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Higuain, des buts contre les critiques

Guillaume Gautier
Guillaume Gautier Journaliste

Gonzalo Higuain retrouve samedi un Napoli qu’il a quitté sous les sifflets pour remplir son armoire à trophées. En Italie comme en Argentine, ses buts ne suffisent pas à faire l’unanimité.

Presque inexistant dans les combinaisons, et peu enclin à batailler au pressing, Gonzalo Higuain est un buteur classique, avec une pancarte à 94 millions d’euros collée dans le dos. Un joueur qu’on ne juge donc que sur les moments où il se retrouve face au but adverse. En retenant plus facilement ses grossiers ratés que ses buts pleins de flair.

Ni ses 36 buts la saison dernière – un record dans le Calcio – ni son départ réussi sous les couleurs de la Juventus (6 buts en 8 matches) n’ont inversé la tendance. Pipita reste la cible des critiques. En Argentine, une vidéo publiée sur YouTube fait le tour du pays. On y voit des occasions manquées par Higuain avec l’Albiceleste, comparées à des situations semblables où Gabriel Batistuta avait mis le ballon au fond des filets. L’Argentine oublie ses buts, pour se concentrer sur ses ratés lors des finales de la Coupe du monde ou de la Copa América, perdues face à l’Allemagne et au Chili.

L’Italie n’est pas plus tendre avec son Capocanonniere. Aux critiques napolitaines de Diego Maradona et du président Aurelio De Laurentiis se sont ajoutées celles du légendaire Francesco Totti, qui déclarait à la Gazzetta dello Sport qu’Higuain  » est un désastre. Mais aujourd’hui, il est apparemment tout à fait normal pour un joueur étranger de quitter son équipe pour une autre, pour gagner plus d’argent.  »

Higuain vit donc avec les oreilles qui sifflent.  » Les gens sont libres de me critiquer […] Vous êtes bon si vous marquez et mauvais si vous ne le faites pas « , explique l’intéressé. Alors, pour éviter les critiques de ses nouveaux tifosi, Gonzalo marque. Un but décisif, dès sa première montée au jeu face à la Fiorentina. Et déjà deux doublés en championnat. Mais l’Argentin sait qu’il sera seulement jugé au printemps, s’il parvient à se débarrasser de sa fameuse  » malédiction  » des grands matches qui l’a toujours tenu écarté des lumières de la Champions League.

À Turin, Pipita apprend à vivre dans un système à deux attaquants, lui dont la gourmandise – et on ne parle pas ici de sa silhouette peu flatteuse lors de ses premières photos en bianconero – s’est toujours régalée d’un front de l’attaque totalement ouvert à ses courses en profondeur. Mais l’association argentine avec Paulo Dybala est déjà prometteuse. L’ancien Palermitan, qui a besoin de toucher beaucoup de ballons, profite de la menace créée par la présence d’Higuain pour décrocher entre les lignes adverses et trouver de l’espace pour percuter balle au pied.

Quand à Gonzalo, il définit lui-même son rôle :  » Dès que l’équipe récupère le ballon, je dois être capable de donner tout de suite de la profondeur  » Une preuve que l’association porte ses fruits ? En réponse aux MSN et BBC espagnoles, la presse italienne parle déjà d’une Juve en  » HD « .

Par Guillaume Gautier

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