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Euro 2012 : les tops et flops du premier tour

Exploits sportifs ou désillusions, abnégation ou faillite collective, fierté nationale ou comportement lamentable : tout ce qu’il faut retenir (ou oublier) du premier tour de l’Euro 2012.

Les Joueurs

Top : Mario Gomez, l’autre « Super Mario »

Le centre-avant allemand affole les statistiques. Dans la foulée d’une saison splendide avec le Bayern (26 buts en Bundesliga, 12 en Ligue des Champions), Mario Gomez a déjà planté trois roses dans cet Euro. Un mélange de puissance et de technique qui donne une forte impression d’aisance sur le terrain.

Flop : Arjen Robben ou l’enfer, c’est les autres

Ses déboires avec le Bayern cette saison lui ont enlevé toute confiance. Durant cet Euro, il a voulu forcer son talent, au détriment de l’équipe. Il a enchaîné les dribbles inutiles, a frappé au but sans succès, oubliant ses partenaires. Remplacé en fin de match face aux Allemands, Il sort du terrain sans saluer son coéquipier qui monte au jeu. En plus, il se permet de parler dans la presse de manque de cohésion dans l’équipe. Arjen , tu as besoin de vacances…

Les équipes

Top : la Grèce ou la volonté de rester dans l’Euro

Mi-temps du match d’ouverture Pologne-Grèce : les Grecs sont menés 1-0 et réduits à dix après une exclusion sévère. Malgré cela, les Grecs vont égaliser au courage et louperont même de peu la victoire, en ratant un pénalty. La défaite face aux Tchèques (1-2) replonge les Hellènes dans le doute. Leur performance collective face aux Russes leur ouvre les portes des quarts de finale. Le capitaine grec, Giorgios Karagounis, symbolise à lui seul le panache de son équipe : « Nous avons donné de la joie à tous les Grecs à travers le monde », a-t-il déclaré après le match.

Flop : les Pays-Bas, des « Oranje » sans jus

Fiasco total pour les hommes de Bert van Marwijk. Irréprochables pendant les qualifications, les Néerlandais quittent le tournoi sans le moindre point à leur actif. Les raisons ? En dehors du terrain, des egos de stars difficiles à gérer. Et sur la pelouse, le problème s’est traduit par un manque de cohésion dans le jeu. Une défense centrale peu sûre, à chaque fois remaniée et qui a encaissé cinq buts en trois matches. Un groupe sans inspiration, incapable de dominer son sujet.

Les coaches

Top : Slaven Bilic, sans peur et sans reproches

Le sélectionneur croate a prouvé par ses choix que l’audace peut permettre de bousculer les grandes nations, comme l’Espagne ou l’Italie. Bien qu’éliminée de cette Euro, son équipe n’a jamais redouté l’adversaire. Bilic a souvent prôné l’offensive. Menés face aux Italiens, les Croates ont fait reculé la Squadra, jusqu’à obtenir le nul. Et avec un peu plus de précision et de chance, l’équipe aux Damiers créait la surprise face aux Espagnols (défaite 1-0). Les Diables Rouges seront sans doute contents que Bilic quitte la sélection croate pour le Lokomotiv Moscou, eux qui croiseront la Croatie sur la route du Mondial brésilien.

Flop : Dick Advocaat, un petit tour et puis s’en va

Le sélectionneur de la Russie avait une pléiade de stars à sa disposition, un jeu rapide et un buteur (Dzagoev, 3 goals). De plus, le premier match face aux Tchèques (victoire 4-1) plaçait son équipe parmi les favoris. Mais lors du second match, les Russes, qui ont certes dominé les Polonais, ont commencé à montrer des signes de fatigue. La troisième rencontre face aux Grecs a confirmé une fatigue générale, de la lenteur et un certain manque d’envie. L’erreur de Zhirkov sur le but grec a scellé le sort du passage d’Advocaat en Russie. Mais pas d’inquiétudes pour le « petit général », il s’était réservé une porte de sortie puisqu’il avait déjà signé un contrat pour entraîner le PSV la saison prochaine.

Les Supporters

Top : les Irlandais, heureux d’être là

C’est l’image forte venue des tribunes : malgré la raclée infligée par les Espagnols (4-0), les supporters irlandais continuent à chanter de longues minutes après le coup de sifflet final. « Contre l’Italie, nous jouerons pour nos supporters et pour l’honneur car ils sont venus par milliers jusqu’ici. Nous devons les remercier », avait déclaré Keith Andrews. « Nos supporters sont tout simplement fantastiques », avait ajouté Robbie Keane.

Flop : les Croates, plus jamais ça

Lamentable. Pendant le match face à l’Italie, des « supporters  » de la Croatie ont proféré des insultes racistes à l’adresse de Mario Balotelli, joueur italien né de parents ghanéens. Un partisan croate a même lancé une banane dans la direction du joueur. Le sélectionneur croate ne s’est pas caché. Slaven Bilic a dénoncé ces actes, déclarant que « les racistes n’avaient pas leur place dans le stade ».

L’organisation

Top : les stades et les aéroports, rien n’est trop beau…

Les stades dans lesquels ont évolué les 16 équipes sont des petits bijoux de technologie. Il est vrai qu’avec les montants investis, les spectateurs pouvaient s’attendre à être bien reçus. Un exemple : le stade de la Donbass Arena de Donetsk , flambant neuf, inauguré en 2009. L’UEFA lui a octroyé 5 étoiles, ce qui le place parmi les plus beaux stades d’Europe. D’une capacité de 50.149 places, il a accueilli trois rencontres du groupe D. Un quart et une demi-finale se joueront aussi dans cette enceinte. Petit bémol, malgré un investissement de 270 millions, lors des pluies diluviennes au début du match Ukraine-France, on voyait les commentateurs qui tentaient de se protéger tant bien que mal avec de grandes capes en plastique…

Autre exemple, en Pologne, le Stade National de Varsovie. Construit spécialement pour la compétition, entièrement couvert, d’une capacité de 58.145 places. Il aura couté la bagatelle de 500 millions d’euros.

Flop : le logement et les transports en Ukraine, le parcours du combattant

Il n’a pas fallu trois jours de compétition pour que les visiteurs étrangers commencent à se plaindre de l’état du pays. Transports publics en retard, routes dans un état épouvantable, hôtels à la limite de l’habitable. Dans sa chronique (Honte à toi, Platoche !), Pierre Danvoye, envoyé spécial en Ukraine, a découvert l’état déplorable des hôtels. Il a dû quitter un « 3 étoiles » à Kharkiv, pourtant recommandé par l’UEFA, car « il ressemblait plus à un trou à rats qu’à une chambre de bonne ! », précisait-il. (Marc Degryse, chroniqueur de Sport/Foot Magazine, a fait de même, comme de nombreux confrères.)

Sportfootmagazine.be

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