Un expert en marketing de Soudal, l’un des sponsors de l’équipe Quick-Step : « Acheter Evenepoel ? Vous pouvez, mais ce serait néfaste pour le sport »

Bert Lauwers

Quick-Step cherchera à remporter de nouveaux succès la saison prochaine sous le nom de Soudal-Quick-Step. Trends s’est entretenu avec Marko Heijl, responsable du sponsoring sportif chez Soudal, au sujet, notamment, du champion du monde Remco Evenepoel.

Soudal s’est engagé avec l’équipe de Patrick Lefevere avant que Remco Evenepoel ne remporte le Tour d’Espagne et ne devienne champion du monde. Son contrat est-il encore négociable ?

Marko Heijl : « Ce contrat reste inchangé. Remco a paraphé son engagement avec l’équipe jusqu’en 2026 alors qu’il était encore affecté physiquement et mentalement après sa chute au Tour de Lombardie en 2019. Qui pouvait affirmer à l’époque, avec certitude, qu’il reviendrait ? Il existe de nombreux exemples de coureurs qui n’ont jamais retrouvé leur haut niveau après une mauvaise chute. Lefevere a pris le risque. Regardez Chris Froome, quatre fois vainqueur du Tour. Il gagne encore 5 millions par an chez Israel-Premier Tech, ce qu’il valait avant sa lourde chute en 2019. Mais depuis lors, il n’a pratiquement rien fait. »

On a entendu ces derniers mois des rumeurs qui affirment que la puissante et équipe cycliste britannique, Ineos Grenadiers, aimerait mettre le grapin sur Evenepoel. Le contrat avec Lefevere, et par conséquent avec Soudal, est-il infaillible ?

Heijl :  » Je ne suis pas autorisé à parler des contrats. Il existe un contrat stipulant que Evenepoel restera avec nous pendant cinq ans, mais est-ce que ce contrat le bloque ? Tout est à vendre. Il y a une prix pour tout, y compris pour Remco. Bien qu’il soit un pierre précieuse et un talent exceptionnel. Dans le football, c’est bon ton de marchander les contrats, même deux fois par an. Mais dans le cyclisme, cela ne se fait pas. La fédération internationale de cyclisme, l’UCI, n’attend pas que ce marchandage commence, et Patrick Lefevere n’attend certainement pas non plus. Ce n’est pas la culture du cyclisme. Si le contrat de Remco est racheté, cela cause un préjudice d’image, tant pour le cyclisme que pour l’équipe qui le ferait ».

Si Evenepoel cèdait à l’appât du gain, est-ce que ce sera la fin du mariage entre Soudal et l’équipe Lefevere ?

Heijl: « Nous supposons que ce ne sera pas le cas. Mais je tiens à préciser que, toutes les quelques années, un nouveau wonderboy émerge dans le cyclisme. Egan Bernal allait remporter le Tour à cinq reprises et ne compte toujours qu’une victoire à son actif. Ensuite, c’était Tadej Pogacar qui allait facilement remporter cinq Grandes Boucles consécutives, mais l’année dernière, il est tombé sur Jonas Vingevaard. Qui sait ce que la prochaine génération apportera, les Cian Uijtdebroeks et les autres ? Le sport est le secteur le plus incertain au monde. Et cela s’entend de manière positive. La grandeur du sport réside précisément dans cette issue incertaine. Si nous avions su à l’avance que l’Argentine allait être championne du monde de football, je n’aurais pas regardé les matches. Nous ne savons pas qui gagnera le Tour l’année prochaine, ni qui seront les ténors du peloton dans quatre ans. Ineos ne le savait pas non plus, parce que cette équipe pensait que Bernal allait tout mettre en pièces pendant des années ».

Lisez en Néerlandais l’interview complète de Marko Heijl dans Trends ou dans la zone Plus.

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