© istock

Doyen, plaque tournante des transferts épinglée

Le fonds d’investissements Doyen Sports, influent acteur du marché des transferts de foot, est dirigé par une fratrie d’oligarques kazakho-turcs aux méthodes douteuses, qui a recours à des prostituées, aux paradis fiscaux et aux commissions occultes, accuse Mediapart vendredi dans le cadre des « Football Leaks ».

Les quatre frères Arif ont bâti leur empire financier en prenant le contrôle d’une usine chimique au Kazakhstan dans les années 1990 après l’effondrement de l’URSS, et c’est cet argent qui a servi à financer Doyen Sports (la branche sportive du groupe) à hauteur de 75 millions d’euros, dévoile Mediapart.

Leurs actifs sont déposés dans des « dizaines de sociétés offshore », dans des paradis fiscaux comme le Panama, l’Ile de Man, les Pays-Bas, Malte ou les Iles vierges britanniques, poursuit le média français.

Mediapart publie des échanges sur WhatsApp entre deux dirigeants de Doyen qui comptent amadouer avec des prostituées le président du Real Madrid, Florentino Perez, afin de faciliter le transfert du milieu français Geoffrey Kondogbia (qui passera finalement de Séville à Monaco puis à l’Inter Milan). M. Perez dit ne pas être allé à cette fête avec des prostituées à Miami en 2013.

Selon l’enquête, Doyen Sports a fait transiter au moins 10,8 millions d’euros de commissions occultes dans des paradis fiscaux pour faciliter les transferts de ses joueurs, dont Kondogbia, son compatriote Eliaquim Mangala ou le Colombien Radamel Falcao (qui joue aujourd’hui à Monaco).

« Football Leaks » est une enquête de 12 médias européens sur les coulisses du foot-business, qui a déjà dénoncé l’évasion fiscale autour des stars comme Cristiano Ronaldo ou José Mourinho, membres de l’écurie Gestifute, dirigée par Jorge Mendes, autre acteur majeur du marché des transferts. Mediapart a aussi stigmatisé les pratiques autour de Paul Pogba, joueur du portefeuille de Mino Raiola, autre agent vedette du milieu du foot.

Contenu partenaire