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Après Zidane, après la tempête… une quatrième moisson pour le Real Madrid?

Radieux après une troisième Ligue des champions d’affilée, le Real Madrid a été foudroyé par les départs inattendus de Zinédine Zidane et Cristiano Ronaldo. Mais les nuages de l’éphémère ère Lopetegui ont vite disparu: l’ogre merengue rêve déjà d’un quadruplé historique au printemps.

– Zidane, coup de tonnerre –

Finale de la Ligue des champions, le 26 mai à Kiev: le Real Madrid bat Liverpool 3-1 pour décrocher la 13e C1 de l’histoire du club, la troisième consécutive sous la direction de Zidane.

Mais les supporters madrilènes n’ont pas le temps de savourer. Cinq jours après, « Zizou » surprend son monde en annonçant son départ après deux ans et demi de triomphes (9 trophées sur 13 possibles). « C’est une usure naturelle », explique alors le technicien.

Pour le Real, c’est un coup de tonnerre. En conférence de presse, on voit apparaître décomposé le président Florentino Pérez. Incapable, dit-on, de faire changer d’avis le Français.

Zidane (46 ans) sait que sa dernière saison a été la moins aboutie et que les critiques ont plu dès janvier avec l’élimination en Coupe du Roi contre Leganés (1-0, 1-2), son pire souvenir d’entraîneur. Il explique que l’effectif merengue, repu de victoires, a besoin d’un nouveau discours.

Commence alors pour Pérez une quête impossible: trouver en urgence un autre entraîneur de renom alors que tous les candidats (Pochettino, Klopp…) sont déjà sous contrat.

Ce sera finalement Julen Lopetegui (52 ans), alors sélectionneur de l’Espagne en pleine préparation du Mondial et quatrième ou cinquième choix de Pérez: le Basque est débauché, et aussitôt renvoyé de son poste de sélectionneur par la fédération espagnole au prix d’un psychodrame en mondiovision à deux jours du Mondial en Russie.

– Ronaldo, rupture orageuse –

Premier écueil pour Lopetegui, le quintuple Ballon d’Or Cristiano Ronaldo a fait part de ses envies d’ailleurs dès le soir de la finale de Kiev.

Le Real ne le retient pas et le Portugais (33 ans), meilleur buteur de l’histoire du club, scelle son départ vers la Juventus Turin pour une centaine de millions d’euros.

La rupture est orageuse: « Je sentais à l’intérieur du club, surtout de la part du président, qu’on ne me considérait plus comme au début », expliquera Ronaldo dans les colonnes du magazine France Football.

Habitué à recruter une ou plusieurs vedettes à chaque intersaison, Florentino Pérez ne bouge pas cette fois-ci.

Ce n’est pas un problème d’argent pour l’opulent Real, qui a lancé une ambitieuse rénovation de son stade. Mais les stars convoitées (Neymar, Mbappé…) ne semblent pas disponibles et le club attend une meilleure conjoncture.

Le gardien belge Thibaut Courtois (ex-Chelsea) est la recrue la plus notoire. L’équipe merengue aborde affaiblie la nouvelle saison.

– Lopetegui, automne pourri –

Le premier match officiel de l’ère Lopetegui donne le ton: défaite 4-2 après prolongation dans le derby contre l’Atlético Madrid en Supercoupe d’Europe.

Le technicien basque a hérité d’un groupe usé par le Mondial, à l’image de Luka Modric, vice-champion du monde avec la Croatie.

Et la garantie de buts qu’apportait Ronaldo manque cruellement, avec une série noire de huit heures consécutives sans marquer entre septembre et octobre. Le Real subit plusieurs défaites indignes, jusqu’à une humiliation 5-1 dans le clasico à Barcelone le 28 octobre.

Le lendemain, Lopetegui est limogé, remplacé par l’entraîneur de la réserve, l’Argentin Santiago Solari. Avec l’ambition secrète de reproduire la recette Zidane, lui-même ancien technicien de l’équipe B…

– Solari, printemps attendu –

D’abord intérimaire, Solari (42 ans) a deux semaines pour convaincre.

Il y parvient avec son style souriant et ses résultats: quatre victoires sur ses quatre premiers matches, 15 buts inscrits, 2 encaissés, soit le meilleur démarrage de l’histoire pour un entraîneur du Real.

L’Argentin redresse la barre en Liga et qualifie l’équipe pour les huitièmes de la Ligue des champions, obtenant au passage un contrat en bonne et due forme jusqu’en 2021.

Et le beau temps revient: Modric obtient le Ballon d’Or, le stade Santiago-Bernabeu est choisi pour accueillir la finale de la Copa Libertadores…

Bref, le Real peut aborder avec appétit le Mondial des clubs aux Emirats Arabes Unis (12-22 décembre) et la quête au printemps de sa 14e C1.

« C’est un groupe de champions, de guerriers, qui a gagné énormément de choses », prévient Solari. « Je ne vais rien vous apprendre en vous parlant de l’esprit compétitif de cette équipe (…). Ils ont une folle envie de redresser la situation. »

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