaque dynamite où Jesse Lingard, poseur de bombes attitré, se régale. En seize assauts, l’anglais explose les compteurs. Neuf buts et cinq offrandes dont deux rien que pour le canonnier anglais, Antonio.

Deuxième meilleure armée à domicile, les Hammers ont admirablement défendu leur territoire. Ils présentent le deuxième meilleur bilan de Premier League dans leur base. Si la bataille d’Angleterre s’était auparavant jouée dans les airs, l’opération Big 6 s’est gagnée dans les tranchées londoniennes.

Sheffield englués dans le Blades tableau

Après une première saison tonitruante où le club a insufflé un véritable vent de fraîcheur au football anglais, qui aurait pu prédire un tel fiasco ? Personne. Encore moins le coach en place depuis 2016, Chris Wilder. Lui qui avait réussi à garder la grande majorité de son effectif, si performant quelques mois auparavant.

Un crash inattendu pour un équipage qui avait si bien négocié le voyage vers la Premier League. Une saison première classe, sans turbulence, couronnée par une arrivée au neuvième rang qui laissait présager un aller sans retour. Vigilance toutefois. Epater, c’est toujours plus facile que de confirmer. Sheffield l’a encore démontré. Les Blades n’ont jamais décollé. Deux points sur 51, une première victoire au 18ème match, le club a rempli petit à petit son passeport vers la relégation.

Désigner un coupable serait illégitime mais quelques questions demeurent sans réponse. A commencer par l’acharnement de Chris Wilder à composer un 3-5-2. Malgré la piètre série en cours, il n’a jamais ou presque changé d’orientation. Les dirigeants non plus. Eux qui ont attendu la trentième journée avant de changer quelque chose. Chris Wilder est viré. Bien trop tardive, l’arrivée de Paul Heckingbottom dans le cockpit ne changera rien. Trois petits matchs après sa prise de fonction, une défaite 1-0 chez les Wolves scelle le sort de Sheffield. Destination la Championship.

*Whoscored

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