Le Danemark, projet défensif en panne de créativité

Fort de ses 27 points sur 30, le Danemark s’est qualifié sans difficulté pour se rendre au Qatar où ils disputent leur sixième Coupe du monde. Destination exotique pour des joueurs nordiques habitués à des températures plus froides. Bien en place à l’arrière pour ce voyage, les Danish Danymite devront penser à allumer la mèche dans les défenses adverses s’ils veulent continuer l’aventure au soleil.

Pour les Danois, la Coupe du monde a débuté de manière relativement calme. Un nul vierge face à la Tunisie avec un manque cruel d’idées offensives, révélateur de leurs difficultés aux avant-postes. Leur force réside ailleurs. Les demi-finalistes du dernier Championnat d’Europe brillent là où leurs adversaires se cassent les dents régulièrement : en défense. Lors des huit premiers matchs de qualifications, les Danois ont gagné toutes leurs confrontations sans concéder un seul but. Bien que leur groupe n’était pas relevé, les chiffres parlent d’eux-mêmes. Il a fallu attendre les deux derniers matchs pour les voir prendre un but face aux Iles Féroé dans une victoire et deux buts dans leur seule défaite face à l’Ecosse lors du dernier match.

C’est en 2021 qu’une nouvelle identité propre à cette équipe est apparue. Lors du premier match de l’Euro 2020 à domicile à Copenhague, le capitaine Christian Eriksen est victime d’un malaise à la 43e minute. L’ensemble de l’équipe vient auprès de son capitaine et l’entoure pour que les tristes images ne soient pas filmées. Le Danois est alors transféré à l’hôpital et finalement annoncé sain et sauf après le match perdu par son équipe contre la Finlande. Au lieu de s’effondrer, les joueurs choisissent de se donner totalement pour leur pays et livrent de belles performances qui leur permettent d’atteindre les demi-finales d’une compétition paradoxale pour l’ensemble des joueurs. Du drame aux exploits, ils n’ont fait qu’un. Un groupe est né après cette aventure.

L’entraîneur, Kapser Hjulmand, en poste depuis 2020, propose un jeu flexible. (Belga) © belga

Une tactique interchangeable sous la houlette de Hjulmand

Après l’Euro, les Vikings ont continué brillamment des qualifications déjà débutées quelques mois plutôt. C’est même l’une des premières sélections à avoir obtenu son billet en direction du Qatar. Sans Eriksen, en convalescence pour revenir au haut niveau, les Danois ont développé un jeu assez interchangeable variant entre sécurité à l’arrière et reconversions offensives rapides. Allant du 3-4-2-1 au 4-2-3-1 ou 4-3-3, ils ont régulièrement changé leur système en fonction de l’adversaire. Leur entraîneur, Kapser Hjulmand, en poste depuis 2020, propose un jeu flexible comme on l’a vu face aux Tunisiens. Débutant par un 3-4-2-1 avec ses deux pistons rapides, Kristensen et Maehle, variant ensuite vers un 4-3-3 avec la montée au jeu de Jensen à la place d’un défenseur central pour densifier le milieu dans ce premier match de Coupe du monde. Tactique toutefois insuffisante face à une Tunisie bien regroupée et décidée à ne pas perdre. L’énergie connue lors de l’été 2021 a manqué dans ce match malgré les standards tactiques appliqués à l’équipe.

Comme le montre les chiffres, le Danemark est solide défensivement. Constituée de différents rocs défensifs, la composition de départ à trois avec Simon Kjaer dans l’axe, Andreas Christensen et Joachim Andersen est rassurante. Sans oublier Kasper Schmeichel, décisif face à la Tunisie. Bien aidés aussi par des pistons capables de faire les bonnes courses pour se replacer après leurs actions offensives.

Christian Eriksen, le miraculé milieu de terrain est de retour au plus haut niveau au meilleur moment. (Belga)

Le liant Eriksen

Dans cette disposition-là, le Danemark semble intouchable derrière mais il leur manque le liant entre la défense et l’attaque pour gagner des matchs. Avec le retour de Christian Eriksen, le connecteur des groupes défensifs et offensifs est tout trouvé. Le miraculé milieu de terrain est de retour au plus haut niveau au meilleur moment. C’est par lui que les transitions se feront et permettront peut-être de soigner l’efficacité de la sélection aux avant-postes.

Les deux patrons de cette équipe, Kjaer et Eriksen, en sont à l’heure troisième Coupe du monde après celle de 2010 et 2018. Leader de bas en haut sur la composition, c’est dans cette direction qu’ils devront mener leur sélection en constante progression. S’ils veulent réaliser leur meilleur parcours après l’élimination en phase de groupe en Afrique du Sud et en huitième de finale en Russie (meilleur résultat du pays à ce jour), il faudra répondre aux attentes. La prochaine échéance est ce samedi face aux champions du monde français, favoris à leur propre succession.

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