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Manchester United est-il prêt pour le novateur Ralf Rangnick?

Frédéric Vanheule
Frédéric Vanheule Frédéric Vanheule is redacteur bij Sport/Voetbalmagazine.

Comme Liverpool et Chelsea, les Mancunians ont opté pour un manager allemand. D’abord ad intérim, puis dans un rôle de conseiller.

Faute de permis de travail, Ralf Rangnick (63 ans) n’a pu prendre place sur le banc jeudi dernier lors du match contre Arsenal. L’ancien médian défensif Michael Carrick (quarante ans), qui avait déjà dirigé l’équipe face à Villarreal en Champions League (victoire 0-2 en 4-1-4-1) et à Chelsea (1-1 en 4-3-1-2, Ronaldo étant sur le banc), a donc poursuivi son dépannage un match de plus, avant de quitter ManU.

L’arrivée de l’Allemand en Angleterre n’est pas vraiment une surprise. Rangnick, qui a signé cet été un contrat de directeur sportif et de responsable de la communication au Lokomotiv Moscou, a convaincu les dirigeants d’Old Trafford par sa vision. Il n’a éprouvé aucun mal à se libérer de son contrat en Russie, mais on ignore si les Mancunians ont dû verser des indemnités. Quoi qu’il en soit, le discours de Rangnick a impressionné le vice-président Ed Woodward, le directeur du football John Murtough et le directeur technique Darren Fletcher. Après le désistement de Mauricio Pochettino (PSG), plusieurs candidats de renom avaient pourtant posé leur candidature. Rangnick occupera le poste de manager ad intérim jusqu’à la fin de la saison et sera ensuite conseiller durant les deux saisons suivantes, au minimum.

Rangnick est un manager moderne, fin tacticien, qui prône un pressing élevé. Or, Manchester United a peu d’expérience en la matière.

« Ralf est un des entraîneurs les plus respectés et un des visionnaires du football européen », a déclaré Murtough. « Il était donc logiquement le numéro un à la succession d’ Ole Gunnar Solskjaer. » Rangnick est accompagné de son petit groupe habituel d’assistants à Manchester, où il travaillera aussi avec l’encadrement déjà en place. « Ma première tâche consiste à aider les joueurs à retirer un rendement maximal de leur potentiel », a annoncé l’ancien responsable du sport and development soccer du groupe Red Bull. « Le noyau regorge de talent et possède le bon équilibre entre jeunes et joueurs expérimentés. »

United a dépensé 140 millions d’euros en transferts l’été dernier pour s’offrir notamment Jadon Sancho, Raphaël Varane et, bien sûr, CR7. Le noyau compte plusieurs joueurs qui figurent parmi les mieux payés de Premier League, mais ManU, à la peine depuis des années, n’était que huitième après treize journées et comptait plus de points de retard sur Chelsea, le leader, que d’avance sur Burnley, qui occupe la première place de relégable. En Europe par contre, après cinq matches, Manchester est en tête du groupe F, grâce aux buts de Cristiano Ronaldo. Avec dix points, le club mancunien est déjà qualifié pour le prochain tour. Ce mercredi, ils reçoivent les Young Boys Berne, qui ont quatre points, tandis que l’Atalanta (six) reçoit Villarreal (sept) pour la deuxième place tant convoitée.

Rangnick est un professionnel accompli. Il a gagné ses galons dans le monde entier, mais l’Allemand est l’extrême opposé de Solskjaer. Le Norvégien, qui s’appuyait sur son propre passé de joueur et ses liens avec le légendaire Sir Alex Ferguson, opérait des choix plus émotionnels. Rangnick est un manager moderne, fin tacticien, qui prône un pressing élevé. Or, Manchester United a peu d’expérience en la matière. Une question se pose donc: comment le nouveau manager va-t-il intégrer Ronaldo dans sa tactique? Le Portugais de 36 ans figure tout en bas de la feuille de stats de Premier League avec seulement trois moments de pressing par match. Et le voilà confronté à un entraîneur qui estime qu’un footballeur n’est utile à son équipe que s’il participe à la récupération du ballon. Avec l’Allemand, tout doit aller vite, au rythme le plus élevé possible. L’expérience promet donc d’être intéressante.

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