Comment Braga veut être champion avec des joueurs PEP

L’Union est confrontée à une équipe ambitieuse et en forme, Braga, en Europa League. Le plan des Portugais: célébrer un premier titre national endéans les cinq ans.

Braga a brillamment entamé la saison. Après huit journées, le club du nord du Portugal est deuxième, à trois points du leader, Benfica. Il a gagné six matches, deux fois sur des scores-fleuves, 5-0 et 0-6 contre Maritimo et Arouca. Lors de la première journée, il a fait match nul 3-3 contre le Sporting et n’a été défait pour la première fois que la semaine dernière. En Europa League aussi, Braga a le vent en poupe. Il s’est imposé contre Malmö (0-2) et l’Union Berlin (1-0).

C’est bien beau, tout ça, mais la défaite du week-end dernier a laissé des traces au nord du Portugal. Porto s’est en effet imposé 4-1, à domicile, face aux Os Arsenalistas. Le grand club portugais a donc remis Braga les pieds sur terre. Ce scénario dure depuis des années: Braga est le numéro quatre du pays, derrière Porto, Benfica et le Sporting. Il a obtenu son meilleur résultat, une deuxième place, en 2009-2010, avant de disputer, un an après, la finale de l’Europa League, qu’il a perdue face à… Porto.

Des joueurs PEP

Depuis lors, il s’est adjugé la coupe du Portugal à quatre reprises mais il attend toujours avec impatience son premier titre. Il y a quelques années, a donc radicalement changé de cap. Il ne claque plus des millions en transferts mais forme ses footballeurs dans une académie flambant neuve, la Cidade Desportiva. Ce choix est surprenant dans la mesure où Braga est absolument dénué de tradition de ce point de vue. Jusqu’à présent, il ne disposait que de quelques entraîneurs et de trois terrains pour toutes les équipes de jeunes.

Le contraste ne pourrait être plus considérable. Chaque catégorie d’âge a désormais son entraîneur. Le complexe compte sept terrains, auxquels vont bientôt s’ajouter une cantine et une salle de fitness. Le club mise sur le système des joueurs PEP, soit les Potential Elite Players. Il s’agit de footballeurs que le club croit susceptibles de pouvoir jouer en équipe première, à terme. Naturellement, il fait aussi confiance aux autres mais ces PEP, quatre ou cinq par catégorie, bénéficient d’une formation distincte, qui doit leur permettre de renforcer Braga d’ici quelques années.

Braga veut combler l’écart avec son grand rival Porto dans les années à venir. (Photo de Diogo Cardoso/DeFodi Images via Getty Images)

Braga n’avait guère le choix car il ne dispose pas d’un budget aussi conséquent que les « trois grands » du Portugal. Alors que Braga réalise un bénéfice moyen de 20 millions par an, Porto dépassait les 150 millions la saison dernière. Un écart hallucinant. Une brève analyse du budget de Braga prouve que le club mise vraiment sur les jeunes : son académie perçoit 5 millions par an, soit 10% de son budget total.

Comme l’Athletic Bilbao

Braga ne cherche pas ses talents très loin. Il emploie 25 scouts, chargés d’écumer le nord du Portugal. Jusqu’à l’âge de 14 ans, seuls les joueurs de la région peuvent intégrer ses équipes. Parfois, Braga embauche des footballeurs plus âgés issus d’autres clubs mais c’est rare. Ses méthodes font penser à celles de l’Athletic Bilbao, le club espagnol qui n’aligne que des Basques. « A une différence près : il n’y a pas de connotation politique chez nous », raconte Antonio Pereira, le directeur de la formation, à The Athletic.

Cette nouvelle philosophie porte ses fruits, même si elle est mise à exécution avec prudence. Deux jeunes ont été aligné contre Porto le week-end et trois autres étaient sur le banc. Cet été, David Carmo a rejoint Porto pour 20 millions. Le transfert-record de Braga est issu de son école. Il y a deux saisons, Francisco Trincão a été vendu à Barcelone pour 31 millions. Ces exemples témoignent de la qualité du travail de l’académie. « Nous allons plus vite que nous ne le pensions. Nous n’attendions pas pareil succès avant quelques années », commente Pereira. Le premier titre de l’histoire va-t-il suivre bientôt ?

un article traduit par Pascale Pierard.

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire