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La saison du Bayern Munich sous la loupe: un Rekordmeister en quête de nouveaux patrons

Jacques Sys
Jacques Sys Jacques Sys, rédacteur en chef de Sport/Foot Magazine.

Chaque jour, Sport/Foot Magazine s’intéresse de plus près à un club étranger de premier plan. Nous faisons le bilan de la saison écoulée et envisageons les défis à venir. Ce mecredi, petit arrêt en Bavière où le Bayern Munich s’est encore enfilé l’énorme chope de bière récompensant le vainqueur de la Bundesliga, mais a encore déçu sur la scène européenne.

Forces et faiblesses

Un dixième titre consécutif mais sans saveur. Le Bayern Munich s’est contenté du minimum syndical puisqu’il a été sorti sans ménagement de la Coupe d’Allemagne par le Borussia Mönchengladbach sur le score de 5-1. En Ligue des Champions, Villarreal l’a privé du dernier carré dans lequel il se voyait déjà. Les principales forces du Bayern résident dans l’attaque puisqu’il a secoué les filets de la Bundesliga à 97 reprises. Le Rekordmeister a quasiment joué toute la saison avec cinq joueurs offensifs purs, ce qui a aussi eu pour conséquence de fragiliser la défense. Le Bayern Munich a souvent laissé trop d’espaces et son football manquait de liant. Mais contrairement à ce que laisse penser le jeu proposé, les Munichois ont terminé meilleure arrière-garde de la saison à égalité avec le RB Leipzig (seulement 37 buts concédés). C’est dire si les autres formations de la compétition n’ont pas vraiment brillé dans ce domaine.

Le jeu du champion n’a pas été aussi étincelant que par le passé, et il y a eu un certain relâchement par moments, notamment lors de la deuxième moitié de saison. Les autres équipes n’ont cependant pas été en mesure d’en profiter. Le titre a été célébré de manière relativement discrète, et il y a eu quelques frictions internes dans la salle du conseil. Le fonctionnement du nouvel homme fort Oliver Kahn a été particulièrement critiqué. Et Uli Hoeness, qui n’est plus président du club bavarois depuis novembre 2019, vient encore une fois par semaine et porte un regard très critique sur l’ancien gardien de but.

L’entraîneur : Julian Nagelsmann

Julian Nagelsmann, qui considère le football comme une science, a annoncé dès sa prise de pouvoir qu’il n’était pas le genre d’entraîneur à avoir un schéma tactique fétiche. Il est donc difficile de le rattacher à un système précis. Il utilise parfois un 2-3-5, mais cela pourrait tout aussi bien être un 3-1-5-1 ou un 3-6-1. Il veut que son équipe contrôle le ballon par la possession et surprenne l’adversaire en changeant le rythme et la direction des offensives.

Nagelsmann est capable de parler passionnément de football. Aussi bien à Hoffenheim qu’au RB Leipzig, les joueurs étaient suspendus à ses lèvres et il pouvait souvent tenter des chose. Mais le Bayern n’a évidemment pas le même cadre pour s’octroyer des liberté. En tant qu’entraîneur, il faut se rendre compte que tout est passé à la loupe après chaque défaite.

Nagelsmann a dû s’habituer à ce changement de vision sur son travail. Il discute encore régulièrement avec son équipe, car il ne veut pas donner l’impression d’imposer un style de jeu particulier.

Julian Nagelsmann n'est pas attaché à un système de jeu en particulier.
Julian Nagelsmann n’est pas attaché à un système de jeu en particulier.© iStock

Le joueur de la saison : Robert Lewandowski

Avec 35 buts empilés, Robert Lewandowski a une nouvelle fois été sacré meilleur buteur de la Bundesliga, alors qu’il ne s’est pas toujours senti à l’aise dans le style de jeu imposé par Julian Nagelsmann. Le Polonais estime qu’il est difficile de trouver de l’espace et se plaint d’un manque de liberté de mouvement.

Lewandowski reste un attaquant d’un niveau exceptionnel. Il marque chaque année entre 40 et 50 goals en rencontres officiels et un trouver le même oiseau rare s’annonce compliqué. L’éventuel départ du Bomber polonais laissera certainement un grand vide à l’Allianz Arena.

L’avenir

Tout dépendra de Robert Lewandowski et de son éventuel remplaçant. Au Bayern, on voudrait que l’avant-centre aille jusqu’au bout de son contrat qui termine en juin 2023. Oliver Kahn a été catégorique sur le fait qu’il ne partira pas cet été et son prédécesseur Karl-Heinz Rummenigge a récemment déclaré dans une interview que Barcelone avait moins à offrir sur le plan sportif que le Bayern. Mais Lewandowski lui-même parle d’une histoire qui s’achève avec les Bavarois…

Le Bayern Munich va-t-il devoir apprendre à écrire
Le Bayern Munich va-t-il devoir apprendre à écrire « buts » sans consulter le grand Robert ?© iStock

Julian Nagelsmann considère que Lewandowski fera toujours partie de ses plans pour la saison prochaine. Le jeune technicien veut aussi améliorer la qualité de son effectif en réalisant quelques achats ciblés. Des joueurs qui, comme Ryan Gravenberch de l’Ajax, vont améliorer le jeu de position. Ces renforts seront également nécessairse pour éviter que la distance avec des clubs du top européen comme le Real Madrid, Liverpool et Manchester City ne s’accroisse. Pour l’instant, le Bayern fait profil bas sur le marché des transferts. Mais du côté des départs, l’international Serge Gnabry est également très convoité.

Le Bayern veut néanmoins s’armer avec de la qualité et de l’expérience puisqu’il a proposé 30 millions pour faire venir le Sénégalais Sadio Mané, 30 ans, de Liverpool. Les Reds en demandent cependant 20 de plis. Konrad Laimer du RB Leipzig figure aussi sur sa liste de souhaits de Nagelsmann. Il s’agit d’une machine à presser au milieu de terrain. Quoi qu’il en soit, le Bayern cherchera d’autres patrons pour préparer son futur.

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