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Coup de boule, morsure, pugilat collectif, florilège des dérapages en Coupe du monde

La morsure de Luis Suarez sur un adversaire au Mondial-2014 au Brésil, n’est que le dernier épisode en date des sales histoires qui émaillèrent les Coupes du monde de football, entre vilains gestes, combines frelatées, ou véritable drame.

1938: Bagarre générale
Le match d’appui entre deux des grands favoris brésiliens et tchécoslovaques, qui n’ont pu se départager deux jours plus tôt, s’ouvre sur du beau football, mais dégénère en pugilat collectif. Trois joueurs voient rouge (Machados et Jan Riha se battent, et Zeze a cassé la jambe d’Oldrich Nejedly), cinq sortent blessés et deux finissent même à l’hôpital à cause de fractures… (Brésil-Tchécoslovaquie 2-1 1/4 match d’appui 1938)

1954: « La bataille de Berne »
La ‘plus belle équipe du monde’, la Hongrie de Puskas, défie l’autre favori, le Brésil. Le match tourne au vinaigre, avec trois exclusions, et se termine en bagarre générale dans les vestiaires, entraîneurs, soigneurs et dirigeants compris! Puis les Magyars ont perdu la finale contre la RFA (2-3) alors qu’ils menaient 2-0, ça, c’était le ‘Miracle de Berne’… (Hongrie-Brésil 4-2, 1/4 1954)

1962: Le tacle qui tue… presque
Dans un Mondial-1962 marqué par une violence inouïe sur le terrain, le plus vilain geste fut celui du Yougoslave du Velez Mostar Muhamed Mujic qui d’un tacle brisa une jambe du Soviétique Eduard Dubinski, resté infirme. Le fautif ne reçut pas même d’avertissement… (URSS-Yougoslavie 2-0, poules 1962)

1978: Le carton nécessaire de l’Argentine face au Pérou
Pour se hisser en finale de son ‘Mundial’, l’Argentine de Kempes doit battre le Pérou par quatre buts d’écart dans le dernier match de la poule du 2e tour de la compétition, sous peine sinon de qualifier le Brésil. L’Argentine s’impose 6-0 et des soupçons de corruption circulent dès la fin du match. Trente ans plus tard, un ancien sénateur péruvien a expliqué qu’un accord entre les deux gouvernements avait été conclu: en échange de la large victoire, la dictature de Videla avait emprisonné dans les geôles argentines 13 opposants péruviens. (Argentine-Pérou 6-0, Poules du 2e tour 1978)

1982: « Le match de la honte »
La RFA et l’Autriche peuvent toutes les deux sortir de la poule, aux dépens de l’Algérie, si la première s’impose 1-0. Dans un non-match total, les « cousins germains » s’arrangent pour terminer sur ce score, scandalisant le monde du football en général et les Algériens en particulier, qui avaient battu l’Allemagne 2-1, une des grosses surprises du Mundial. (RFA-Autriche: 1-0 Poules 1982)

1982: Le cheick du Koweït fait annuler un but Lors de France-Koweït en match de poules joué à Valladolid, Alain Giresse file à la 78e minute marquer le 4e but de la France qui menait 3-1 quand un coup de sifflet retentit depuis les tribunes. L’arbitre soviétique Miroslav Stupar valide le but puis l’annule après que le frère de l’émir du Koweït, président de la fédération koweitienne de footbal, soit descendu sur la pelouse pour demander à ses joueurs de quitter le terrain. Finalement, au bout de 15 minutes de discussion, après l’annulation du but, le match reprend. La France gagne 4-l et l’arbitre perd son statut international auprès de la FIFA. (France-Koweit: 4-1 Poules 1982)

1982-1994: Maradona, le petit diable
Star incontestée de la rubrique, Diego Maradona s’est distingué par un mauvais geste à chacune des Coupes du monde qu’il a disputées. En 1982, il reçoit un carton rouge pour un coup de pied dans les testicules du Brésilien Batista. En 1986, il marque un but de la « main de Dieu » contre l’Angleterre avant de s’absoudre d’un but génial. En 1990, il crache: « Hijos de puta! » au public italien qui siffle l’hymne argentin, pour quitter la scène sur un contrôle antidopage positif en 1994.

1994: Escobar, quand le foot tue
L’arrière-droit, auteur le 22 juin face aux Etats-Unis d’un but contre son camp qui élimine son pays, a été assassiné le 2 juillet dans un bar de Medellin. Le tueur aurait crié « Gol! » à chacune des douze balles tirées. La mort d’Escobar a vraisemblablement été commanditée par des narcotrafiquants, qui avaient perdu beaucoup d’argent en pariant sur un grand Mondial de la Colombie, parmi les favoris cette année-là.

2006: Zidane, parti sur un coup de tête:
Pour son tout dernier match, dans le cadre somptueux d’une finale de Coupe du monde, Zinédine Zidane a craqué. A dix minutes de la fin de la prolongation, peu après une occasion de la tête qui aurait pu donner le titre aux Français, il assène un coup de boule à Marco Materazzi pour une insulte envers sa famille restée mal élucidée. (Italie-France 1-1, 5-3 t.a.b. Finale 2006)

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