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Hambourg un an de plus au purgatoire

Le club hanséatique n’a de nouveau pas réussi à remonter en Bundesliga, qu’il a quittée en 2018. Analyse.

C’était une tentative désespérée. A trois journées de la fin du championnat, Hambourg est allé rechercher sa légende vivante Horst Hrubesch, entraîneur des jeunes, pour l’installer à la tête de l’équipe première. Le HSV espérait ainsi forcer les portes de la Bundesliga mais l’effet escompté ne s’est pas produit: Hambourg va entamer une quatrième saison en D2.

C’est la conséquence d’une série d’erreurs commises par la direction, une constante au sein du club hanséatique, où on a déjà vu des administrateurs se battre en pleine rue parce qu’ils n’étaient pas d’accord avec les décisions prises. Les médias se sont fait un plaisir d’exploiter ces disputes. Ce malaise chronique n’a jamais été résolu. Des larmes ont coulé mais, à chaque période difficile, la direction a été montrée du doigt.

Hrubesch a vite compris

Ce club qui s’est longtemps cru intouchable est victime de sa mauvaise gestion. Il a jeté l’argent par les fenêtres de façon inconsidérée. C’est ainsi qu’en 2016, il avait engagé un coordinateur des entraînements pour les gardiens des équipes d’âge. Son salaire annuel était de 144.000 euros. Le directeur des jeunes touchait même 375.000 euros par an, soit plus que la chancelière Angela Merkel. A un certain moment, la dette du club s’élevait à 105 millions d’euros.

Hambourg était le seul club à n’avoir jamais quitté la Bundesliga depuis 1963. Lorsqu’il est descendu, en 2018, on s’est dit que cette mésaventure lui permettrait de retrouver la stabilité mais, même si la direction a changé, le climat est resté très houleux. C’est ainsi que le club a consommé cinq entraîneurs en trois ans. Le noyau était composé de joueurs chers mais pas de véritables gagneurs, des gars qui avaient tendance à se surestimer.

Horst Hrubesch n’a pas tardé à s’en apercevoir. « Les autres clubs en ont fait plus pour retrouver la Bundesliga« , dit-il. Hrubesch avait pourtant misé sur des entretiens individuels pour tenter de rendre confiance à chacun. Mais lors de l’avant-dernière journée de championnat, Hambourg s’est incliné 3-2 au Vfl Osnabrück, une équipe qui luttait pour le maintien et restait sur treize défaites consécutives à domicile. Une débâcle qui en dit long et qui a fermé définitivement les portes d’un retour en Bundesliga.

Hambourg s’est longtemps cru intouchable.

Et maintenant on fait quoi?

Le HSV va donc à nouveau devoir remettre l’ouvrage sur le métier. Les suiveurs estimaient pourtant en début de saison que l’entraîneur, Daniel Thioune, avait tout pour faire progresser un groupe qui comptait également de nombreux jeunes. Il espérait être mieux soutenu dans les moments difficiles mais à Hambourg, ce n’est pas comme ça que ça se passe: l’entraîneur n’a jamais droit à une deuxième chance. Même si, avant la saison, on parlait d’année de transition, d’intégration des jeunes.

On va voir, désormais, ce qui va se passer. Simon Terrode, meilleur buteur de D2 (23 buts), a rejoint Schalke 04. Le budget a été ramené de 30 à 20 millions d’euros, ce qui reste beaucoup à ce niveau. D’autant que des clubs comme Greuther Fürth et Holstein Kiel font mieux avec beaucoup moins d’argent. Hambourg doit avant tout se trouver un nouvel entraîneur car Horst Hrubesch va retourner chez les jeunes, où il sera chargé d’assurer l’avenir du club. Mais quel avenir?

Radio Müller

Joachim Löw a perdu la face: en mars 2019, il annonçait résolument qu’à l’avenir, il n’y aurait plus de place en équipe nationale pour Thomas Müller, Matts Hummels et Jerome Boateng. A présent, il reprend Müller et Hummels dans sa sélection pour l’EURO. Y a-t-il eu des pressions?

La sélection de Müller est justifiée. Au Bayern, Hansi Flick a refait de lui un footballeur imprévisible. Il a retrouvé le chemin des filets et a souvent été décisif, que ce soit en marquant lui-même (11 buts cette saison) ou en délivrant des assists (21). Il n’a plus de place fixe dans l’entrejeu du Bayern, il amène le danger un peu partout autour du rectangle.

Thomas Müller n’a encore que 31 ans. Personne n’a compris pourquoi il avait été considéré trop vieux il y a deux ans. Müller est très fort mentalement, il coache et harangue sans cesse ses équipiers. Sur le terrain, on n’entend que lui. C’est pourquoi on le surnomme Radio Müller.

Joachim Löw, qui s’en ira après l’EURO, a aussi repris Mats Hummels (32 ans). Le défenseur du Borussia Dortmund reste sur une excellente saison. Il n’est plus très rapide mais il compense par son excellent placement. L’équipe nationale allemande ne manquera donc pas d’expérience. Mais ce n’était pas l’objectif de Löw lorsqu’il a annoncé un rajeunissement des cadres.

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