Xabi Alonso: un visionnaire et un génie sur le banc du Bayer Leverkusen

Jacques Sys
Jacques Sys Jacques Sys, rédacteur en chef de Sport/Foot Magazine.

Xabi Alonso, stratège en tant que footballeur, doit maintenant remodeler le Bayer Leverkusen dans son nouveau costume d’entraîneur. Le match de mardi contre le Club de Bruges s’inscrit dans un processus de développement de la formation allemande.

Par Stephan Von Nocks

Dans sa longue et belle carrière, Xabi Alonso a défendu les couleurs de Liverpool, du Real Madrid et du Bayern Munich. Il a remporté deux fois la Ligue des champions et est devenu champion du monde avec l’Espagne en 2010. Dans son rôle de milieu de terrain central, Alonso était un maître du terrain, un meneur de jeu qui voyait les solutions très rapidement, un bâtisseur, mais aussi un destructeur quand cela était nécessaire. Lors de son passage au Bayern, Pep Guardiola l’a qualifié de « génie et de visionnaire ». L’actuel entraîneur de Manchester City a déclaré qu’il était sûr qu’un excellent technicien sommeillait dans celui qui avait été formé à la Real Sociedad et y avait effectué ses premiers pas chez les joueurs professionnels.


Mais Xabi Alonso n’a jamais été du genre à mettre la charrue avec les boeufs. Comme entraîneur, il a d’abord travaillé avec les jeunes du Real Madrid, avant de prendre en charge la deuxième équipe de la Real Sociedad. Il a mené cette formation en Segunda division en 2021. Il est ensuite parti à la fin de la saison malgré le « travail brillant » qu’il y avait accompli. Au Pays Basque, Alonso a imposé son aura et son autorité naturelle qui le caractérisaient déjà quand il évoluait sur les pelouses. Partout où il a joué, on l’a loué pour ses qualités humaines et son attitude professionnelle qui lui a permis, presque à chaque fois, de devenir le confident naturel de son entraîneur.


L’heure est désormais venue pour le quadragénaire espagnol de franchir une nouvelle étape dans sa carrière. Au début du mois d’octobre, Xabi Alonso a signé un contrat avec le Bayer Leverkusen, qui venait de limoger son entraîneur Gerardo Seoane après un début de saison bien en-deça des ambitions. Lors de sa présentation, le nouveau guide de la formation allemande a révélé qu’il souhaitait appliquer ses idées footballistiques à l’équipe le plus rapidement possible. Alonso a parlé de football dominant et a affirmé à ses joueurs que quelqu’un qui ne prend pas de risques dans la vie ne peut rien accomplir. Sa première mission sera d’abord de stabiliser la défense. La négligence de l’arrière-garde de Leverkusen n’est pas étrangère à ce mauvais départ.

Xabi Alonso, l’homme qui murmurait à l’oreille d’Odilon Kossounou (ex-FC Bruges). (Photo by Diego Souto/Quality Sport Images/Getty Images)


Pour cela, il faudra que Xabi Alonso, qui parle déjà bien l’allemand, parvienne à faire passer son message dans la tête de ses joueurs le plus rapidement possible. Jusqu’à présent, cela n’a pas encore été un franc succès, malgré une victoire 4-0 contre Schalke pour ses débuts. Pour le reste, le nouvel entraîneur n’a récolté qu’un seul point après ce succès inaugural. Un bilan provisoire de quatre sur neuf qui n’est pas vraiment des plus enthousiasmants. Le Bayer occupe donc la 16e place en Bundesliga et est déjà éliminé de la Ligue des champions. Pourtant, le match contre le FC Bruges sera pris au sérieux car, en fonction du résultat de FC Porto-Atlético Madrid, il existe encore une chance pour décrocher la troisième place du groupe, synonyme de Ligue Europa. Alonso, qui n’est pas vraiment adepte du pressing, attend surtout plus d’intensité de la part de son équipe.


Xabi Alonso a plus à gagner qu’à perdre sur le banc de Leverkusen. La pression autour de ce club n’est pas extrêmement élevée, même s’il est ambitieux. Un contexte qui doit convenir à un homme, qui, en tant que joueur, n’aimait pas non plus être mis en avant et a toujours placé le collectif au-dessus de tout. Mais le milieu du foot attend forcément quelque chose de lui. Karl-Heinz Rummenigge, directeur général du Bayern Munich, considère même Xabi Alonso comme un futur entraîneur de son club. Mais pour un jour s’asseoir sur le banc du Rekordmeister, il faudra que la plus célèbre barbe rousse espagnole fasse déjà ses preuves sur le banc du Bayer Leverkusen.

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