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Diables Rouges: pourquoi Januzaj (ne) doit (pas) aller au Mondial

Stagiaire Le Vif

Après des mois d’incertitude, Adnan Januzaj a finalement opté pour la Belgique et fera partie de la présélection de 30 joueurs de Marc Wilmots. Passage en revue des arguments du prodige de Manchester pour un ticket destination Brésil.

Januzaj doit aller au Mondial:

Talent. Indéniablement, Adnan Januzaj est aujourd’hui le jeune Belge le plus talentueux du monde du foot, avec Eden Hazard. Il possède la même aisance technique que son homologue de Chelsea avec une petite touche de physique en plus. La précision de ses passes, sa conduite de balle du pied gauche et son intelligence de jeu font de Januzaj une des perles du moment. Il semble avoir tout pour devenir, dans un futur très proche, un joueur majeur en Premier League et au niveau mondial. À Manchester, il est déjà régulièrement comparé à Ryan Giggs, mais son jeu est encore plus complet que celui du Gallois. Il y ajoute une vista encore plus grande et une impression de facilité qui confinerait presque à de l’arrogance s’il n’était pas à ce point doué.

Polyvalence. Vu sa constitution physique et ses qualités, Adnan Januzaj peut jouer à de nombreux postes sur un terrain. Ailier gauche, ailier droit, meneur de jeu, milieu relayeur, voire même numéro 9 comme l’a déclaré Marc Wilmots dans Le Soir: « Ce qui est sûr c’est que le garçon a un profil très intéressant en l’absence de Christian Benteke : peu le savent, mais en équipe réserve de MU, il a souvent évolué comme N° 9. Sa polyvalence est un atout. » Le jeune joueur d’origine kosovare pourrait donc bien coiffer Batshuayi et Vossen au poteau en remplacement de Christian Benteke, si l’on en croit les paroles du sélectionneur. Il offre aussi une alternative plus crédible à celui-ci s’il veut changer de système et passer à un 4-5-1 avec un faux attaquant comme il l’avait fait contre l’Angleterre, avec Eden Hazard en faux N° 9. À la différence près que Januzaj paraît mieux armé pour ce rôle.

Performance. Certains avancent l’argument de sa saison en dents de scie pour justifier qu’il ne soit pas sélectionné en équipe nationale. C’est justement l’un de ses atouts. Ces dernières semaines, Januzaj n’est plus titulaire chez les Red Devils, mais Wilmots a déjà insisté sur le fait que le manque temps de jeu des sélectionnables n’était pas un inconvénient en vue d’une sélection pour la Coupe du Monde. Le sélectionneur va pouvoir effectuer une préparation avec son groupe pour remettre tout le monde à niveau et le fait que Januzaj ne soit pas utilisé systématiquement du côté d’United lui permet de ne pas arriver cramé à la Coupe du Monde, comme c’est souvent le cas des joueurs évoluant dans le championnat anglais. Il joue juste assez pour garder le rythme et surtout se montrer au sélectionneur.

Januzaj ne doit pas aller au Mondial:

Inexpérience. Ses défenseurs ont beau dire qu’il joue dans un des plus grands clubs du monde, Adnan Januzaj n’en reste pas moins un joueur sans expérience internationale. Si l’on compte ses titularisations et ses entrées au jeu, il arrive à un total de 32 matches. C’est énorme pour une première saison au haut niveau, mais ce n’est rien comparé à l’expérience d’autres joueurs qui ont déjà accumulé plusieurs saisons. Nous avons pu le voir lors de certaines rencontres de MU où l’ancien grand espoir d’Anderlecht paraissait encore un peu tendre pour s’imposer dans des rencontres au sommet. À 18 ans, le natif de Bruxelles manque encore donc logiquement de vécu, ce qui pourrait pousser Marc Wilmots à opter pour un joueur ayant plus d’expérience.

Positionnement. Malgré sa polyvalence, son poste de prédilection se situe sur le flanc gauche, voire sur le droit. Et à ceux-ci, il y a abondance de bien en équipe nationale. Avec Mirallas, Hazard, Mertens, De Bruyn, Chadli, ou éventuellement Dembélé, la Belgique est parée de ce côté. Il est bien loin le temps où la Belgique manquait d’ailiers et devait compter sur une disponibilité (rarissime) de Jonathan Legear pour en posséder un dans son effectif. Si Wilmots prend Januzaj pour jouer sur l’aile comme à United, il devra peut-être se passer d’un des joueurs cités plus haut, ce qui n’est pas envisageable. De plus, le sélectionneur possède déjà un joueur ayant la polyvalence nécessaire pour jouer au milieu relayeur, ailier ou second attaquant, mais avec des caractéristiques très différentes : Nacer Chadli.

Qualifications. C’est sans doute l’argument qui pèsera le plus lourd si Wilmots décidait de ne pas sélectionner Januzaj pour la Coupe du Monde. Il y a encore peu, Kevin Mirallas déclarait à la RTBF au sujet du Belgo-Kosovar : « C’est bien pour la Belgique parce que c’est un bon joueur. Maintenant, comme beaucoup l’ont dit, il ne mérite peut-être pas de venir au Brésil avec nous car il ne connaît pas du tout le groupe. Et puis, il ne joue pas beaucoup à Manchester United. Les derniers mois, il n’a pas beaucoup joué. Mais pourquoi se priver d’un bon joueur ? À son poste, il y a beaucoup de très bons joueurs et cela va être difficile pour lui. Il doit encore montrer dans son club qu’il est un atout numéro 1. Pour lui, l’Euro 2016 est plus à sa portée. » Si cela ne constitue qu’un seul avis, il pourrait cependant être représentatif de celui de tout un groupe qui a vécu l’entièreté des qualifications avec la même base et un changement de joueurs minimal. En effet, Wilmots n’a fait appel à de nouvelles têtes qu’en cas de blessures de ses sélectionnés habituels. On le voit mal maintenant abandonner ce principe.

En définitive, beaucoup de choses dépendront du stage que les Diables effectueront avant le début de la compétition. Le sélectionneur fédéral a déjà déclaré que Januzaj fera partie d’une liste de 26 à 27 joueurs qui participeront à ce dernier. Ce sera l’occasion pour lui de « le voir vivre au quotidien ».

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