
Mondial 2014: pourquoi les Diables Rouges (ne) vont (pas) gagner contre les États-Unis

Les Diables Rouges affrontent les États-Unis ce mardi (22h) à Salvador de Bahia en huitièmes de finale du Mondial 2014. Les joueurs de Marc Wilmots parviendront-ils à remporter une victoire synonyme de Coupe du Monde pleinement réussie ? Quelques éléments de réponse.
Oui, les Diables vont gagner, car:
– ils ont plus de talent. Comme à chaque fois depuis le début de ce Mondial 2014, la Belgique possède, sur le papier, une équipe plus forte que son adversaire. Et pour l’instant cela s’est traduit par un 9 sur 9. Les joueurs américains évoluent soit dans des clubs moyens d’Europe (Sunderland, Aston Villa, Besiktas, AZ, Nantes, etc.), soit en Major League Soccer (Sporting Kansas, Seattle Sounders, Real Salt Lake, etc.), voire au Mexique (Puebla). Bref, des équipes aux noms bien moins ronflants que celles des Belges.
– ils sont plus frais. C’est maintenant que le fait d’avoir été qualifié dès le deuxième match de poule, et d’avoir pu faire tourner l’effectif lors du troisième, doit payer. Les Diables ont joué moins longtemps et moins intensivement que les Américains qui ont dû batailler ferme pour s’extirper du groupe G dans lequel figuraient l’Allemagne, le Ghana et le Portugal. Dans la chaleur de Salvador de Bahia, l’aspect physique devrait être déterminant.
– ils ont plus d’expérience des grands rendez-vous. Qui dit plus grands clubs, dit également plus grands matches. Même si la Coupe du Monde est un peu différente des autres compétions, les joueurs belges ont eu leur ration de sommets cette saison: Ligue des Champions, jouer le titre en Premier League, en Allemagne, en Espagne, de gros derbys,… La MLS est certes en progression, mais elle n’offre pas encore des rencontres d’une intensité comparable, loin de là.
– Hazard va faire la différence. Eden en est bien conscient, il est capable de faire mieux que ce qu’il a montré pour le moment dans le tournoi mondial. « Jusqu’à présent, j’ai été à la base de quelques belles actions, mais je n’ai pas encore livré un grand match dans ce Mondial. J’espère pouvoir combiner ces deux aspects contre les États-Unis. » Quelle meilleure occasion que ce huitième de finale, un match à la mort subite, pour montrer à tous les sceptiques son immense talent ?
Non, les Diables ne vont pas s’imposer, car: – ils ont trop de pression. On l’a vu contre l’Algérie, les Diables ne sont pas tous imperméables à la pression. Lors de ce match d’ouverture, le stress les a fait déjouer pendant une bonne partie de la rencontre, qui s’est heureusement achevée positivement pour les Belges. Ce mardi soir, la même fébrilité pourrait bien se révéler fatale. Au stade des huitièmes de finale, il faut rester concentré 90 minutes (et plus si affinités) et mettre ses occasions au fond. Les équipes qui n’ont pas respecté ces deux règles sont déjà rentrées chez elles…
– les Américains ont un collectif à toute épreuve. Si individuellement les Américains ne sont pas à craindre pour les Belges, leur collectif devrait les inquiéter. Ils ne se sont pas sortis du groupe G en comptant sur les coups d’éclat de l’une ou l’autre star, mais bien en jouant en équipe, en ne lâchant rien à l’adversaire et en s’entraidant entre équipiers. Une équipe modèle donc, qui ne se laissera pas bouger facilement.
– les Américains ont une mentalité de gagnants. Ce qui fait également la marque de fabrique de la Team USA, et des équipes nationales américaines en général, c’est un mental de ‘winner’ à toute épreuve. Pour eux, la défaite n’est pas une option, seule la perspective de la victoire est prise en compte. Un mode de fonctionnement qui permet aux États-Unis de dominer le sport mondial dans bien des disciplines. Appliquée au soccer, cette philosophie a fait des merveilles contre le Ghana et le Portugal et risque de faire mal aux Diables.
– les supporters de la Team USA sont en nombre. Enfin, les Américains sont les deuxièmes plus gros acheteurs de billets du Mondial 2014, derrière les Brésiliens. L’Arena Fonte Nova de Salvador de Bahia devrait donc se montrer, si pas hostile à la Belgique, en tous cas acquise aux États-Unis. Quand la rencontre entrera dans sa phase décisive, le soutien du public pourrait faire la différence entre victoire et défaite…