La Super League n’est pas morte : le Real Madrid, le Barça et la Juventus font à nouveau le forcing

Steve Van Herpe
Steve Van Herpe Steve Van Herpe est rédacteur de Sport/Voetbalmagazine.

Ce n’est pas un hasard si, ces derniers jours, Florentino Pérez, Joan Laporta et Andrea Agnelli dont remis la Super League sur le tapis et s’en sont pris à l’UEFA.

Le Real et le FC Barcelone, suivis par la Juventus, ont rouvert le dossier de la Super League. La semaine dernière, Florentino Pérez a effectué une comparaison surprenante. « Nadal et Federer se sont affrontés à 40 reprises en 15 ans. Était-ce monotone?”, s’est interrogé le président lors de l’assemblée générale de son club.

« L’UEFA réforme la Ligue des Champions dans le sens opposé, en augmentant le nombre de matches dépourvus d’intérêt. Son nouveau modèle va accélérer le déclin de la compétition. »

Dopage financier

Dimanche passé, Joan Laporta a ajouté une couche, durant l’assemblée générale du FC Barcelone. « Je rigole quand j’entends les clubs subsidiés par des états prétendre que les clubs partisans de la Super League sont riches. » Le président du Barça a accusé Manchester City et le PSG de « dopage financier », ajoutant que nul ne les contrôlait.

« C’est tout le contraire », a-t-il poursuivi. « L’UEFA leur accorde encore plus de pouvoir. C’est pour cela que nous soutenons la Super League. Elle sera une compétition plus égale: chaque club y participera avec ses propres moyens, sans plus subir la distorsion provoquée par ces clubs subsidiés. N’en doutez pas: ce sera un championnat ouvert, basé sur la méritocratie, dans le respect des compétitions nationales. »

Joan Laporta et Andrea Agnelli ont de nouveau évoqué la Super League cette semaine. La semaine dernière, Florentino Pérez les avait précédés. (Photo de Pedro Salado/Quality Sport Images/Getty Images)

Andrea Agnelli, le président de la Vieille Dame, s’est mêlé à la discussion. Cette semaine, dans une lettre adressée aux actionnaires de la Juventus, il a reparlé de la Super League.

15 décembre

Les partisans d’une Super League supposent que la Cour de justice de l’Union européenne fera son travail. Un jugement sur l’abus de pouvoir présumé de l’UEFA et de la FIFA concernant le contrôle des droits de télévision et l’organisation des compétitions suivra le 15 décembre.

« Si la décision de l’UE est favorable, nous pourrons travailler sans pression sur un format de concurrence qui soit bon pour tous », se réjouit déjà M. Laporta. « Avec toute la famille du football, nous trouverons des solutions à ce problème, dans l’intérêt de tous les clubs ».

Egos

Pour l’heure, la Super League n’enthousiasme que le Real, le Barça et la Juventus. L’Atlético, Milan, l’Inter et une série de clubs anglais ont abandonné le projet suites aux vives protestations de leurs supporters.

Aleksander Ceferin, le président de l’UEFA, a déjà déclaré, cette année: « Nous sommes confrontés à trois présidents de clubs qui continuent à poser des exigences qui flattent leur ego mais qui, d’un autre côté, ont été les premiers à s’inscrire en Ligue des Champions, de peur que nous ne les en excluions. La Super League est morte. »

Masse salariale

La banque américaine JP Morgan est toujours disposée à investir 4 milliards d’euros dans la Super League. Le FC Barcelone toucherait 700 millions, une somme qui viendrait à point. « Nous sommes parvenus à réduire notre dette de 1,35 milliard à 1 milliard mais nous n’avons pas encore achevé nos devoirs », a expliqué Eduard Romeu, vice-président du Barça, lors de l’assemblée générale de dimanche.

Gerard Piqué, Sergio Busquets et Jordi Alba : trois gros sous au FC Barcelone. (Photo de Urbanandsport/NurPhoto via Getty Images)

Le club veut réduire drastiquement ses frais, essentiellement au niveau de la masse salariale. L’héritage de la direction précédente reste son talon d’Achille. « Nous avons essayé de remettre de l’ordre dans la masse salariale en nous séparant d’une série de joueurs », précise Laporta.

Le problème n’est toujours pas résolu. « Nous ne pouvons pas nous défaire des footballeurs qui sont toujours présents, aucun club n’étant en mesure de les payer », a ajouté le directeur Mateu Alemany. Il fait allusion à Sergio Busquets, Gerard Piqué et Jorid Alba. Ensemble, les trois stars gagnent 120 millions par an, soit 22% de la masse salariale, qui s’élève à 550 millions.

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