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Pellè, symbole de la nouvelle Italie

Il existe aussi un Pellè italien, Graziano, un peu maladroit et coiffé comme les footballeurs de l’ère Justin Bieber, mais terriblement travailleur et efficace, symbole des vertus de l’Italie d’Antonio Conte à l’Euro-2016.

Comme cette « Nazionale », personne ne l’a vu venir. Son propre pays l’a même longtemps ignoré. Pellè, 30 ans, auteur de deux buts à l’Euro, a bâti sa carrière à l’étranger, surtout aux Pays-Bas – il a la double nationalité. Désormais le monde entier connaît son 1,93 m. Il a réussi deux fois le même type de but, une volée en fin de match pour le 2-0 contre un des favoris du tournoi: la Belgique (90+3) au premier tour puis l’Espagne (90+1) en 8e de finale.

A chaque fois ce but a récompensé une prestation immense de générosité. Premier rideau défensif à lui tout seul, empêcheur de relancer, il n’a pas le génie devant le but du Pelé brésilien et rate quelques occasions. Mais sans le gardien espagnol David De Gea, Pellè serait peut-être co-meilleur buteur de l’Euro.

Bref, l’Allemagne, en quarts, apprendra à se méfier du buteur des Pouilles, qui a signé au Stade de France son 7e but en 16 sélections, seulement, toutes sous le magistère d’Antonio Conte, qui a décidément beaucoup de bonnes idées.

L’association en pointe avec Martins Eder ne ravit pas « les esthètes », comme les appelle Daniele De Rossi, mais leur travail au service de l’équipe est impeccable, et leurs statistiques pas ridicules (3 buts en 13 matches pour l’Italo-Brésilien, dont un à l’Euro).

Idole du Feyenoord

Parti à 21 ans de Lecce, où il n’avait pas percé, Pellè a beaucoup traîné en chemin avant d’exploser sur la scène internationale à 30 ans. Le grand dégingandé a commencé à trouver sa voie dans le Nord, en Frise, à l’AZ Alkmaar. En quatre saisons il ne joue pas beaucoup, mais apprend à l’école Louis van Gaal, et décroche un titre de champion (2009), un exploit digne de Leicester à l’échelle des Pays-Bas.

Il tente un retour au pays natal toujours pas probant, à Parme puis à la Sampdoria Gênes, où l’association Eder-Pellè vivra ses premières heures dans l’anonymat. Décidément, l’Italie ne lui réussit pas, il n’y a connu que les Espoirs, en 2007, avant Conte.

De retour aux Pays-Bas, il va vivre ses meilleures années, avant cet été 2016. Il devient l’idole du De Kuip (« la baignoire ») et du brouillant public du Feyenoord Rotterdam, avec des stats « ronaldesques », 55 buts en 66 matches, de 2012 à 2014.

But à sa première sélection

En Italie, la presse commence à s’intéresser à ce buteur expatrié mais le sélectionneur Cesare Prandelli reste sourd à la campagne de presse.

Pellè fait fructifier sa notoriété naissante en partant à Southampton dans les bagages de Ronald Koeman, son entraîneur au Feyenoord. En Angleterre il conserve une moyenne honnête d’une quinzaine de buts par saison.

Conte finit par lui donner sa chance, et le buteur la saisit en marquant dès sa première sélection, le 13 octobre 2014 à Malte (1-0).

Il en inscrira deux autres en qualifications, plus un en préparation, jamais contre des adversaires prestigieux (Malte, Norvège et Écosse), mais il a remis les pendules à l’heure contre les « Diables Rouges » et la « Roja ».

Maintenant, tout le monde connaît Pellè, et les journaux à sensations publient des photos du beau gosse et de sa fiancée, Viktoria Varga, Hongroise de 21 ans et mannequin, et raconte des petites anecdotes sur lui, comme son amour immodéré des glaces italiennes.

Son père Roberto a révélé aussi que petit il s’entraînait au football dans la cuisine avec des fruits. Comme Pelé.

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