Noé Spies

Des montagnes russes, que demander de plus ?

Noé Spies Journaliste au Vif

Attachez vos ceintures. Face au Japon, le wagon des Diables a vacillé, mais n’a pas déraillé. Il se dirige maintenant vers la montagne brésilienne. Retour sur « l’attraction Diables Rouges « , qui a fait trembler tout un peuple, hier soir. Cardiaques, s’abstenir.

Des hauts-le-coeur. De l’adrénaline à l’état pur. Appelez-ça comme vous voulez : ce wagon endiablé a fait subir à ses 11 millions de passagers une des descentes les plus folles de son histoire avant de réaliser, in-extremis, une remontée improbable.

Entre drame et larmes de joie : en 20 minutes de temps, les Diables ont fait passer leurs supporters d’un enfer à un Eden, au bout duquel se trouve le Brésil. Et c’est tout, sauf un hasard.

Il faut bien l’avouer, hier, tous les Diables titulaires, sans exception, étaient loin d’atteindre les sommets. Les visages sont crispés, le jeu tout autant et tout le monde pense alors que le sort s’acharne. Si on reconnaît aisément le mérite des Samouraïs bleus, qui ont presté le match de leur vie, on se dit que non, on ne peut pas revivre un « Pays de Galles bis ».

Et puis, l’ascenseur émotionnel a été brutal. A la 68e minute, alors que les Japonais viennent d’inscrire le second but, rares sont ceux qui imaginaient une résurrection des hommes de Martinez. Les images de la désillusion face au Pays de Galles en 2016 reviennent dans tous les esprits. Des esprits partagés entre dépit, tristesse et dégoût. L’émotion prédomine et même le plus chevronné de nos commentateurs, Rodrigo Beenkens, en perd la raison.

En 2014, les Diables ne seraient jamais revenus!

Le coach des Diables est d’ailleurs fustigé sur les antennes de la RTBF : « Je ne vois même pas de révolte chez Roberto Martinez. Il est là, il est les bras croisés, il ne bouge pas, il ne fait rien ! ». La tension monte. Mais cette révolte n’est pas anodine. On ne peut pas imaginer que les Diables n’aient pas retenu les expériences du passé. Si on se révolte, quelque part, c’est qu’on y croit toujours.

En 20 minutes, on sent que quelque chose peut se passer.

La révolte (certainement agrémentée d’un peu de chance), c’est bien ce qui a changé dans ce groupe. Aussi mauvais le match a-t-il été. En 2014, les Diables ne seraient jamais revenus.

A la 89e minute, à la suite des réalisations de Vertonghen et Fellaini, et le marquoir affiche 2-2. Et, alors que les Diables réalisent la dernière contre-attaque du match, c’est Philippe Albert qui nous offre une dernière envolée qui restera dans les mémoires : « Ils vont le faire ! Il va le faire ! Je l’ai dit bord**, je l’ai dit ! ». Nacer Chadli délivre tout un peuple. La pression s’évacue. Les 11 millions de passagers peuvent exulter avant de s’attaquer à une autre montagne, d’un tout autre acabit cette fois, le Brésil !

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