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Le miracle expliqué pour les nuls : comment le Real Madrid continue à réaliser l’impossible en Champions League

Steve Van Herpe
Steve Van Herpe Steve Van Herpe est rédacteur de Sport/Voetbalmagazine.

« Ce n’est pas facile à expliquer », a affirmé Carlo Ancelotti après l’élimination de Manchester City. Et pourtant : cinq éléments expliquent le miracle qui s’est produit.

1 Condition physique

Les joueurs du Real Madrid présentent tous une condition physique à toute épreuve. C’était beaucoup moins le cas lors dernièressaisons, notamment lors des semaines de vérité. En 2020-21, le Real avait battu tous les records en matière de blessures.

Le fait que Grégory Dupont, le préparateur physique français qui a mené les Bleus au titre mondial de 2018, ait été limogé l’été dernier et qu’Antonio Pintus soit revenu au Bernabeu, n’est pas étranger à ce retournement de situation. L’Italien préparait physiquement le Real qui a remporté trois Ligue des champions à la suite suite entre 2016 et 2018.

Les blessures à répétition comme c'était le cas l'an dernier, c'est terminé au Real Madrid.
Les blessures à répétition comme c’était le cas l’an dernier, c’est terminé au Real Madrid.© iStock

2 Une mentalité de gagnant

Aucun autre club au monde n’est aussi imprégné de la culture du gagnant que le Real Madrid. Des écharpes sont vendues à Madrid avec un message simple et qui résume tout : ganar ou gagner dans la langue de Cervantès.

La « vieille garde » est la gardienne de cette culture au sein du vestiaire. Des joueurs comme Karim Benzema, Luka Modric, Toni Kroos, Casemiro et Dani Carvajal savent mieux que quiconque ce que cela signifie de porter le maillot d’une institution comme le Real. Leur présence est donc très importante. Ils entraînent le reste de l’équipe dans leur dynamique. Un meneur de jeu comme Eden Hazard a sans doute sous-estimé cet aspect. Il suffit de se souvenir des réactions sévères du côté de Madrid lorsqu’il riait avec ses anciens coéquipiers de Chelsea après l’élimination en demi-finale la saison dernière. Au Real, une seule chose compte : gagner. Le chemin pour y parvenir est secondaire.

Luka Modric est l'un des garants de l'esprit de gagnant du Real Madrid. Il tente de l'inculquer à des plus jeunes joueurs comme Dani Ceballos.
Luka Modric est l’un des garants de l’esprit de gagnant du Real Madrid. Il tente de l’inculquer à des plus jeunes joueurs comme Dani Ceballos.© iStock

3 Des remplaçants qui font la différence

Dans les années 50, Alfredo Di Stéfano était la grande star de Los Blancos. Lorsque Ferenc Puskás, le meilleur footballeur hongrois de tous les temps, a signé à Madrid, il savait qu’il devrait se contenter d’un second rôle dans l’ombre de l’Argentin devenu Espagnol par la suite.

Des joueurs comme Nacho, Lucas Vázquez et même Marco Asensio sont conscients qu’ils ne seront pas souvent titulaires, même s’ils joueraient probalement chaque semaine dans de nombreux clubs européens de premier plan. Pourtant, ils restent fidèles à la Casa Blanca. Pourquoi ? Parce que c’est le Real Madrid. Et quand on a besoin d’eux, ils répondent présents, comme ils l’ont encore montré contre Manchester City.

En plus de ces joueurs, le Real peut aussi compter sur des joueurs très talentueux dans sa salle d’attente. On peut citer Rodrygo Goes (21 ans), Eduardo Camavinga (19 ans) et Federico Valverde (23 ans) des joueurs très talentueux dans la salle d’attente, qui commencent à prendre de plus en plus d’importance dans la dynamique de l’équipe. Le premier cité l’a d’ailleurs montré en renversant la vapeur contre Manchester City vingt minutes après sa montée au jeu.

Rodrygo Goes, un grand talent pour l'instant réserviste mais qui commence à monter en grade.
Rodrygo Goes, un grand talent pour l’instant réserviste mais qui commence à monter en grade.© iStock

4 Un entraîneur calme

Dans son livre The Real Madrid Way, le professeur américain Steven G. Mandis a constaté que le Real a remporté la plupart de ses succès en Coupe d’Europe I/Ligue des champions avec un entraîneur calme sur la touche. Miguel Muñoz dans les années 1960, Vicente del Bosque en 2000 et 2002, Carlo Ancelotti en 2014 et Zinédine Zidane en 2016, 2017 et 2018, en sont les illustrations parfaites.

Ancelotti a reconnu plus tôt cette saison que Casemiro, Modric et Kroos font parfois des choses qu’il ne leur a pas demandé de faire. « Mais les supporters peuvent dormir sur leurs deux oreilles », avait déclaré laconiquement l’Italien. « Je ne vais pas m’en mêler. »

Il ne manque jamais une occasion d’affirmer que son travail au Real est « facile ». Il donne parfois l’impression de n’avoir rien d’autre à faire que de s’asseoir sur le banc et de profiter du moment présent. Et de temps en temps, il lui arrive de froncer un sourcil quand quelque chose ne lui convient pas.

Ancelotti a aussi compris qu’il ne doit pas expliquer le jeu aux joueurs expérimentés. Rafael Benítez, par exemple, ne le comprenait pas. Il jugeait nécessaire d’expliquer à Cristiano Ronaldo comment tirer un coup franc à l’entraînement. Une façon de s’attirer les foudres d’un joueur important, même si sur le fond on ne pouvait pas donner tort au technicien espagnol.

Carlo Ancelotti est dans la lignée des entraîneurs calmes du Real Madrid qui ont remporté beaucoup de trophées avec le club. Il sait aussi qu'il ne faut pas remettre une star à sa place et lui expliquer le football.
Carlo Ancelotti est dans la lignée des entraîneurs calmes du Real Madrid qui ont remporté beaucoup de trophées avec le club. Il sait aussi qu’il ne faut pas remettre une star à sa place et lui expliquer le football.© iStock

5 San Tibu

Iker Casillas, Keylor Navas et maintenant Thibaut Courtois. Le Real Madrid dispose à nouveau entre ses perches d’un gardien de but qui réalise des arrêts miraculeux. Il est capable de maintenir l’équipe à flots dans les moments difficiles. Avec sa mentalité de vainqueur, le Real Madrid est évidemment un club qui lui va comme un gant. Courtois veut être le meilleur en tout, et quand il ne réussit pas immédiatement, il râle et se bat pour y arriver.

Huit ans après sa première finale de la Ligue des champions, le natif de Bree reçoit une nouvelle chance de soulever la Coupe aux grandes oreilles. En 2014, il défendait les cages de l’Atlético Madrid, qui est alors passé tout près du trophée. Après que Diego Godín ait donné l’avantage à l’Atlético, Sergio Ramos avait égalisé de la tête à la … 93ème minute. Un miracle royal, même à l’époque. Dans les prolongations, le Real avait pris largement le dessus sur ses voisins de la capitale espagnole.

Thibaut Courtois s'est inscrit dans la lignée des Iker Casillas et Keylor Navas. Sa mentalité de gagnant colle parfaitement à celle du Real Madrid.
Thibaut Courtois s’est inscrit dans la lignée des Iker Casillas et Keylor Navas. Sa mentalité de gagnant colle parfaitement à celle du Real Madrid.© iStock

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