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Les chantiers prioritaires du Barça après sa défaite contre le Bayern

Bouté sans ménagement hors de la Ligue des Champions par le Bayern Munich en demi-finale (0-4, 0-3), le FC Barcelone va se consacrer aux nombreux chantiers à mener pour la saison prochaine.

Longtemps cette saison, le FC Barcelone a su entretenir l’illusion. Brillant jusqu’en décembre, les Blaugranas ont ensuite connu une période beaucoup plus laborieuse. Si en Liga, les hommes de Tito Vilanova ont profité de l’avance engrangée (à 5 journées du terme, ils comptent 85 points contre 74 à son dauphin le Real Madrid), en Ligue des Champions, ils ont rallié les demi-finales pour la sixième fois de suite, un record, mais ils se sont fait bousculer par l’AC Milan et le Paris Saint-Germain avant de sombrer face au Bayern Munich (0-4, 0-3).

Plus que l’élimination, c’est l’état général de l’équipe qui interpelle. De l’attaque à la défense en passant par le milieu de terrain, toutes les lignes ont paru dépassées. Humiliés par les Allemands, les quadruples vainqueurs de la Ligue des Champions ne devront pas chômer cet été pour colmater les fissures apparues dans leur cuirasse.

La défense: Secteur sinistré Il s’agit de la priorité des dirigeants et du staff technique. Si Barcelone a souvent brillé et a été loué pour son attaque ses dernières saisons, il convient de rappeler qu’il a toujours pu s’appuyer sur une assise défensive exemplaire. Sous l’égide du capitaine emblématique Carles Puyol, l’arrière-garde catalane se montrait souvent imperméable et constituait la première rampe de lancement du jeu catalan.

Cette saison, tout s’est gâté. À 35 ans, l’international espagnol ne quitte plus l’infirmerie (6 semaines pour un ligament du genou tordu en septembre, 2 mois pour une luxation de l’épaule en octobre, puis 3 mois en raison d’une arthroscopie du genou). Outre Puyol (seulement 17 matches joués), la défense barcelonaise a souffert de l’absence récente de Javier Mascherano. Touché au genou contre Paris, l’Argentin a déjà mis un terme à sa saison. À ces blessés est venu s’ajouter la longue convalescence d’Éric Abidal, greffé du foie en avril 2012.

Face à cette hécatombe, le FC Barcelone doit à tout prix se renforcer pour ne pas revivre son casse-tête printanier. Il semblerait que son choix se soit, ainsi, porté sur Mats Hummels. Si à 24 ans, l’international allemand du Borussia Dortmund ne serait pas contre un départ en Catalogne, son club (ndlr: qualifié pour la finale de la C1 le 25 mai prochain) paraît moins disposé à le lâcher. Derrière, les spéculations vont bon train (Thiago Silva, Daniel Agger…), alors que Bartra et Montoya sont encore un peu tendres, Barcelone s’attellera en priorité à régler le dossier de sa défense. Sans oublier l’épineux dossier du gardien. Victor Valdes a, en effet, déclarer ne pas vouloir prolonger son contrat (qui court jusqu’en 2014).

Le milieu de terrain: À bout de souffle Le milieu constitue la pierre angulaire du football pratiqué en Catalogne. Problème: ce secteur de jeu s’est essoufflé cette saison. À 33 ans, Xavi ne semble plus en mesure d’enchaîner avec la même intensité toutes les compétitions. Si son compère Andres Iniesta a surnagé, on ne peut pas en dire autant de Sergio Busquets. Indispensable sentinelle, il a décliné jusqu’à se blesser la semaine dernière (pubalgie et douleurs à l’aine).

Si les titulaires indiscutables du club catalan ont tant souffert, c’est aussi en raison de leurs remplaçants. Entre l’apathie de Cesc Fabregas plus souvent utilisé en faux « 9 » ou la timidité de Thiago Alcantara, difficile pour le staff technique de soulager ses titulaires. Acheté 19 millions d’euros à Arsenal, Alexandre Song n’a, lui, joué que 25 matches. Plutôt que de recruter, le FC Barcelone pourrait très bien se laisser tenter, comme ces dernières années, de puiser au sein de la Masia, où résident Sergi Roberto (21 ans) et Rafinha (20 ans), déjà vus en équipe première.

L’attaque: Sans imagination Comment se libérer de la Messi dépendance sans porter préjudice à l’équipe? Telle est la question qui se pose à Tito Vilanova. Lionel Messi est le meilleur joueur du monde, il fait preuve d’une efficacité rare ( NDLR: en 2012, il a inscrit 91 buts toutes compétitions confondues et compte 44 buts en Liga cette saison)… mais il est seul. Derrière lui, le meilleur buteur du club s’appelle Cesc Fabregas avec seulement 10 buts. David Villa n’émarge qu’à 8, Pedro à 5, tout comme Alexis Sanchez.

Mais, au-delà des chiffres, c’est l’animation offensive qui préoccupe. Là où, entre 2009 et 2011, les attaquants blaugrana virevoltaient et multipliaient les courses meurtrières dans le dos des défenses adverses, en 2013, la machine semble grippée. Aujourd’hui, le credo se résume ainsi: on passe le ballon à Messi et on le regarde jouer.

Le natif de Rosario a longtemps caché la forêt des insuffisances barcelonaises, mais lui aussi a craqué. Blessé, il a laissé les clés à ses coéquipiers. Si en Liga, l’illusion a tenu mollement, sur la scène européenne, tout a volé en éclats. Incapables d’accélérés et de perforer, les attaquants catalans ont semblé impuissants. Si David Villa peut arguer d’un retour de blessure compliqué (fracture de la jambe gauche en décembre 2011 et près d’un an de convalescence) et devrait être conservé, si Pedro peut se plaindre de l’enchaînement des matches (Euro, Liga, C1, éliminatoires…), les autres n’ont aucune excuse.

Arrivé à l’été 2011, Alexis Sanchez devrait être le premier à faire ses valises. Pas sûr également que Cristian Tello, 21 ans et en manque de temps de jeu, reste. D’autant que Barcelone pourrait attirer Neymar. Ancien responsable des sports de Nike, le président Sandro Rosell a gardé de nombreuses relations au Brésil (ndlr: il fut à l’origine du transfert de Ronaldinho à Barcelone) et prépare avec minutie ce dossier dont on dit que des accords auraient été trouvés. Autres pistes pour revitaliser une attaque en berne: Gerard Delofeu, grand espoir de la Masia.

Christopher Buet

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