Marc Degryse

Et si capitaine Hazard s’inspirait de Ronaldo ?

Pour Marc Degryse, le chroniqueur de Sport/Foot Magazine, Cristiano Ronaldo a galvanisé ses coéquipiers et Eden Hazard pourrait s’inspirer de son coaching.

On espérait une finale de feu qui nous aurait peut-être fait un peu oublier le faible niveau de jeu de tout l’EURO. Mais puisque le Portugal y était, il ne fallait pas trop espérer ! C’est une des constantes des 51 matches qu’on a vus : la victoire est plusieurs fois revenue à l’équipe qui cherchait d’abord à limiter la casse, qui ne cherchait pas nécessairement à marquer des buts. Qui attendait. Les Portugais ont surtout attendu, ils visaient plus la séance de tirs au but que la victoire dans le temps réglementaire ou les prolongations.

Une fois que Cristiano Ronaldo est sorti sur blessure, on se doutait évidemment que ça allait encore être pire. Le Portugal est passé à un système à un seul attaquant, et encore, on ne peut pas tout à fait considérer Nani comme un attaquant. Pas de miracles au niveau de la qualité du jeu, donc. Mais à partir de ce moment-là, j’ai trouvé le Portugal plus équilibré. Bizarrement, il a mieux supporté la pression française. Il a même eu quelques bonnes séquences. Et l’EURO s’est conclu sur un but venu de nulle part, sur la frappe d’un ours, Eder…

La finale n’a pas été belle, la victoire n’a pas été belle mais ça n’a été qu’une confirmation de tout ce qui a précédé. J’ai vu beaucoup trop de matches trop tactiques, trop fermés. La France méritait plus de gagner, mais un Antoine Griezmann qui passe à côté de sa finale, un André-Pierre Gignac qui manque de chance et un Rui Patricio des grands soirs, c’en était trop pour que les Bleus lèvent le trophée.

Ronaldo a été l’homme de la finale. On s’y attendait, mais on ne pensait pas qu’il le serait de cette manière, avec ses larmes, sa sortie sur civière, puis son one-man show sur le bord du terrain en fin de match. On parle énormément de ça. Est-ce qu’il en a fait trop ? C’est clair que c’était, pour lui, une nouvelle occasion de se mettre en évidence. Mais je suis persuadé que ça a produit des effets positifs sur l’équipe. Il a achevé de la galvaniser. Et, à aucun moment, je n’ai eu l’impression que ça énervait les joueurs portugais ou Fernando Santos.

L’EURO s’est conclu sur un but venu de nulle part, sur la frappe d’un ours…

Je n’ai pas entendu non plus de commentaires négatifs sur son comportement, après le match. L’équipe portugaise, c’est Ronaldo. Et, une fois blessé, il fallait bien qu’il continue à jouer un rôle. Il a montré qu’il restait un vrai leader, même sans jouer. Un vrai capitaine. Il a été fantastique contre la Hongrie et le Pays de Galles, il a gardé le Portugal dans le tournoi. Puis, très tard dimanche soir, il l’a maintenu dans la finale. Ceux qui critiquent ses gesticulations devraient plutôt se demander si ça ne serait pas une bonne chose pour les Diables Rouges d’avoir un capitaine Eden Hazard aussi efficace dans le coaching et les encouragements !

Boucler cet EURO en pensant surtout à Espagne – Italie, c’est beaucoup trop maigre. Ce match a été superbe. J’ai bien aimé aussi Italie – Allemagne, pas tellement pour la qualité du jeu mais pour la tension. Après ça, on peut tirer l’échelle. C’est décevant. Et ça fait mal de constater que la Belgique a été, avec l’Angleterre, la grosse déception du tournoi. On a perdu deux matches sur cinq, on n’a été bons que contre la petite Hongrie, on s’est fait sortir par un Pays de Galles qui n’a jamais été un géant du foot européen. Une défaite contre une équipe moyenne et une autre contre l’Italie qui nous a donné une leçon de tactique, ça résume ce tournoi dont on attendait tellement de bonnes choses. Le goût de trop peu va nous rester longtemps.

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