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Tour 2014: le profil de l’étape 2

Dimanche 6 juillet. 201 km. York – Sheffield. Commençons par Sheffield, l’arrivée. Une ville industrielle qui vit de la métallurgie, comme Liège, mais moins grise et triste qu’on pourrait le penser. Avec 250 parcs, elle détient le record d’Europe.

Sheffield est plus connue pour The Crucible, le mythique port d’attache du Mondial de snooker, ses deux clubs de football, Wednesday et United – Gilles De Bilde et Marc Degryse se sont produits pour Wednesday – et pour la musique. Artic Monkeys, Moloko, The Human League, Joe Cocker, The Crookes,…: tous ont débuté ici.

Je me demande qui chantera le plus fort après 201 kilomètres car Thierry Gouvenou, le concepteur du parcours, a essayé de briser le schéma habituel de la première semaine avec quelques étapes surprises. Celle-ci se prête remarquablement aux coups d’éclat. D’après Chris Froome, elle est encore plus dangereuse que les pavés d’Arenberg. C’est une version anglaise de La Doyenne : pas un mètre de plat, neuf côtes de 1,5 à 4 kilomètres avec une moyenne de 7 à 9%.

Un des principaux obstacles se situe à 75 kilomètres du départ : c’est la Main Street, étroite et très raide, avec un pic à 20%, une rue pavée de Haworth, un petit village anglais typique. C’est ici que les soeurs Brontë, les fameuses romancières, ont vécu.

50 kilomètres plus loin, il y a Cock Hill, rebaptisé Côte d’Oxenhope Moor pour l’occasion par ASO. Pendant la deuxième guerre mondiale, la RAF Oxenhope Moor, une station radio qui faisait partie du système de navigation des bombardiers anglais, se trouvait sur cette colline.

60 kilomètres après, le Holme Moss, la plus longue ascension du jour – 4,7 kilomètres. C’est la seule de deuxième catégorie, avec des pics jusqu’à 14%. Mais si on parle d’une côte, c’est bien Jenkin Road, à cinq kilomètres de l’arrivée. Un mur de 800 mètres à 10,6%, avec un virage à gauche à 30%, dans un décor similaire à la Côte de Saint-Nicolas à Liège-Bastogne-Liège mais encore plus raide.

Une offensive tardive ?

Les favoris vont pointer du nez une première fois ici. L’inconvénient d’une telle pente dans les derniers kilomètres, c’est qu’ils vont sans doute attendre jusque-là, comme c’est le cas dans la Flèche Wallonne avec le Mur de Huy. Je ne puis imaginer qu’un Alberto Contador lance une offensive plus tôt comme Miguel Indurain en 1995 dans l’étape ardennaise de Liège, suivi par Johan Bruyneel.

A moins qu’il ne pleuve, ce qui constitue un risque réel en Angleterre, car alors ces étroits chemins en serpentins vont devenir très dangereux. Pourvu que nous n’ayons pas droit à un remake de l’étape de Spa en 2010, quand Andy Schleck s’était étalé sur la route glissante, que son coéquipier Fabian Cancellara avait paralysé le peloton et que Sylvain Chavanel avait reçu l’étape en cadeau.

De toute façon, des baroudeurs à la Cyrille Gauthier vont attaquer dès le début, en prévision du maillot à pois, car ceux qui grappillent assez de points ici pourront conserver leur avantage jusqu’aux Vosges, ce qui est intéressant pour la pub. De toute façon, le maillot jaune va changer d’épaules. Va-t-il échoir à un coureur de classement ou à un puncheur comme Peter Sagan? Cannondale en aurait fait l’objectif des premiers jours mais d’après Gouvenou, cette étape est trop pénible pour le Slovaque.

Ici, les équipes doivent marquer des points car c’est en Angleterre que le classement par équipes va prendre forme. Celui qui est premier, compte tenu des deux étapes plates qui suivent à Londres et à Lille, pourra déjà rouler en tête du peloton des voitures suiveuses dans l’étape pavée. Ça peut être crucial en cas de panne.

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