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Les buts de Radzinski, la tête de Bolat et la volée de Mendoza: retour sur 10 exploits noir-jaune-rouge en Champions League

Trente ans après son relooking, la Ligue des Champions a plus souvent offert des désillusions en cascade que des succès en pagaille aux clubs belges. Suffisamment rares pour ne jamais être oubliées, focus sur les dix rencontres qui ont réconcilié le football belge avec la piste aux étoiles.

1. 24/10/2000, phase de groupes 1 – Anderlecht – Manchester United 2‑1

«Pour moi, c’est LE match! On retient surtout les buts de Tomasz (Radzinski, ndlr) et c’est normal, mais il y aussi cette deuxième mi-temps incroyable ou on a joué à onze dans notre surface, ou à peu près, pendant 45 minutes! Vous savez que même Fabien Barthez a essayé de tirer au but à un moment?

Il était énervé alors il a tenté sa chance. C’est assez représentatif du match. On a souffert, mais ce n’est pas une rencontre où j’ai dû faire quinze arrêts non plus. Je me souviens, par exemple, d’un centre dangereux qui venait de la gauche dans la première zone où j’étais intervenu avec à propos. Ce n’est pas le genre de choses qu’on trouve dans les résumés, mais ce sont ces arrêts-là qui font gagner des matches.

«Dire qu’un mois et demi plus tôt, on en avait pris cinq à Old Trafford»

Filip De Wilde

Au final, on ne prend pas de but pendant ces 45 dernières minutes. Une sacrée revanche. Il faut s’imaginer le contexte. Un mois et demi plus tôt, on en avait pris cinq à Old Trafford. Un triplé d’Andy Cole, un but de Teddy Sheringham et un autre de Denis Irwin. Je faisais encore des cauchemars de cette soirée avant ce match retour. D’autant qu’on en avait aussi pris quatre à Kiev trois semaines plus tôt. Heureusement, ma confiance n’était pas trop entamée parce que j’avais réalisé de supers préliminaires, contre Famagouste puis Porto. Ce qui avait participé à me relancer après un EURO 2000 pour le moins compliqué avec les Diables.

En cela, ma trajectoire était assez représentative de toute l’équipe. On n’était certainement pas le groupe le plus talentueux qu’Anderlecht ait connu, mais on a pourtant écrit l’histoire moderne du club. Je pense que c’est parce qu’on était une équipe courageuse. Après cette saison-là, certains gars de l’équipe sont partis dans de grands clubs, mais aucun n’a fait une immense carrière en misant tout sur son talent. On était d’abord une équipe de bagarreurs. Ça a suffi cette saison-là en Ligue des Champions. Et quand ce n’était pas le cas, Aimé (Anthuenis, ndlr) faisait monter Alin Stoica. Lui, il avait de l’or dans les pieds.»

1 Yves Vanderhaeghe en action lors de la victoire mauve face à ManU.


2. 22/11/2000, phase de groupes 2 – Anderlecht – Lazio 1-0

«Objectivement, je crois que la Lazio, cette saison-là, c’est la meilleure équipe qu’on ait jouée. Selon moi, ils étaient plus fort que Manchester ou le Real. Imaginez que dans l’équipe ce soir-là, il y a tout ce qu’il se fait de mieux sur le continent à l’époque ou presque: Peruzzi au goal, Nesta en défense, Simeone, Stankovic et Nedved dans le milieu et Salas et Crespo devant!! Je ne suis pas sûr qu’on se rende bien compte. Et nous, ce match, on a été le gagner avec notre petite équipe d’Anderlecht…

J’ai revu Tomasz (Radzinski, ndlr) récemment pour un petit film que j’ai réalisé sur ma carrière. Ça m’a fait plaisir de reparler de tout ça avec lui, de se remémorer nos souvenirs. Vous savez que j’avais même oublié qu’il avait fêté son but en demandant au public de faire du bruit avec ses oreilles? C’est assez représentatif parce qu’avec ce succès, on était conscient d’écrire l’histoire du club en direct.

«On disait souvent que j’étais grand, mais que j’étais trop gentil. Mais contre Nesta, je n’ai pas eu le choix»

Jan Koller

Honnêtement, j’ai joué avec des joueurs bien meilleurs que Tomasz dans ma carrière, mais aucun ne m’a autant marqué. Notre force, c’est qu’on était aussi amis en dehors. On était une petite bande avec Didier (Dheedene, ndlr) et Bart (Goor, ndlr) et on passait pas mal de temps ensemble, je crois que ça a aidé.

Mais pour revenir à ce match, ce que je n’oublie pas bien sûr, c’est ce duel avec Nesta. Indépendamment d’être probablement à l’époque le meilleur défenseur du monde, c’était un gars qui savait mettre des coups. C’était un Italien, quoi (il rit). Moi, on disait souvent que j’étais grand, mais que j’étais trop gentil. Mais dans ces matches-là, je n’avais pas le choix, je me faisais un peu violence. Contre des Nesta, des Jaap Stam, des Marcel Desailly ou des Rio Ferdinand, tu n’as pas le choix. Si tu veux exister, tu dois jouer avec ton corps. Mais le pire, c’était Lúcio, le Brésilien de Leverkusen puis du Bayern, en Bundesliga. Lui, c’était une crasse, vraiment. Il mettait des coups, mais en plus de ça, il aimait bien parler, provoquer. Dans le trashtalk déjà!»

2 Jan Koller au duel avec Alessandro Nesta lors de l’exploit contre la Lazio.

3. 22/10/2003, phase de groupes – AC Milan – Club Bruges 0-1

«Ils disent peut-être tous ça, mais honnêtement, de toute votre liste, je crois que le succès le plus improbable, c’est le nôtre! Rien que pour ce but de fou qu’Andrés Mendoza nous met ce soir-là!

Il faut dire que j’étais aux premières loges pour en profiter. J’étais même persuadé d’être mieux placé que lui pour marquer ce but… Je me vois encore lui crier de me faire la passe. Moi aussi, je voulais marquer à San Siro, être le héros (il rit). Et puis, objectivement, sur papier, il n’y avait aucune chance que sa frappe rentre. Pas comme ça. Pas de l’extérieur du pied.

Sauf que c’était Andrés et qu’il était comme ça. C’était un peu un magicien. Il était imprévisible, il tentait tout le temps des trucs improbables. 99 fois sur cent, ça ne rentrait pas, mais une fois de temps en temps, c’était bingo. Et qu’est-ce que tu peux dire alors?

En tout cas, à la mi-temps, Trond Sollied n’a pas trouvé grand-chose à dire (il rit). Ça, je m’en souviens bien de ce silence dans le vestiaire. Je crois que ça nous a aidé à rester calme. Chacun était un peu perdu dans ses pensées, mais il n’y avait pas de stress. Un peu comme si on ne voulait toucher à rien, ne rien bouger, ne rien abîmer.

À titre perso, je retiens aussi mon match dans le match avec Cafú. À la théorie, c’est moi qui devais le tenir, mais au final, c’est surtout lui qui a eu des difficultés avec moi. Je ne rigole pas. On avait un peu le même style de jeu: attaquer, défendre, beaucoup courir. Sauf que moi, contrairement à lui, je connaissais ses points forts. Lui, il a découvert les miens ce soir-là et je l’ai souvent pris dans son dos. Si vous le croisez, demandez-lui, mais je ne pense pas qu’il m’ait oublié (il rit).

« Je crois que Cafú ne m’a pas oublié »

Peter Van der Heyden

Bon, et puis logiquement, le meilleur souvenir, ça reste cette soirée dans Milan après le match. Je crois qu’on a reporté le départ de l’avion. Et comme Trond Sollied n’était jamais le dernier à boire un verre, eh bien, ça a fait une belle petite fête. On avait un groupe de bons vivants. Après, il faut être honnête, parfois on le payait. Comme trois jours après cette victoire à Milan, avec cette défaite 4‑2 à Heusden-Zolder…»

3 Alessandro Nesta, Cafú et Andrés Mendoza lors du succès improbable du Club à San Siro.

4. 24/08/2004, troisième tour préliminaire – Anderlecht – Benfica 3-0

«On avait perdu 1‑0 à l’Estádio da Luz à l’aller. Conclusion: personne ne pensait qu’on pouvait passer. En face, c’était quand-même le Benfica de Giovanni Trapattoni! Sauf que, allez savoir pourquoi, il y avait dans le groupe un état d’esprit très positif après cette défaite. On avait perdu à Lisbonne, mais on avait été bons. Wilhelmsson avait notamment été incroyable. Et de cette défaite est née la certitude qu’on pouvait passer au retour.

C’était aussi lié au fait qu’on se sentait craint. Je me souviens par exemple que Trapattoni était venu nous voir jouer en championnat à Mouscron. Il y avait même des scouts de Benfica caché dans les tribunes lors de nos entraînements. Je m’en souviens bien parce que pour les tromper, Franky Vercauteren (adjoint d’Hugo Broos à l’époque, ndlr) m’avait dit de ne pas tirer les penalties comme d’habitude lors d’une séance d’entraînement. En Belgique, tout le monde savait que j’attendais de voir le gardien partir pour choisir mon côté. Mais à l’époque, il n’y avait pas encore de data et tout le bazar. Alors, Franky m’a dit: Aujourd’hui, à l’entraînement, tes penalties, tu les tires en force.

«Trapattoni était venu nous voir à Mouscron!»

Nenad Jestrovic

Du coup, au retour, on gagne 3‑0 et je marque le troisième but décisif sur penalty. Ça a été un des plus grands soulagements de ma carrière. Après ce but, j’ai ressenti quelque chose que je n’avais jamais vécu. Je vois encore Daniel Zitka traverser tout le terrain pour venir célébrer avec nous au poteau de corner. Dans le stade, il y avait un bruit incroyable, je n’avais jamais entendu le Parc vibrer comme ça.

Finalement, on gagne 3‑0 assez facilement. Le score aurait même pu être plus lourd. Aruna (Dindane, ndlr) et moi, on avait été tellement bons qu’après le match, on a chacun reçu des offres très concrètes. Moi, c’était Besiktas qui me voulait. Mircea Lucescu était même venu me voir à Bruxelles. En fait, le transfert était quasiment réglé. Mais quelques jours après le match, on reçoit La Gantoise à la maison et il y avait un tifo dans les tribunes: JESTRO, PLEASE STAY! Honnêtement, ce sont des petites choses, mais ça a fait la différence. C’était le choix du cœur, pas de l’argent.»

4 Mbo Mpenza lors du plantureux succès anderlechtois contre Benfica.

5. 13/08/2008, troisième tour préliminaire – Standard – Liverpool 0-0

«C’est le genre de match où tu ne calcules pas trop à la base. D’ailleurs, la théorie de Bölöni était simple: tout donner et puis voir comment ça se passerait au retour à Anfield. En face, ils nous ont probablement pris un peu de haut. Ils avaient par exemple fait souffler Gerrard. Sauf que nous, d’entrée, on leur a mis une pression de dingue. Il y a d’abord Marouane (Fellaini, ndlr) qui trouve le poteau, puis ce penalty de Dante arrêté par Reina. En dix minutes, on leur avait montré de quoi on était capables, mais sans parvenir à marquer.

«Le début de la génération dorée»

Steven Defour

En vrai, ce match, je pense toujours qu’on aurait du le gagner 2 ou 3‑0. Au final, on ne marque pas, mais ce soir-là, on a pris conscience de notre potentiel. Avant la rencontre, on se demandait encore combien de buts on allait encaisser. Mais dans le bus pour se rendre à Anfield la semaine suivante, l’ambiance était toute autre. On avait compris de quoi on était capables. Pour Axel (Witsel, ndlr), pour Marouane, pour moi, ce match a été un révélateur. Pour nous et potentiellement pour tout le football belge. C’est un peu le début de la génération dorée. La preuve, c’est que dans la foulée, il y a les victoires contre Everton, contre Séville, contre la Sampdoria. Et le transfert de Marouane aussi. Le premier tout gros transfert d’un joueur belge.

Je n’oublierai jamais le toss qui a précédé la prolongation lors du match retour. Je l’avais gagné face à Gerrard. Du coup, j’ai décidé de changer de côté. Ça l’a fort énervé. Il m’a dit: Pourquoi tu fais ça? C’était de l’intimidation de sa part, mais je ne me suis pas démonté. Je lui ai dit que j’étais comme lui. Que j’étais là pour gagner.»

5 Le jeune Dieumerci Mbokani face aux Reds.

6. 09/12/2009, phase de groupes – Standard – AZ Alkmaar 1-1

«C’est marrant, mais quand je repense à ce match, je repense surtout à la course de folie que nous a offert Sinan (Bolat, ndlr) après son but. Honnêtement, on ne peut pas penser à ce but sans penser à ce sprint de 80 mètres.

Il aurait pu faire mille choses pour célébrer son but, mais lui, en tant que gardien, son réflexe, ça a été de sprinter à toute vitesse vers son but. C’est rigolo quand-même. Donc moi, mon image, c’est celle-là. Celle de Sinan, bouche ouverte, qui bat le record du monde du 100 mètres (il éclate de rire). Sans blague, je ne l’avais jamais vu courir aussi vite.

Après, vous allez me traiter de vieil aigri, mais je pense toujours treize ans plus tard que si Sinan ne la touche pas, je le marque moi-même ce but. Sincèrement, je suis juste derrière lui et je suis hyper bien placé pour reprendre le centre de Benjamin (Nicaise, ndlr). Sans compter que c’est moi qu’il cherche à atteindre avec son centre.

«Je n’ai jamais vu Sinan courir aussi vite»

Igor De Camargo

Ce qui n’est pas étonnant parce que Sinan avait vraiment un jeu de tête assez catastrophique, en fait (il rit). Je veux dire, même à l’entraînement, lors des petits exercices qu’on pouvait faire pour rigoler, il n’a jamais particulièrement brillé. C’était un peu devenu un running gag en fin d’entraînement. On lui envoyait des ballons pour qu’il marque de la tête, mais il n’y est plus jamais arrivé. C’est le propre des exploits, c’est que ça ne se produit qu’une seule fois. Comme par magie!»

6 Wilfried Dalmat au duel avec Sébastien Pocognoli, qui évoluait alors à l’AZ.

7. 01/11/2011, phase de groupes – Genk – Chelsea 1-1

«S’il y a bien un match que je n’oublierai jamais, c’est celui-là. Déjà, parce que c’est mon premier comme titulaire en Ligue des Champions. Et puis, c’est contre Chelsea, le futur vainqueur! Et surtout, je fais un super match (il rit). Il y a mon assist pour Vossen, mais pas uniquement. Sans rire, je me souviens qu’après le match, en conférence de presse, un journaliste avait demandé à André Villas-Boas, le coach de Chelsea, quelle avait été la principale différence avec le match aller (gagné 5‑0 par Chelsea, ndlr). Et le Portugais avait répondu: la présence de Camus dans le milieu! Je vous jure que c’est vrai.

Mais ce que je retiens surtout de ce match, c’est aussi qu’on l’avait abordé comme tous les autres en championnat. C’était la force de Mario Been. Pour lui, qu’on joue Chelsea ou Charleroi, c’était pareil. Il ne parlait pas de l’adversaire, il se concentrait sur nous: Tentez votre chance, jouez votre foot, ne vous préoccupez pas de l’arbitre!

«Vossen et Camus n’avaient rien à envier à Torres et Anelka»

Fabien Camus

Bien sûr, là, tu joues le top mondial, donc il te met en garde. Mais surtout, il voulait qu’on se régale. Qu’on profite. Et de fait, cette année-là, j’ai kiffé! On n’a jamais eu peur de prendre une branlée. Ça me convenait bien comme approche parce que je suis un passionné de football. Mais du jeu. Pas des footballeurs. Je ne m’attardais jamais sur les individualités.

Je me souviens par exemple d’un tacle que j’avais réalisé sur un Portugais avec une mèche. Après la rencontre, mes potes m’ont dit: Ce que tu lui as mis à Raul Meireles ! Mais pour moi, lui ou un autre, c’était pareil.

Ce que je veux dire, c’est qu’évidemment qu’une équipe comme Chelsea, c’est plus fort que Genk. Mais ce n’est pas pour autant que Anelka ou Torres sont plus forts que Vossen ou Camus. Je n’ai jamais compris les joueurs qui rentraient sur le terrain en ayant peur. On peut tous rater son match, ça m’est arrivé des dizaines de fois. Mais tu ne peux pas avoir peur. Jamais. Encore un peu plus quand tu joues avec Kevin De Bruyne (il rit)!»

7 Kevin De Bruyne se frotte à Branislav Ivanovic lors de ce match d’anthologie face aux Blues. © Belga

8. 04/11/2014, phase de groupes – Arsenal 3 Anderlecht 3

«Le premier souvenir quand on repense à ce match, c’est obligatoirement ces 3.000 supporters anderlechtois qui chantaient comme des fous! Et je peux vous dire qu’ils n’avaient pas attendus qu’on soit revenu à 3‑3 pour se faire entendre. Même à 3‑0, ils mettaient une ambiance incroyable. Je crois que ce match, c’est surtout le meilleur match de nos supporters en Ligue des Champions!

Je n’oublierai jamais leurs têtes à la fin de la rencontre. Ils n’en revenaient pas de ce qu’on venait de faire. Pour eux, c’était comme si on avait gagné le championnat. C’était aussi une sacrée revanche sur le sort. Lors du premier match contre Galatasaray, on avait été rejoint dans les arrêts de jeu. Même chose à l’aller contre Arsenal ou le score était passé en trois minutes de 1‑0 en notre faveur à 1‑2 pour les Anglais.

Et puis bien sûr, il y a Anthony (Vanden Borre, ndlr). Il était à un super niveau à l’époque. Il sortait d’une saison immense où il nous avait porté jusqu’au titre. À cette époque-là, quand Anthony parlait, tout le monde l’écoutait. Alors, quand il a demandé pour tirer le penalty alors qu’il ne figurait pas sur la liste, personne ne s’y est opposé. C’était comme ça avec Anthony. Il ne fuyait jamais ses responsabilités.

«Quand Anthony parle, on l’écoute !»

Olivier Deschacht

Ensuite, ce qu’il faut remarquer, c’est que quand Besnik (Hasi, ndlr) fait sortir Chancel (Mbemba, ndlr) pour Leander (Dendoncker, ndlr) en début de deuxième mi-temps, c’est dans l’optique de le faire souffler. On avait un match important à Gand quelques jours plus tard et cette année-là, Chancel, c’était notre homme fort derrière. Sauf que de là, dans la foulée de son remplacement, on se met à jouer relax et l’improbable se produit.

Le remplacement de Conte par Kawaya à la mi-temps s’inscrivait dans la même démarche. Le match était perdu et Besnik se disait que c’était l’occasion de faire tourner, de donner sa chance à un jeune. Ce n’était une catastrophe pour personne de perdre à Arsenal. Mais aujourd’hui, si tu demandes aux supporters, quel match les a le plus marqué, ils diront toujours: Le 3‑3 à Arsenal, avec le doublé d’Anthony!». <intitle>

8 Anthony Vanden Borre tente d’arrêter Alexis Sánchez à l’Emirates Stadium.

9. 24/11/2015, phase de groupes – Lyon – La Gantoise 1-2

«C’est tellement dur de choisir un match de cette année-là. Il y a la victoire à la maison contre le Zénith qui nous qualifie pour les huitièmes, mon but à Valence… Mais je crois quand même que notre victoire à Lyon, ça reste la plus belle. Ou la plus improbable. La plus compliquée en tout cas. Parce que Lyon était hyper costaud. Il y avait Valbuena, Lacazette, Tolisso. Aller gagner là-bas, ça a été le déclic pour mal de choses. Et puis, c’est une victoire qu’on arrache à la dernière minute sur un super but.

Collectivement, en termes de qualité, je pense que c’est difficile de faire mieux que le match à la maison contre Valence. Mais à Lyon, c’est la victoire du caractère et de l’état d’esprit. Collectivement, je ne crois pas que soit notre meilleur match, mais mentalement, on a été hyper forts.

«Il y a eu de belles fêtes»

Thomas Foket

En fait, chaque match, c’était comme un rêve. C’était toujours de mieux en mieux et de plus en plus beau. Sur le moment, c’est toujours difficile de réaliser, mais j’ai l’impression que j’avais la chance de me rendre compte que c’était unique. Il y avait ma famille, mes amis, je pouvais partager ça avec eux.

D’autant que je ne vais pas mentir, il y avait quand même de belles fêtes après les matches. C’est marrant parce qu’à chaque fois, l’excuse qu’on se donnait, c’était un peu de se dire qu’il fallait marquer le coup. Que c’était peut-être la dernière fois qu’on célébrait une victoire en C1. Sauf que non, la semaine suivante on gagnait encore. Donc on remettait le couvert (il rit). Il faut vous dire que moi j’étais encore étudiant en droit à l’époque – et je le suis toujours aujourd’hui. Vous savez ce que c’est la vie étudiante.» <intitle>
10 «Aujourd’hui, on le gagnerait ce match» simon mignolet

9 Lasse Nielsen s’impose face à Claudio Beauvue lors du succès gantois en terres lyonnaises.

10. 01/10/2019, phase de groupes – Real Madrid – Club Bruges 2-2

«C’était ma première saison à Bruges, donc il y avait chez moi l’envie de me prouver que j’avais fait le bon choix. J’avais été rassuré par nos tours préliminaires contre Kiev puis le LASK. N’empêche qu’au moment du tirage au sort, quand tu vois que tu as le Real dans ton groupe, tu te poses inévitablement des questions. Et forcément, tu crains un peu de prendre une casquette quand tu vas au Bernabéu.

D’autant que je ne connaissais pas encore le vrai niveau de l’équipe. Mais soudainement, après 45 minutes, tu te retrouves à mener 0‑2 au Real. Je me souviens d’avoir pris la parole à la mi-temps. C’était la première fois que je le faisais à Bruges. J’étais l’un des rares avec de l’expérience en Ligue des Champions à l’époque. Mon discours, ça avait été de dire que la seule chose à laquelle il fallait penser, c’était le match. Uniquement le match. Pas le contexte. Pas l’exploit en cours. Surtout pas le Bernabéu et son ambiance particulière. Je leur ai dit de rester dans leur bulle. Qu’on était sur un terrain de foot classique, contre des joueurs qui avaient toujours deux bras et deux jambes. Tout comme nous.

« Aujourd’hui, on le gagnerait ce match »

Simon Mignolet

Malheureusement, ça n’a pas suffi. Mais je suis convaincu que si on rejoue cette deuxième mi-temps aujourd’hui avec ce même viatique de deux buts ; cette rencontre, on la gagne. À l’époque, on était encore trop légers dans les duels. À chaque ballon dans la surface, il y avait un vent de panique.

En première mi-temps, j’avais eu à faire un gros arrêt sur une tête à bout portant, mais en seconde, j’ai surtout eu à gérer le trafic aérien. C’était surtout un rôle d’organisateur. Je parlais beaucoup, parce que je sentais que chaque ballon envoyé dans le box nous déstabilisait. Ce n’est pas pour rien, qu’on prend finalement deux buts de la tête.»

10 Eden Hazard n’a rien pu faire pour décrocher les trois points ce soir-là face au Bruges de Clinton Mata.

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