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La discrimination des Indiens en Angleterre

L’équipe nationale anglaise est réputée pour sa diversité culturelle. Des joueurs issus de toutes les anciennes colonies y sont repris. Sauf les Indiens.

Yan Dhanda de Swansea City est l'un des rares représentants indiens au plus haut niveau du football anglais.
Yan Dhanda de Swansea City est l’un des rares représentants indiens au plus haut niveau du football anglais.© BELGAIMAGE

Raheem Sterling et Ashley Young sont d’origine jamaïcaine, Dele Alli est issu du Nigeria et Fabian Delph de Guyane. Comme nos Diables Rouges, les Three Lions sont réputés pour leur diversité ethnique. Pourtant, toutes les anciennes colonies ne sont pas représentées : il n’y a ni trace d’Indiens ni d’Asiatiques du Sud. En 146 ans de football international, aucun Britannique d’origine indienne ne s’est produit pour l’Angleterre. Les Indiens ne représentent que 0,2 % des footballeurs des quatre principales divisions anglaises. Pourtant, l’Inde a été la plus grande colonie de l’Angleterre et 59 % de la population de couleur est d’origine indienne, ce qui représente 6,8 % de la population anglaise. Étonnant.

La faute en revient tant aux Indiens qu’aux Anglais. Les Indiens sont plus enclins à faire carrière et le football n’entre pas dans leurs projets. Les parents, de leur côté, ne soutiennent pas les ambitions sportives de leurs enfants, qui sont donc isolés et renoncent rapidement à leurs rêves. Quant aux supporters anglais, ils estiment que les Britanniques de souche indienne n’ont pas leur place sur un terrain de football : ils sont censés jouer au cricket et ils sont trop petits pour le football de haut niveau, ce qui est un prétexte étrange, compte tenu de la taille de joueurs tels que Lionel Messi et Eden Hazard.

La FA a pris conscience de cette discrimination latente et, en 2015, elle a mis sur pied un programme qui doit offrir un meilleur accès aux joueurs indiens et asiatiques au football, d’ici 2020. Elle collabore avec les communautés asiatiques de différentes villes. En 2018, plus de 50.000 joueurs, filles et garçons, ont déjà trouvé le chemin des terrains de football. Ce changement ne relève pas du seul mérite de la fédération de football : la mentalité des Asiatiques et des Anglais évolue. Les Indiens considèrent de plus en plus le football comme un métier valable et les Britanniques font preuve de moins de mépris le long des terrains de jeunes.

Mais c’est sans doute le scouting qui joue le rôle le plus prépondérant, puisqu’il permet désormais à des Britanniques d’origine indienne de se frayer un chemin vers l’élite. Le football anglais est en bonne voie, avec Yan Dhanda (Swansea) et Easah Suliman (prêté au FC Emmen par Aston Villa) mais il y a encore du pain sur la planche.

Gert Segers

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