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Manchester United, le Théâtre des Cauchemars

Fabien Chaliaud Journaliste

Voici huit saisons que Manchester United n’a plus ramené la Premier League à Old Trafford. Et ce ne sera sans doute pas encore le cas en 2022. Après un titre de vice-champion l’an dernier, les Red Devils, qui ont ramené l’icône Ronaldo à la maison, pensaient disposer des armes pour renouer avec le titre qu’ils ont remporté à 20 reprises. Mais ils sont retombés dans leurs travers, car le mal est bien plus profond.

Une longue file de supporters marche dans la Sir Matt Bubsy Way, l’une des artères permettant de quitter Old Trafford. Le stade en arrière-plan est pourtant encore partiellement garni. Et pour cause, nous ne sommes qu’à l’heure de jeu de l’une des affiches les plus attendues du foot anglais: United contre Liverpool. Mais le tableau marquoir affiche déjà 0-5, un énième affront, une énième désillusion pour les Red Devils, géants en perdition. Sir Matt Busby est décédé en janvier 1994. A l’époque, le club vient de remporter l’édition inaugurale d’une nouvelle mouture du championnat anglais appelé Premier League.

Un autre futur Sir, Alex Ferguson, Ecossais ruminant, se trouve à la barre de ManU. Il rapportera encore douze fois le nouveau trophée dans les vitrines du Théâtre des Rêves. Depuis lors, la poussière s’est déposée sur les différentes coupes. Cela fait désormais huit saisons que l’une des plus belles distinctions du football d’outre-Manche n’a pas retrouvé la route de l’ouest de Manchester. La dernière F.A Cup remonte déjà à cinq ans et la Ligue Europa ramenée en 2017 sous José Mourinho ne suffit pas à rassasier l’appétit d’un ogre qui était habitué à tout rafler au coeur des années 2000.

« ILS ONT L’ARGENT MAIS N’ONT PAS D’ÂME »

Depuis, le club qui fut fondé sous le nom de Newton Heath en 1878 a perdu de son éclat et de son âme. Emmanuel Petit, qui fut l’un des grands rivaux des Mancuniens lorsqu’il évoluait au sein des « Invincibles » Gunners d’Arsène Wenger, a de la peine quand on lui demande son avis sur la situation des pensionnaires d’Old Trafford. « Je suis consterné de voir comment ce club est retombé dans un certain anonymat et est loin de son lustre d’antan », déclare celui qui est désormais consultant chez RMC Sport. « Cela fait des années qu’on parle du contenu de Manchester United, et ce n’est pas faute d’acheter des joueurs à 60, 70 millions d’euros. Ils ont l’argent, mais ils ont perdu cette âme. Quand je me rendais à Old Trafford, on avait l’ambition de gagner, mais on savait qu’on risquait toujours de passer un très mauvais moment sur le terrain. », poursuit-il.

Gary Neville, qui fut l’arrière droit indéboulonnable du Diables rouges version Ferguson ne pouvait non plus cacher sa tristesse en voyant les supporters quitter si tôt le stade de ses exploits. « Je peux m’en aller aussi ? » a-t-il commenté en direct sur SkySports. « Dès qu’ils ont affronté une bonne équipe, ils ont été déchirés en lambeaux et cela leur dit exactement où ils en sont », a rajouté celui qui a porté à 601 reprises la prestigieuse tunique rouge.

Jadon Sancho a coûté 80 millions d'euros cet été pour ne jouer qu'un tiers du temps de jeu possible en championnat d'Angleterre
Jadon Sancho a coûté 80 millions d’euros cet été pour ne jouer qu’un tiers du temps de jeu possible en championnat d’Angleterre© iStock

QUI VEUT GASPILLER DES MILLIONS ?

Les griefs des supporters sont régulièrement régulièrement adressés auxfrères Avram et Joël Glazer , accusés d’avoir mené le club vers l’anonymat en accumulant les transferts foireux et en désignant les mauvais entraîneurs après la fin de l’ère Ferguson. En effet, ce n’est pas l’argent qui manque à United. Sur les trois dernières saisons, ce sont 458 millions qui ont été investis sur le marché des transferts dont 140 rien que sur le dernier été. Mais pour quel résultat ?

Sur les trois dernières recrues estivales, la moins chère, Cristiano Ronaldo , a coulé avec l’ensemble face à Liverpool pendant que Raphael Varane était blessé et que Jadon Sancho restait collé sur le banc. L’international anglais venu de Dortmund pour 80 millions d’euros n’a à peine joué qu’un tiers du temps de jeu possible en championnat. Il symbolise les erreurs stratégiques d’un club incapable de poser les bons choix.

La saison précédente, Manchester United avait succombé au charme de Donny van de Beek. Eblouissant dans le milieu de terrain de l’Ajax, le blondinet d’Amsterdam devait apporter de la qualité et de la jeunesse dans un entrejeu où à l’exception d’un Paul Pogba, plus souvent proche de Mr Hyde que de Dr Jekyll sous la liquette rouge, les joueurs de classe mondial ne fourmillent pas. Mais depuis, le numéro 34 néerlandais traîne son ennui et son spleen sur le banc d’un Théâtre devenu aussi pour lui celui des cauchemars.

Nemanja Matic (45 millions) et Fred (60 millions) ont été des dépenses somptueuses alors qu’il semblait évident que ni l’un ni l’autre malgré de belles qualités n’avaient le niveau requis pour permettre aux Red Devils de retrouver les sommets. Entre un Jesse Lingard qui n’aura brillé que lors de son prêt à West Ham (ce qui symbolise sans doute les limites de son potentiel) et un Scott McTominay qui progresse indéniablement mais sans qu’on puisse y voir l’ombre d’un potentiel successeur à un Michael Carrick, seule la venue de Bruno Fernandes pour 63 millions d’euros aura semblé valoir le coup. En 60 rencontres de Premier League, l’ancien meneur de jeu du Sporting aura marqué un but tous les deux matches même s’il a gonflé son compteur de stats en tirant les pénalties jusqu’au retour de Ronaldo. Mais comme son aîné et idole lusitanienne, Bruno Fernandes a lui aussi sombré contre Liverpool, cédant sa place à l’heure de jeu à Edinson Cavani.

Ronaldo n'est sans doute plus le super-héros de jadis et se demande sans doute ce qu'il est venu faire dans cette galère.
Ronaldo n’est sans doute plus le super-héros de jadis et se demande sans doute ce qu’il est venu faire dans cette galère.© iStock

RONALDO LE RETOUR QU’IL FALLAIT VRAIMENT ?

L’Uruguayen fait aussi partie des rares satisfactions des dernières années. S’il n’a plus vraiment son meilleur niveau parisien, le Matador apporte sa hargne et ses courses à la pointe de l’attaque. Désormais doublure d’un CR7 auquel il a laissé aussi bien son numéro que sa place sur l’échiquier d’Ole-Gunnar Solskjaer, Cavani présente un standing plus intéressant qu’Odion Ighalo, venu de Chine à Old Trafford comme back up en 2020 alors que son principal fait d’arme était une saison à 15 buts au sein du modeste Watford.

Si le retour de Cristiano Ronaldo sur l’un des terrains de ses exploits a suscité l’enthousiasme auprès des fans nostalgiques et des amoureux du foot, il n’a pas eu que des conséquences positives sur le terrain. Le Portugais est un immense champion, mais il n’est plus en mesure de porter toute une équipe comme c’était encore le cas lors des ses années madrilènes. Il a seulement permis à Manchester United de surnager quelques fois et de reporter de quelques semaines l’inéluctable chute.

Ses buts décisifs en C1 contre Villareal et l’Atalanta Bergame ont servi de cache-misère, tout comme son titre de meilleur joueur du mois de septembre. Mais désormais, le sens de la finition du quintuple Ballon d’or ne suffit plus à maintenir ManU au sommet dès que la qualité de l’adversaire est supérieure. Ronaldo n’a jamais été un grand adepte du travail défensif. En perte de balle, il ne fournit aucun effort, ce qui n’aide pas son équipe à garder un bloc solide et haut. Contre des sans-grades, cela peut passer mais pas contre des collectifs rôdés comme celui de Liverpool où les Salah, Mané et Firmino sont les premiers à mettre la pression sur le porteur du ballon.

Le vilain geste de Ronaldo, qui aurait dû lui valoir un renvoi prématuré au vestiaire, illustre cette frustration et cette impuissance. CR7 n’a cependant pas hésité à venir au secours de son coach et ancien partenaire sur le terrain après la débâcle face aux Scousers. Il a demandé aux joueurs de prendre leurs responsabilités. A se demander s’il n’a pas aussi compris que ce Manchester United n’avait actuellement pas les moyens de ses ambitions démesurées.

Mais le natif de Madère doit aussi faire son auto-critique. Son retour a obligé certains joueurs efficaces dans l’axe à s’exiler sur les ailes. Mason Greenwood parvient encore à rester concret sur la droite mais la situation s’est compliquée pour Anthony Martial. Arrivé à Manchester en 2015 pour un montant de transfert démesuré pour l’époque, le Français a mis du temps à trouver sa place sur l’échiquier. Lors de la saison 2019-20, Solskjaer fraîchement débarqué l’installe dans l’axe où il plante 17 buts à la fin de la saison, sa plus productive outre-Manche. Souvent ralenti par des blessures lors des derniers mois, il n’a pas confirmé ces bonnes dispositions et les venues de Cavani puis de Ronaldo ont bouché considérablement son horizon en 9. Le voilà contraint d’émigrer sur des flancs où il a toujours peiné à convaincre et où il doit se frotter à la concurrence des Sancho ou Marcus Rashford.

Comme un ouragan, Naby Keita a renversé deux plots oubliés sur le terrain d'Old Trafford.
Comme un ouragan, Naby Keita a renversé deux plots oubliés sur le terrain d’Old Trafford.© iStock

UNE TRES CHERE DEFENSE SANS LEADERS

Mais les maux les plus profonds de Manchester United se situent probablement en défense. Un secteur où les dépenses furent particulièrement importantes pour un rapport qualité-prix catastrophique. Symbole de l’échec : Harry Maguire, un capitaine de papier qui ressemblait à un plot oublié sur le terrain par un responsable du matériel tant il n’a jamais été dans le rythme et souvent impliqué dans les buts concédés par son équipe. Blessé jusqu’à la semaine passée, le défenseur était revenu en catastrophe contre Leicester où sa culpabilité était engagée dans trois des quatre réalisations de son ancien club.

Lors de l’Euro 2020, Maguire était pourtant apparu comme le roc infranchissable d’une forteresse anglaise imprenable. Le constat valait aussi pour Luke Shaw sur le côté gauche. Ce dernier défendait avec abnégation en multipliant les courses offensives et les centres intéressants. Lui aussi a complètement sombré contre Liverpool. Déjà souvents critiqués avant le championnat d’Europe pour leur manque de qualité intrinsèque, le duo a sans doute surperformé le temps d’un été pour retrouver son niveau normal en automne. Deux joueurs courageux mais moyens et surtout ne disposant pas du leadership nécessaire. Malgré son brassard, Maguire ne dégage aucune autorité. Il fuit du regard au moindre contre-coup. C’était déjà l’un de ses défauts à Leicester où son manque de personnalité était comblé par la présence du solide capitaine Wes Morgan à ses côtés. Dirty Harry n’a jamais progressé à ce niveau, sans doute ne le peut-il pas. Mais cela, il fallait sans doute y penser avant de dépenser 87 millions d’euros pour en faire le patron d’une défense d’une équipe souhaitant jouer les titres. Définir le vrai potentiel d’un joueur n’est semble-t-il pas le point fort des décideurs d’Old Trafford. Eric Bailly et Victor Lindelöf, ont été recrutés pour… 73 millions après de belles saisons à Villareal et à Benfica, sans aucune certitude puisqu’ils puissent avoir l’étoffe d’un club du standing de Manchester United.

Sans revenir sur le cas d’un David De Gea ayant accumulé le bon et surtout le moins bon dans les matches couperets, Manchester United n’aura jamais su investir sur les hommes qui font gagner. Et ce n’est pas Raphaël Varane qui risque de changer le constat. Malgré ses nombreux titres au Real Madrid et son rôle clé dans la Coupe du monde remportée par la France en 2018, celui qui fut formé à Lens n’apparaît pas plus que Maguire comme le patron capable de guider la défense mancunienne. Beaucoup disent que sans un Sergio Ramos à ses côtés, Varane n’aurait probablement pas laissé le même héritage à la Casa Blanca.

L'horizon d'Ole-Gunnar Solskjaer semble s'être bouché à Manchester United.
L’horizon d’Ole-Gunnar Solskjaer semble s’être bouché à Manchester United.© iStock

GARDER SOLSKJAER ENVERS ET CONTRE TOUT, UNE STRATEGIE VOULUE ?

Il devrait encore tenir le coup jusqu’au week-end prochain. Une décision qui paraissait impensable après le camouflet de Liverpool. Ole-Gunnar Solksjaer sera encore sur le banc des Red Devils ce samedi contre Tottenham. Même si en coulisses, on s’activerait quand même à le remplacer vu la tournure prise par les évènements. Zidane, Pocchetino, Blanc sont cités, mais Antonio Conte tiendrait la corde pour prendre la succession. Et avec sa venue, un nouveau virage dans la stratégie des frères Glazer, décidément aussi illisible que celle de leur entraîneur norvégien.

Manchester United n’a jamais eu le C4 facile avec ses techniciens et jusqu’il y a peu les clubs d’outre-Manche prônaient généralement la patience avec les managers qu’ils engageaient. Depuis le départ de Sir Alex Ferguson au terme d’un mandat d’un peu plus de 26 ans, quatre coaches se sont succédés à l’ombre du Théâtre des Rêves, tous avec des profils bien différents. Preuve sans doute que les dirigeants du club ne savent pas vraiment ce qu’ils veulent. Lorsque Jürgen Klopp a été engagé à Liverpool, la stratégie des décideurs d’Anfield Road était claire : un coach, une identité de jeu, un collectif à construire et du temps pour laisser à l’Allemand mettre un projet qui avait été validé par tous.

Après Ferguson, Man U a d’abord opté pour un autre habitué de la Premier League: David Moyes. Même si son envergure internationale laissait à désirer, les Red Devils espéraient surtout rester maîtres en Angleterre, mais ce ne sera pas le cas. L’Ecossais, qui officie actuellement à West Ham et a contribué à la venue de Marouane Fellaini à Old Trafford, est renvoyé à ses études après 51 matches, un Community Shield et 52,94% de points.

Ensuite, c’est une légende du football européen, un tacticien hors-pair qui a pris la charge la maison mancunienne. Malgré son expérience et son assurance (ou arrogance), Louis Van Gaal ne parvient pas à ramener ManU au sommet, malgré le gain d’une FA Cup. Son bilan chiffré est même moins bon que celui de Moyes avec 52,42% de points en 102 matches. Mais les frères Glazer plus préoccupés par la rentabilité commerciale de leur jouet ont-ils vraiment aidé le « Pélican » à mettre en place ses idées sur le long terme et construire un collectif performant ? Il y a eu le flop Angel Di Maria (qui a coûté 75 millions d’euros pour ne quasiment jamais jouer), les venues de Marcos Rojo, Daley Blind, Ander Herrera et Morgan Schneiderlin (dont les profils ne semblaient déjà pas dès le départ celui de joueurs potentiellement capables d’atteindre le top niveau) et Bastian Schweinsteiger (qui était déjà en bout de course). De cette période, seuls Luke Shaw et Anthony Martial sont restés. En tout cas vu les profils, on peut encore se demander quel était l’idée de jeu à long terme.

Si ça n’a pas fonctionné avec tacticien aux idées fortes, essayons le coup du gagneur né du football moderne. José Mourinho débarque à Trafford avec l’ambition de concurrencer les Conte (Chelsea), Guardiola (Manchester City) et Klopp (Liverpool), eux aussi venus dans les îles britanniques pour se frotter au championnat le plus exigeant du monde. Le Special One, un choix validé par Sir Alex himself qui a fini par apprécier les qualités d’un homme avec lequel il s’est souvent frité lors des duels contre Chelsea. A Stamford Bridge, le Portugais avait ramené 3 fois la Premier League à la maison. Il en a d’ailleurs fait de même avec les compétitions nationales italienne et espagnole lors de ses passages à l’Inter et au Real Madrid. Mourinho connaît le chemin de la victoire sur le plan national et peut aussi aider les Red Devils à retrouver les sommets européens par la suite, vu qu’il a gagné la Champions League à deux reprises. Le mariage semble destiné à fonctionner.

Sauf que contrairement à Chelsea où Roman Abramovitch lui a donné les moyens de construire des effectifs capables de répondre à son extrême rigueur, le Mou recevra peu de renforts de qualité pendant son mandat mancunian. Le retour de Paul Pogba pour plus de 120 millions, somme extraordinaire à l’époque, n’est qu’un tromp- l’oeil. A côté de cela, le Lusitanien doit composer avec des Henrikh Mkhitaryan ou Eric Bailly. La venue de Zlatan Ibrahimovic semble comme celle de Ronaldo cette année, destinée à offrir une grosse vedette qui permettra de remplir le stade et de vendre des maillots.

Habitué à glaner plus de 60% des points lors de ses deux premières saisons en club, Mourinho n’en récolte que 57,8% lors de la première année de son mandat mancunien. Un signe ! Même si le gain du Community Shield en août 2016 et celui de la League Cup en 2017 incitent à l’optimisme. Mourinho a toujours été homme à briller plus lors de sa deuxième saison. Avec 66% de points, Mourinho est dans ses standards du Chelsea qui gagnait, les trophées en moins. Deuxième d’une Premier League survolée par un City qui atteindra la barre des 100 points, Manchester United pouvait difficilement rêver mieux. La scène européenne est l’occasion d’évacuer certaines frustrations, même si la Ligue Europa n’a évidemment pas le même éclat que celui de la Coupe aux grandes oreilles. La troisième saison, comme pratiquement toujours avec le Special One sera celle de trop. Le Portugais se retrouve en froid avec une grande partie de son vestiaire et est renvoyé en décembre 2019 avec 58,42% de points gagnés en 144 duels.

S'aimer, c'est regarder dans la même direction.
S’aimer, c’est regarder dans la même direction.© iStock

UNE STRATEGIE COMMERCIALE QUI FAIT PERDRE SON IDENTITE AU CLUB

Du coup, les frères Glazer optent pour un homme qui à défaut d’offrir des garanties sportives leur en offrira sur le plan commercial. Ole-Gunnar Solskjaer est une idole à Old Trafford. Sur le banc, il ne dispose que d’une expérience dans son pays natal, la Norvège. Bien maigre sur le papier mais d’autres jeunes coaches à l’époque comme Conte ou Guardiola ne se sont-ils pas vus rapidement proposés la direction de clubs huppés comme la Juventus et le Barça ? Mais dès le départ, il apparaît quand même évident que le gentil Solskjaer n’est pas taillé dans le même bois que les hommes précités ou que des Jurgen Klopp ou Thomas Tuchel.

Malgré cela, le Norvégien n’a pas fait que du mauvais boulot. Il a qualifié deux fois d’affilé le club pour la Champions League malgré un projet de jeu illisible. Son statut d’idole d’Old Trafford lui a sans doute permis d’avoir le soutien des principaux barons du vestiaire et le soutien d’une grande partie du public. La direction a-t-elle alors souhaité travailler sur le long terme en gardant cette dynamique positive de vestiaire alors que les résultats ne suivaient pas toujours ? Malgré la lourde défaite face à Liverpool, OGS a semblé garder le soutien d’une partie de ses hommes. Ronaldo comme on l’a expliqué plus haut mais aussi Paul Pogba qui a démenti publiquement un article du Sun évoquant des tensions entre lui et son entraîneur.

C’est d’ailleurs un paradoxe que Manchester United se contente des moyens du bord sur son banc tout en dépensant sans compter pour emplier des « stars » sur le terrain. Sans doute parce que les frères Glazer ne réfléchissent pas le football comme d’autres propriétaires connaissant le milieu. Il espèrent que les meilleurs joueurs trouveront toujours une solution par eux-même et que le déclic se fera sur un malentendu sans contribution du chef d’orchestre sur le banc.

« La stratégie est commerciale avant d’être sportive, jugeait le chroniqueur spécialiste du football anglais Philippe Auclair sur Eurosport. « L’accent a été mis sur les performances commerciales, qui restent excellente et tiennent la comparaison avec Manchester City et Liverpool. Mais il n’y a pas de stratégie sportive à long terme. »

Mais cette stratégie commerciale a aussi ses limites et ce n’est pas un Arsenal qui peine à s’accrocher au top anglais depuis de nombreuses saisons après avoir moins mis l’accent sur le volet sportif qui dira le contraire. En se séparant de Solskjaer, Manchester United devra tenter de redonner une identité à son équipe et à son club. Sous peine de prolonger la chute d’un Théâtre qui n’a plus de rêves que le nom.

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