Le « talent du siècle » : qui est Gabriel Martinelli, le redoutable concurrent de Leandro Trossard dans le onze d’Arsenal ?

Leandro Trossard a forcé son transfert vers un grand club anglais après la Coupe du monde. Mais à Arsenal, il ne partira pas titulaire puisqu’il devra rivaliser avec un très grand talent brésilien.

Malgré un football parfois époustouflant par moments et un leadership autoritaire en Premier League cette saison, Arsenal peine à attirer de grands noms à l’Emirates Stadium. C’est l’un des constats étonnants que l’on peut faire après ces premières semaines agitées sur le marché anglais des transferts. Les Gunners étaient prêts à mettre beaucoup d’argent sur la table pour recruter Mykhaïlo Mudryk et João Félix. Mais au lieu de poser leurs valises dans le Nord de Londres, c’est au Sud-Ouest de la capitale anglaise, à Chelsea, que le duo a fini par atterrir.

Arsenal, qui avait cédé l’un de ses rares remplaçants offensifs Nicolas Pepe l’été dernier, cherchait à renforcer ce secteur du jeu et s’est donc rabattu sur son plan C, à savoir notre compatriote Leandro Trossard. Il leur restait suffisamment de fonds pour recruter un joueur dont le contrat arrivait de toute façon à son terme en juin 2024. L’ancien joueur de Genk s’est ainsi offert un transfert de rêve dans un club de premier plan, qui est en lutte pour peut-être s’offrir la Premier League à la fin du mois de mai. Ce qui n’est plus arrivé aux Gunners depuis 2004.

Dans la capitale britannique, la concurrence à son poste sera d’un tout autre niveau que celle qui était en vigueur sur la côte sud du Royaume-Uni. En effet, avec Bukayo Saka à droite et Gabriel Martinelli à gauche, l’entraîneur Mikel Arteta dispose déjà de deux ailiers de haut niveau (en devenir). Il est plus que probable que l’Espagnol emploiera le Diable rouge comme doublure du Brésilien. C’était d’ailleurs déjà le cas, lors du match de ce week-end contre Manchester United. En plus de Trossard, les Gunners peuvent compter sur Reiss Nelson et Marquinhos comme alternatives au duo titularisé sur les flancs. Mais le premier peine à vraiment confirmer les espoirs placés sur ses épaules alors qu’il a 23 ans et le second doit encore s’adapter au football européen et à un niveau supérieur à celui qu’il avait connu au FC Sao Paulo, dans la compétition brésilienne.

« Le talent du siècle »

Gabriel Martinelli sera donc l’homme à surveiller. Ce très prometteur Brésilien dispute sa quatrième saison à l’Emirates après avoir traversé l’océan Atlantique en 2019. Dans son pays natal, il a effectué ses premiers pas dans le football professionnel à Ituano, une formation qui n’évolue qu’en quatrième division. Cela n’a pas empêché Arsenal de proposer 5 millions d’euros pour mettre le grappin sur un jeune inconnu, évoluant à un faible niveau. La raison ? Martinelli était déjà considéré comme un très grand talent depuis un certain temps. Le jeune homme avait même effectué deux stages à Manchester United et des essais au FC Barcelone. Les grands clubs connaissaient donc très bien ses qualités, même si les Blaugranas n’auraient rien décelé de particulier chez .

À Arsenal, Martinelli a rapidement impressionné tout le monde. L’intention était d’abord de le laisser grandir sereinement et s’adapter au football anglais avec les U21. Mais Unai Emery, quand il était encore en poste sur le banc des Gunners, l’a rapidement lancé dans le rgand bain. Et il n’a pas déçu. Remplaçant de Pierre-Emerick Aubameyang et d’Alexandre Lacazette, Martinelli était, lors de ses débuts, un attaquant cherchant la profondeur comme son idole Cristiano Ronaldo. Le Brésilien a trouvé le chemin des filets à 10 reprises en 26 apparitions lors de sa première saison. C’est d’ailleurs toujours son exercice le plus abouti sous la tunique des Gunners. Bluffant tout le monde lors de la finale de la Carabao Cup 2019 entre Arsenal et Liverpool, il a même été surnommé « le talent du siècle » par Jürgen Klopp, himself.

Gabriel Martinelli passe Aaron Wan-Bissaka lors du dernier choc au sommet face à Manchester United. (Photo by Shaun Botterill/Getty Images)

Malgré cette éclosion très rapide, il a pourtant fallu attendre une autre saison pour que la flèche brésilienne ne devienne régulièrement titulaire chez les Gunners. Et ce n’est pas comme attaquant, mais comme ailier que Martinelli va y parvenir. Sa vitesse était finalement une arme plus meurtrière sur les flancs que dans les seize mètres. Lors du dernier exercice de Premier League, lorsque l’Arsenal d’Arteta commençait à prendre forme, il s’est directement imposé comme un incontournable. Il marqué six buts et autant de passes décisives dans le championnat anglais.

Equilibre

Cette saison, alors que la saison est encore loin d’être terminée, il est déjà proche de ces statistiques. Il a en tout cas déjà marqué plus (7 fois) et doit encore délivrer 3 assists pour faire aussi bien que l’an dernier. Martinelli n’a pas été titularisé que deux fois par Arteta, toutes compétitions confondues. Contre Everton, il était malade et lors de la dernière journée de la phase de groupe en Europa League, il a été laissé au repos car Arsenal était déjà assuré de sa qualification et de sa première place.

Gabriel Martinelli incarne en compagnie de Bukayo Saka et Martin Odegaard ce nouvel Arsenal qui n’a peur de rien et ne semble pas prêt à céder son trône de leader de la Premier League. Le Brésilien est jeune, possède une accélération de feu dans ses cuisses et joue toujours vers l’avant. Il dispose aussi d’une technique déroutante balle au pied grâce à une partie de son écolage dans le Futsal, comme il l’avait confié un jour à Sport Bible. Et ce, grâce à une technique sans faille qu’il a perfectionnée au futsal, a-t-il confié à Soccer Bible: « Cela m’a beaucoup aidé dans mon contrôle du ballon. Sur le gazon, je le contrôle comme je le ferais en salle ». Bien sûr, l’ailier brésilien utilise aussi cette technique pour dribbler, comme il sied à un vrai Brésilien. Il est d’ailleurs le joueur qui a réussi le plus de dribbles dans le championnat anglais. Et seuls Kevin De Bruyne et Saka se sont procurés plus d’occasions que lui.

De plus, Martinelli est également très important pour l’équilibre de son équipe, car il doit souvent gérer à lui seul tout le flanc gauche lorsque l’arrière latéral ukrainien Oleksandr Zinchenko se retrouve lui aussi très haut sur l’échiquier. C’est d’ailleurs l’une des raisons pour lesquelles Arsenal a recruté Leandro Trossard. Le Belge a déjà prouvé avec les Diables Rouges qu’il pouvait aussi défendre sur le flanc gauche quand cela était nécessaire.

Gabriel Martinelli lors de la dernirèe Coupe du monde. Il était en duel avec l’ancien Standarman Collins Fai, défenseur du Cameroun. (Photo by Clive Brunskill/Getty Images) © belga

De l’espoir pour Trossard

Gabriel Martinelli a tellement été brillant cette saison qu’il a été nommé parmi les meilleurs joueurs du championnat par les journaux britanniques. Son excellente forme aurait aussi effrayé certaines recrues si l’on en croit les informations de The Athletic. Selon le média anglais, Mykhailo Mudryk aurait finalement préféré rejoindre Chelsea car il avait peur de ne pas avoir assez d’opportunités de jouer avec Martinelli et Saka comme rivaux. Même si la concurrence à Chelsea n’est pas des moindres non plus.moins…

Les bonnes performances du wonderboy brésilien lui ont également valu une sélection pour la dernière Coupe du monde. Il a reçu du temps de jeu lors du dernier match de groupe contre le Cameroun et lors du huitième de finale contre la Corée du Sud. Il est définitivement l’un des hommes d’avenir des Divins Canaris. Même si ces derniers comptent dans leurs rangs un concurrent de taille sur l’aile gauche en la personne de Vinicius Jr, l’une des stars du Real Madrid.

Malgré cela, Trossard peut espérer bénéficier d’un certain temps de jeu à Arsenal. Le calendrier chargé du leader de la Premier League obligera Mikel Arteta à effectuer des rotations dans son onze de départ, ce qui devrait assurer quelques titularisations à l’ancien joueur du RC Genk. De plus, comme on l’expliquait plus haut, Arsenal n’a pas vraiment d’alternatives en cas de pépins pour l’un de ses deux hommes clé sur les flancs. Martinelli n’a jamais joué plus de 55% du temps de jeu possible en une seule saison. Aujourd’hui, il est déjà bien au-dessus de cela et l’on peut légitimement se demander si son corps, souvent sujet aux blessures, pourra supporter cette nouvelle intensité. Dans ce cas, Trossard recevra sa chance, mais rien ne dit qu’il saura convaincre son nouvel entraîneur pendant ce laps de temps et que le « talent du siècle » perdra sa place dans le onze, une fois qu’il sera opérationnel.

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