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Comment Manchester United est redevenu un grand club

Frédéric Vanheule
Frédéric Vanheule Frédéric Vanheule is redacteur bij Sport/Voetbalmagazine.

Dimanche prochain, à 17h30, Manchester United reçoit Liverpool à Anfield Road. Les Red Devils sauront alors s’il peuvent vraiment briguer le titre.

Old Trafford s’est défait de ses soucis sportifs et a retrouvé son optimisme. Manchester United redevient progressivement digne de sa réputation et retrouve la place qui lui revient, soit tout en haut du classement de Premier League. Sacrés à vingt reprises, les Mancuniens détiennent le record d’Angleterre. Leur palmarès comporte également 21 Supercoupes, douze FA Cups et cinq League Cups, sans oublier cinq Coupes d’Europe.

La saison écoulée n’entrera pas dans les annales, puisqu’elle n’a rapporté aucun trophée au club, qui a toutefois atteint le stade des demi-finales dans trois compétitions différentes. Ce fut une lourde déception. Le manager norvégien Ole Gunnar Solskjaer (47 ans), qui a remplacé José Mourinho le 9 décembre 2018, à titre intérimaire puis définitivement à partir du 28 mars 2019, a été défait en League Cup par Manchester City (0-1), en FA Cup par Chelsea (1-3) et en Europa League par le FC Séville (1-2). Ses adversaires étaient encore plus forts qu’un United convalescent.

L’apport de Fernandes

Ce mardi, United devait disputer son match en retard contre Burnley, mais après seize journées de championnat, le plus grand club anglais avait déjà refait son retard sur les autres phalanges de l’élite. Il y a un an, 22 points séparaient Manchester United de Liverpool, qui peut égaler son record de vingt titres s’il est sacré champion cette saison. Avant le déplacement à Burnley, ils étaient à égalité, même si les Reds avaient un meilleur goal-average.

Le meneur de jeu portugais Bruno Fernandes est considéré comme une des principales clés de la résurrection du club.

Si on analyse les prestations de l’année 2020, United présente un bilan positif. Harry Maguire et ses coéquipiers sont troisièmes à douze points du tenant du titre (77 points en 35 rencontres), mais n’accusent qu’une unité de retard sur leurs voisins de City (66 points en 32 duels), alors que ManU a disputé deux matches de moins. Durant l’année civile 2019, United n’était que cinquième avec 36 points de retard sur Liverpool.

Le meneur de jeu portugais Bruno Fernandes (26 ans), transféré du Sporting CP pour 55 millions, un montant qui peut grimper à 80 millions avec les primes, est considéré comme une des principales clés de la résurrection du club. Détail piquant: le club a perdu les trois matches disputés avant l’arrivée du médian offensif, le 29 janvier. Ce faux-départ confère encore plus de panache au bulletin annuel des Mancuniens et c’est un peu comme si l’international (23 caps) était à l’origine de leur transformation. Son apport, onze buts et sept assists en seize matches de championnat, semble avoir réveillé le noyau. Plusieurs noms établis ont dû céder leur place à la nouvelle plaque tournante ou se battre pour retrouver leur poste perdu. Alors que Mourinho se sentait obligé de faire jouer Paul Pogba (27 ans), Solskjaer ne titularise le médian que quand il peut apporter une plus-value immédiate, comme récemment contre Aston Villa. L’imprévisible Français a dominé le jeu grâce à sa combinaison unique de puissance et de touche de balle raffinée. Mais en général, le manager norvégien lui préfère des footballeurs plus fiables, comme Fred (27 ans) et Scott McTominay (24 ans), pour récupérer le ballon dans le dos de Fernandes.

Ole Gunnar Solskjaer
Ole Gunnar Solskjaer© BELGAIMAGE

D’HUMEUR SOMBRE

Quand Solskjaer a entamé son mandat, Manchester United se distinguait surtout en contre, grâce à la vitesse d’ Anthony Martial (25 ans) et de Marcus Rashford (23 ans). La semaine dernière, le bureau d’études CIES a estimé la valeur de ce dernier à 165,6 millions d’euros, ce qui fait de lui le footballeur le plus cher actuellement. Depuis, Manchester s’est défait de ce football de contre. C’était nécessaire. En septembre et début octobre, Old Trafford a été confronté à la réalité et est retombé les pieds sur terre. United a perdu son premier match de la saison, contre Crystal Palace (1-3). Il a ensuite été secoué par Brighton & Hove Albion, même s’il est parvenu à arracher la victoire 2-3 grâce à un penalty de Fernandes au bout des arrêts de jeu, mais il a touché le fond lors de la troisième journée: Tottenham lui a infligé un sévère 1-6.

Solskjaer a conservé son calme, certain que son équipe avait une marge de progression. Il a redisposé ses pions et signé une série de douze matches sans défaite en Premier League, parmi lesquels un nul blanc contre City. Sa série n’a été interrompue qu’une fois, le 1er novembre, par Arsenal, qui s’est imposé par le plus petit écart. En revanche, dans le groupe H de la Champions League, Manchester United n’a pas fait le poids face au PSG et au RB Leipzig, même s’il s’est imposé 1-2 à Paris. Troisième de la poule, les Mancuniens poursuivent toutefois leur campagne en Europa League.

Comment Manchester United est redevenu un grand club

Solskjaer est à l’origine des progrès de Rashford, McTominay, Maguire, Luke Shaw, Victor Lindelöf, Dean Henderson et Mason Greenwood, mais il ne veut pas encore penser au titre. « Effectuer des prévisions à long terme n’aurait aucun sens », vient-il de déclarer à la BBC, avec beaucoup de réalisme. « Nous avons joué trop peu de matches pour parler d’une quelconque lutte pour le titre. Je suis particulièrement heureux de voir mes joueurs gagner en puissance et en condition physique. En plus, ils ont vraiment envie d’apprendre. C’est très important. Ils sont très concentrés et veulent vraiment devenir les meilleurs. Ils sont déjà conscients de pouvoir gagner contre n’importe qui, n’importe où. »

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