
Les équipes que vous n’avez pas assez vues cette saison : le Borussia Mönchengladbach (4/5)
Actuellement à la quatrième place du championnat allemand, le Borussia Mönchengladbach a réussi depuis deux saisons maintenant à s’imposer parmi les plus grands d’Allemagne, comme le Bayern ou Dortmund, qui monopolisent bien souvent l’attention en Bundesliga.
Après 25 matchs joués, et avant que les différents championnats de football ne s’arrêtent en raison du coronavirus, le Borussia Mönchengladbach comptabilisait 49 points et pointait à seulement six unités du leader actuel, le Bayern Munich. Dortmund et Leipzig complètent le podium derrière l’ogre bavarois, avec respectivement 51 et cinquante unités. Des cinq plus grands championnats, la Bundesliga restait, avant sa fin prématurée, le plus ouvert de tous. Difficile dès lors de prédire qui aurait terminé champion au vu de la courte avance du Bayern.
Après un passage plus compliqué entre 2016 et 2018, cela fait maintenant deux saisons que le Borussia Mönchengladbach s’impose comme un réel concurrent face aux grosses formations allemandes. Le club, qui est en première division depuis 2008, doit ses deux bonnes dernières saisons à son onze solide, construit par l’entraîneur allemand Marco Rose, arrivé au club en 2019. L’ancien entraîneur du Red Bull Salzbourg, club avec lequel il a été champion d’Autriche en 2017 et 2018, a réussi à imposer sa marque en Allemagne, et à monter une équipe coriace, organisée la plupart du temps en 4-2-3-1, 3-4-2-1 ou 3-4-1-2 en fonction des matches.
Avec le Suisse Sommer pour protéger les cages et une défense à trois ou quatre défenseurs selon la formation choisie, le Borussia Mönchengladbach a pris peu de buts cette saison. Avec trente pions encaissés, le club allemand est la troisième meilleure défense du championnat, à égalité avec Wolfsburg et Leverkusen. La défense, composée de la paire Elvedi-Ginter se révèle assez solide, surtout quand elle est appuyée par Strobl quand l’équipe joue avec trois défenseurs. Wendt et Lainer font office de latéraux lorsque Marco Rose préconise le 4-3-2-1, et d’ailiers quand le tacticien allemand passe dans un système à trois arrières.
Dans le milieu, les jeunes Neuhaus et Zakaria harcèlent les attaquants adverses et s’occupent de couper les lignes de passes. Pour ce qui est de l’animation offensive, Rose a le choix. Selon la formation choisie, l’entraîneur allemand alterne entre la doublette très complémentaire Thuram-Pléa, lorsque l’équipe joue avec deux attaquants, et avec trois joueurs en soutien d’un attaquant unique quand le club évolue en 4-2-3-1. Dans ce cas, Embolo (sept buts), Lars Stindl (six buts) ou Patrick Herrmann (cinq buts), sont utilisés. Preuve que le banc du Borussia Mönchengladbach fourmille de possibilités et de talents.
Pourquoi on kiffe : équilibre et adaptation

La principale force de cette équipe, c’est l’équilibre que Marco Rose a su créer au sein de son onze de départ au cours des deux dernières saisons. Fruit d’un subtil mélange entre rigueur défensive et grande animation offensive (quatrième meilleure attaque du championnat), le Borussia Mönchengladbach est agréable à voir jouer. La faculté d’adaptation dont fait preuve le tacticien allemand, en changeant au besoin sa formation et ses joueurs en fonction des matches, est également prépondérante dans l’actuelle réussite du club allemand. Marco Rose a bien compris, que, même s’il est toujours préférable de s’en tenir au même onze de départ, il est tout aussi important de savoir adapter son style de jeu en fonction de l’adversaire. Le match gagné à domicile contre le Bayern au début de saison (2-1) en est le parfait exemple.
Grâce au vivier de joueurs dont il dispose, l’entraîneur allemand avait adapté son schéma tactique pour passer en 4-4-2, et ainsi contrer le mieux possible l’armada bavaroise, placée dans un système en 4-3-3, ultra offensif. Même constat pour la victoire à l’extérieur contre le Bayer Leverkusen (1-2), où Rose avait choisi de placer ses hommes dans une formation en 3-5-2 pour contrôler le milieu de terrain et également contrer l’esseulé Alario, seul en pointe pour Leverkusen.
Le joueur-frisson : Marcus Thuram, le couteau suisse de l’équipe allemande

Arrivé l’été dernier pour la somme de neuf millions d’euros en provenance de Guimgamp, le jeune Français de 22 ans, fils du champion du monde et d’Europe Lilian Thuram, a réalisé une saison plutôt aboutie pour sa première année dans le championnat allemand. Autant au niveau du nombre de buts marqués, que de son apport global à l’équipe.
Cette saison, Marcus Thuram a été l’auteur de six buts en 25 matches, mais a surtout délivré huit passes décisives en Bundesliga. Son entraîneur, Marco Rose, a tout de suite vu les différentes possibilités que le jeune attaquant offrait et a eu raison de lui faire confiance. Titulaire au coup d’envoi de presque 90% des matches, le grand droitier (1,92m), qui est aussi très à l’aise du pied gauche, est impliqué dans 28% des buts marqués par son équipe cette saison. Il a bien souvent été associé à son compatriote Alassane Pléa sur le front de l’attaque. Les deux compères ont d’ailleurs été à l’origine d’un grand nombre de réalisations pour le club allemand. À eux deux, ils comptabilisent quatorze buts, sur les 49 inscrits par Mönchengladbach cette saison.
À seulement 22 ans, Marcus Thuram a encore de très belles années devant lui. Sous contrat avec son club jusqu’en 2023, il devrait certainement continuer à monter en puissance dans le championnat allemand et planter quelques pions de plus d’ici là.
Par Quentin Mahoudeau (st.)
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