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Coronavirus: pour le foot italien, le temps est de plus en plus compté

Pas d’entraînements pour les sports collectifs avant le 18 mai: le gouvernement italien a refroidi dimanche les clubs de Serie A, qui espéraient retrouver les terrains bien plus tôt pour achever la saison et voient se resserrer dangereusement l’éventuel calendrier de reprise.

La Gazzetta dello Sport le raconte lundi matin: à Appiano Gentile, le centre de préparation de l’Inter Milan, les cinq terrains et les installations – vestiaires, salles de musculation – avaient été minutieusement préparés pour une reprise individuelle des entraînements dès le 4 mai.

Mais en présentant dimanche les détails de la « phase 2 », qui doit voir l’Italie sortir progressivement du confinement imposé depuis le 10 mars face à la progression du coronavirus, le chef du gouvernement Giuseppe Conte a douché ce projet et fait un distinguo entre sports individuels et sports d’équipe.

A partir du 4 mai, la nageuse Federica Pellegrini, le cycliste Vincenzo Nibali ou le joueur de tennis Fabio Fognini peuvent reprendre l’entraînement. Pour Cristiano Ronaldo, Romelu Lukaku ou Chris Smalling, en revanche, les portes des centres d’entraînement restent fermées.

Ce sera le cas jusqu’au 18 mai, a prévenu Conte, tout en se présentant comme « un passionné de football » et en laissant au monde du « calcio » l’espoir d’une reprise du championnat, à l’arrêt depuis un match Sassuolo-Brescia le 9 mars.

« A deux vitesses »

Quelques minutes plus tard, son ministre des Sports Vincenzo Spadafora, aux relations notoirement fraîches avec les dirigeants de la fédération et de la Ligue, a été encore plus prudent.

Le 18 mai ? « On verra », a-t-il dit, à propos d’une date qui ne figure d’ailleurs pas dans le décret gouvernemental publié ce lundi.

Le ministre, qui a assure ne pas être « un ennemi du football », a évoqué « des insuffisances » dans le protocole médical de reprise qui lui a été présenté en fin de semaine dernière par les instances du football.

Les annonces de dimanche soir ont tout de même été accueillies avec une certaine surprise par les médias sportifs. Parmi les moins sévères, la Gazzetta s’est ainsi étonnée d’une « reprise à deux vitesses ».

Tuttosport évoque de son côté « une douche froide » et un ministre qui « continue à snober la reprise de l’entreprise football ». Le Corriere dello Sport, lui, va droit au but et titre « La blague ».

Vers des play-offs ?

Avant de remettre leurs joueurs au travail, les clubs vont en tous cas devoir refaire leurs comptes pour tenter de caser d’ici fin juillet les 12 journées manquantes (plus quatre matches en retard) pour finir la Serie A.

Le calendrier est en effet désormais ultra-serré, d’autant qu’on ne sait pas pour l’instant comment s’articuleront les entraînements s’ils sont effectivement autorisés à partir du 18 mai: individuels ? Par petits groupes ? Avec tout l’effectif ?

L’objectif d’une reprise de la compétition au tout début juin est en tous cas devenu intenable. Le nouvel horizon est désormais le mercredi 10 juin ou le week-end du 13-14 juin. Au-delà de ces deux dates, il ne serait plus possible de jouer tous les matches restant à disputer.

Laissée de côté depuis quelques semaines, l’hypothèse d’un plan B sous forme de play-offs pour attribuer le titre et les places qualificatives pour l’Europe et décider des équipes reléguées, pourrait donc redevenir d’actualité.

Le cas échéant, tout changement de formule doit être communiqué à l’UEFA au plus tard le 25 mai.

Dans leur difficile entreprise, les clubs de Serie A ne pourront par ailleurs peut-être pas compter sur un grand soutien de l’opinion publique, marquée par la mort de près de 27.000 personnes depuis le début de l’épidémie.

Selon un sondage publié dimanche par l’agence AGI, deux Italiens sur trois sont en effet hostiles à une reprise des compétitions de football.

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