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Départ en fanfare pour l’AS Rome

Cinq victoires en autant de matches, un seul but contre : jamais l’AS Rome n’avait pris un tel départ en Serie A.

La phalange italienne a la meilleure défense d’Europe, ex-aequo avec l’Olympiacos et aucun club italien n’a marqué davantage de buts.

Une des révélations de l’équipe a un passé belge. Kouassi Gervais Yao Gervinho a porté le maillot du SK Beveren de 2005 à 2007, avant de rejoindre Le Mans puis, en 2010, Lille, qui était alors entraîné par Rudi Garcia.

Ces deux dernières années, à Arsenal, Gervais a entendu plus de huées que d’applaudissements mais Garcia s’est souvenu de cet attaquant, fin dribbleur, avec lequel il avait été sacré champion de France, et le propriétaire américain de l’AS Rome le lui a accordé.

Le club romain a déboursé huit millions pour l’Ivoirien, qui a signé un contrat de quatre saisons, d’une valeur de 2,7 millions par an.

Sur base de sa masse salariale, l’AS Rome doit terminer quatrième, après la Juventus, Milan et l’Inter, qui sont encore plus généreux. En revanche, c’est l’AS Rome qui aligne le joueur le mieux payé de Serie A : le médian Daniele De Rossi touche 6,5 millions par an, soit le double de ce que son capitaine, Francesco Totti, un autre natif de Rome, gagne, grâce à une récente hausse salariale.

Celuicia fêté ses 37 ans la semaine dernière. Il dispute la 20e saison de sa carrière en Serie A, sans accuser la moindre trace d’usure. Totti a remporté le titre en 2000-2001, le troisième de la longue histoire de ce club populaire.

Sixième du dernier exercice, l’AS Rome n’est pas qualifiée pour l’Europe. L’année précédente, elle était septième. Le club, le premier de Serie A à avoir été repris par un groupe américain, le 16 avril 2011, ne présente pas un bon bulletin depuis son rachat.

Il a pourtant investi sur le marché des transferts, tout en gagnant 90 millions grâce à la vente de joueurs. Garcia a obtenu une demi-équipe pour un montant de 60 millions : les médians Kevin Strootman (PSV), Adem Ljlajic (Fiorentina) et Gervinho ainsi que l’arrière Mehdi Benatia (Udinese), ainsi que le défenseur brésilien Maicon (ex-Inter, transféré de Chelsea) et le gardien Morgan De Sanctis (Napoli), ces deux éléments n’ayant presque rien coûté.

Mais la plus grande part de mérite dans la bonne marche actuelle revient à Rudi Garcia (49 ans, venu du LOSC cet été) qui s’est signalé d’emblée par une connaissance parfaite de la langue de Dante. Mais là ne s’arrête pas le positif en ce qui le concerne.

Arrivé le 26 mai dans la capitale, le technicien français est parvenu à ramener la joie de jouer dans un groupe où n’a pas toujours régné une bonne entente.

 » Ce qui me plaît le plus, indépendamment des résultats, c’est la manière dont les joueurs célèbrent les goals  » dit-il.  » De ce point de vue-là, la Roma tient plus d’une grande famille que d’un club de football. « 

 » L’équipe actuelle porte incontestablement la griffe de son entraîneur  » observe Benatia.  » L’homme met, certes, l’accent sur la rigueur, en défense, mais il veut toujours un football bien léché plutôt qu’un jeu à l’emporte-pièces. C’est tout en son honneur. « 

Garcia lui-même garde les pieds bien sur terre, malgré les louanges.  » Les compliments, c’est bien, mais je préférerais qu’on me les adresse en fin de campagne  » dit-il.

La bonne passe de la Roma est d’autant plus remarquable que le Français n’était pas le premier choix du club. Ses dirigeants avaient d’abord sondé Fabio Capello, déjà actif chez les Giallorossi dans le passé, et qui connaissait la musique au sein du club. Mais celui-ci a décliné l’offre.

Il faillit d’ailleurs joueur un tour pendable aux Romains en plaidant ardemment la cause de De Rossi auprès du nouveau manager de Manchester United, David Moyes, l’été passé. Un club et un homme qui n’étaient pas des inconnues pour lui, vu ses implications en sélection anglaise.

Mais, au même titre que Totti, De Rossi préféra jurer fidélité à ses couleurs, en dépit d’une offre grassouillette des Mancuniens (12 millions d’euros) pour ses services. Jusqu’à présent, côté italien, personne ne s’en est plaint : ni les responsables sportifs du club, ni les joueurs.

Par Geert Foutré

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