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La Russie, terre de football?

Quatre mois après la Coupe du monde, la Russie n’a toujours pas tourné le dos au football.

En guise d’apéritif au match que la Russie disputait en Allemagne jeudi dernier, le quotidien Frankfurter Allgemeine a enquêté sur ce qui restait de l’euphorie suscitée par le Mondial. En octobre, 38.000 personnes ont rempli le stade de Sotchi pour le match contre la Turquie. La première division semble également profiter de l’impact du tournoi. Elle atteint une moyenne de 14.000 spectateurs par match, soit un tiers de plus que la saison passée, même si les écarts sont grands, des 30.000 personnes présentes en moyenne au Spartak Moscou aux 10.000 qui assistent aux joutes du FK Rostov.

Plusieurs clubs ont conçu des projets pour éviter que les nouveaux stades ne soient que des arènes vides. Rubin Kazan accueille moins de 10.000 personnes mais le stade est devenu un lieu de rencontre pour les habitants de la ville, grâce à son restaurant, à un parc de jeux pour enfants, à des clubs de fitness et à une salle de congrès. Kaliningrad est moins avancée et le nouveau stade semble bien vide lors des matches du Baltika, pensionnaire de division deux. L’État a une enveloppe de 170 millions d’euros pour la reconversion et l’aménagement des stades du Mondial.

La construction des sept stades et l’organisation de la Coupe du monde ont coûté entre douze et quinze milliards d’euros à la Russie, de l’argent qui n’a donc pas été consacré à des travaux d’aménagement des rues, aux hôpitaux ni aux crèches. Pourtant, 71 % des Russes interrogés estiment que cette Coupe du monde a été positive pour leur pays. Les footballeurs ont poli leur image. Des internationaux comme Artjom Dzjouba, le capitaine de l’équipe nationale, qui joue au Zenit, n’hésitent pas à consacrer du temps aux supporters et à poser pour des photos. Avant le tournoi, les grands joueurs étaient considérés comme des millionnaires qui ne méritaient pas leur argent. Après leur élimination de l’EURO 2016 en France, ils avaient organisé une fête dans un club privé de Monaco. Coût : 250.000 euros.

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