Landry Dimata revit au NEC : « Quelque chose a vraiment changé en Espagne »

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Le sourire est de retour sur le visage d’un Landry Dimata, désormais âgé d’un quart de siècle. Après des premiers mois difficiles dans son nouveau club de NEC, l’ancien attaquant d’Ostende et d’Anderlecht a remis certaines choses au point ces dernières avec quatre buts lors des sept dernières sorties de son club en Eredivisie. Si les supporters commencent seulement à lui faire confiance, Dimata a toujours gardé foi en lui. « Les gens n’ont pas besoin de me dire si je joue moins bien », estime-t-il.

Par Sander Janssen (Voetbal International)

Le public du NEC est l’un des plus critiques du championnat néerlandais. En octobre, il avait déjà rendu son verdict au sujet de Landry Dimata lorsque ce dernier ne comptait qu’un but à son actif depuis son arrivée à Nimègue. L’attaquant s’est même retrouvé sur le banc pendant un bon moment. Quel genre de joueur Ted van Leeuwen avait-il encore fait venir ? Lors de la présentation de Dimata, l’ancien directeur technique du NEC avait dit du Belge qu’il était « l’un des meilleurs joueurs de tête de la Liga » et « le représentant d’une génération de grands attaquants belges ». La nouvelle recrue n’a pas été à la hauteur de ces qualificatifs au cours de ses premiers mois. Les choses ont depuis lors évolué puisque Dimata a fait trembler les filets avant la pause de la Coupe du monde contre le RKC Waalwijk. Après la trêve hivernale, il a marqué contre l’Ajax et deux fois contre le FC Emmen. On constate également qu’il joue avec plus d’énergie et qu’il est utile à l’équipe, même sans marquer, grâce à ses qualités de point d’ancrage sur lequel s’appuyer à la construction.

Même s’il n’affiche qu’un quart de siècle au compteur, Landry Dimata possède déjà une longue carrière dans le football professionnel. Sa carrière a commencé à Ostende avant de se poursuivre à Wolfsburg puis à Anderlecht et à l’Espanyol, alors en deuxième division. Après son retour en Liga en 2021, le club de Barcelone a élevé le niveau d’exigence dans son noyau. Dès la préparation, on s’est rendu compte que les Catalans voulaient absolument se renforcer dans leur secteur offensif quitte à perdre son Belge. « Je ne voulais pas partir pour le premier club venu », explique Dimata. « Je voulais bien réfléchir à ma prochaine étape. Je voulais trouver une formation où je pourrais jouer et où je pourrais me montrer dans une ambiance familiale. Quand j’ai appris que NEC était intéressé, j’ai pris le temps de la réflexion et j’ai fait mes recherches », raconte-t-il.

L’avis d’un ami connu au Standard

Landry Dimata a alors regardé des matchs de l’équipe de Nimègue pour analyser son style de jeu et a demandé conseil à un ami d’enfance qui venait tout juste de quitter NEC à l’époque : Jonathan Okita. L’ailier y a évolué quatre ans et a permis au club de remonter en Eredivisie, grâce à son but lors des playoffs contre NAC Breda. Il est parti gratuitement au FC Zurich l’été dernier. Okita et Dimata se sont connus au centre de formation du Standard de Liège. « Nous avions environ 14 ans quand nous nous sommes connus, je crois. Nous sommes toujours restés en contact. Je le connais très bien, alors je l’ai appelé pour parler du NEC. Il a été très clair et a immédiatement dit : « Tu dois y aller. » Selon lui, je retrouverais ici le plaisir du football. Et c’est ce qui est arrivé », estime Dimata.

Jonathan Okita a été honnête avec son ami. Il a joué 136 duels pour NEC en quatre saisons, mais n’était pas le plus populaire auprès du public local. Lors de la saison où il a aidé le club à retrouver l’élite, son rendement avait été décevant jusque là. Il n’a pas été épargné par les supporters mais a expliqué à Dimata qu’il ne devait pas s’inquiéter si jamais il devait être critiqué. « Il a aussi éprouvé des difficultés au début, mais il a fini par s’y imposer. Tu sais, maintenant je ne me soucie plus de ce que les gens pensent de moi. Plus tôt dans la saison, j’ai été brièvement sifflé pendant un match à domicile. Je suis professionnel depuis huit ans et je sais que ça fait partie du métier. Parfois ça se passe bien, parfois moins bien. Je garde toujours confiance en moi, mais je sais faire preuve d’auto-critique. Les gens n’ont pas besoin de me dire que je joue moins bien. Je suis le premier à m’en rendre compte et à ne pas en être content. Je suis un perfectionniste. Après un match, je regarde toujours les images pour voir ce que je pourrais améliorer. Ce feu brûle toujours en moi, personne d’autre n’a besoin de l’allumer », détaille Landry Dimata.

Une discussion constructive avec son entraîneur

L’ancien attaquant d’Ostende et d’Anderlecht ne s’est donc pas affolé alors qu’il n’avait fait trembler les filets qu’une seule fois en dix apparitions, son entraîneur Rogier Meijer non plus. Il s’est cependant entretenu avec son joueur lors d’un stage d’entraînement dans le sud de l’Espagne en décembre dernier. « Il avait besoin de temps », explique le technicien. « Marquer contre RKC lui a fait du bien. En Espagne, il s’agissait surtout de savoir ce que nous attendions des uns et des autres. Dans quel rôle et quel style voulait-il jouer en attque et quelles étaient ses attentes ? », raconte Meijer.

Landry Dimata célèbre la victoire contre Emmen avec ses coéquipiers. (Photo by Broer van den Boom/BSR Agency/Getty Images)

Landry Dimata a alors expliqué qu’il avait l’habitude de chercher la profondeur et que, dans le passé, il ne jouait pas souvent comme meneur de jeu. C’est pourquoi cette conversation a été importante. Quelque chose a vraiment changé au terme de ce stage en Espagne. « Normalement, je n’aime pas jouer dos au but et conserver des ballons en attendant que mes partenaires remontent, mais c’est ce qu’on attend de moi ici. Il s’agissait de savoir comment je pouvais apporter ma contribution à l’équipe. Ces dernières semaines, j’ai évolué dans ce nouveau rôle et ça fait du bien », explique l’attaquant qui n’a pas encore porté le maillot diabolique .

Dimata a aussi profité du stage pour tisser des liens plus étroits avec ses coéquipiers. « C’est aussi quelque chose que l’on peut normalement déjà faire pendant la préparation », précise celui qui a vu le jour au Congo. « Etre ensemble de façon continue pendant une semaine, sans parents, épouse ou enfants, permet de construire un lien plus fort. Cela peut paraître stupide pour les gens de l’extérieur, mais le football ne se résume pas à ce qui se passe sur le terrain. En fait, 80% d’un tel stage sont consacrés à l’aspect relationnel. C’est peut-être la chose la plus importante. Il est impossible d’être performant sur le terrain si vous n’avez pas une bonne relation avec vos coéquipiers. J’en ai souvent fait l’expérience dans ma carrière », explique-t-il.

L’Espagne l’a renlancé même si la fin de l’aventure à l’Espanyol n’a pas été une réussite. (Photo by Alex Caparros/Getty Images)

Une bonne ambiance dans le noyau

Cette interview se réalise en anglais. S’il est francophone, Dimata sait parler en néerlandais puisqu’il a notamment évolué à Ostende. Mais il estime mieux pouvoir exprimer ses opinions dans la langue de Shakespeare. C’est pourtant avec un mot de néerlandais qu’il va le mieux parler de l’ambiance au NEC. « C’est génial de jouer dans une équipe où l’ambiance est bonne. Cela me procure aussi plus d’énergie pour faire de mon mieux et aider mes partenaires. Repensez au match contre Vitesse. Nous étions réduits à dix hommes après seulement 20 minutes. Je n’ai pas eu beaucoup d’occasions de marquer, mais j’ai pu aider l’équipe autrement. En défendant, en gardant des ballons pour soulager l’équipe. Cela aussi est parfois nécessaire dans mon rôle d’attaquant. Je suis là pour l’équipe et je pense que c’est plus facile si l’ambiance dans le noyau est bonne. Inconsciemment, tu es plus prompt à faire des choses pour quelqu’un d’autre », explique Dimata.

Toujours sous contrat à l’Espanyol court jusqu’ en 2024, le Belge pourrait-il prolonger son séjour aux Pays-Bas au terme de cette saison. « Cette dernière est encore loin dans mon esprit », déclare l’attaquant. « Je regarde match par match et je verrai bien quelle sera la situation au début de l’été. Si je continue sur cetet voie, j’aurai beaucoup de possibilités à la fin la saison. Peut-être que c’est juste mon plan, faire ce que je veux faire. Je ne veux plus devoir faire quelque chose que je ne veux pas. Mais pour avoir cette liberté, je dois continuer à marquer et à être performant sur le terrain. C’est mon ambition dans les mois à venir. En mai, je dois avoir plus que cinq buts à mon compteur », affirme Landry Dimata.

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